Le président national de l’Union pour la nation congolaise (UNC, parti de l’opposition), Vital Kamerhe, a accusé le président Joseph Kabila de vouloir fonder une « nouvelle République » en changeant de système électoral à un peu plus d’une année de la fin de son mandat, s’est-il confié à l’AFP dimanche 29 novembre dernier.
Il soutient que le président Kabila « veut faire un coup d’Etat constitutionnel. En appelant à un nouveau système électoral, il veut faire passer le pays dans une nouvelle République ». Laquelle permettrait ainsi au président de briguer un nouveau mandat, ce que la Constitution actuelle lui interdit. Pour lui, le chef de l’Etat « doit choisir entre son égo et le peuple congolais». Vital Kamerhe a ainsi réagi sur la déclaration du président Kabila qui a annoncé, samedi 28 novembre dernier, la « convocation » d’un dialogue national pour « donner une chance au processus électoral », alors que la tenue de la présidentielle, devant avoir lieu en novembre 2016, est devenue incertaine.
Le chef de l’Etat estime que « la capacité actuelle de mobilisation des recettes ne permettent pas» l’organisation de scrutin telle que prévue dans le budget de la commission électorale. Aussi s’est-il interrogé sur la possibilité d’« engager, dès à présent, une réflexion sur un système électoral avec des modalités de votes peu coûteuses comme c’est le cas dans d’autres pays ».
Pour rappel, Vital Kamerhe, ancien président de l’Assemblée nationale et ex-meilleur allié du président Kabila, a été directeur de campagne de celui-ci pour la présidentielle de 2006. Entré en dissidence en 2010, il est arrivé troisième (avec moins de 8% des voix) à la présidentielle de 2011, marquée par des irrégularités massives et remportée par Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001.
« L’OBJECTIF ... N’EST PAS LA PROLONGATION DU MANDAT »
Pour sa part, le porte-parole de la majorité présidentielle, Alain Atundu Liongo, affirme que l’objectif principal du dialogue politique n’est pas la prolongation du mandat présidentiel, a-t- il fait savoir à Radio Okapi, qui l’a invité à commenter la déclaration du chef de l’Etat annonçant la convocation de ce dialogue.
Lui soutient que la préoccupation essentielle de ce forum est l’amélioration de la démocratie congolaise. «Le président est dans son rôle. Il interpelle notre conscience en se disant oui, nous allons au dialogue mais l’objectif principal ce n’est pas la prolongation du mandat, ce n ‘est pas la distribution des postes. La préoccupation essentielle, c’est l’amélioration de notre démocratie en résolvant les problèmes qui se posent», a-t-il fait valoir. Avant de juger cette déclaration de «patriotique, volontaire et porteur d’espoir et d’ouverture». Et de poursuivre: «Avec ce message du chef de l’Etat, les échéances électorales ne sont plus une apocalypse à venir», affirmant que la majorité est déterminée à aller aux élections.
- Dioso/AFP/ R.O