VINGT-HUIT MESURES ECONOMIQUES URGENTES DU GOUVERNEMENT LOKONDO EXIGE UN COLLECTIF BUDGÉTAIRE

Vendredi 29 janvier 2016 - 05:46

C’est depuis son conseil des ministres extraordinaire de mardi dernier que le gouvernement a pris un train de mesures économiques urgentes, en tout 28, destinées à s’attaquer à la baisse du cours des matières premières qu’exporte la RDC. Baisse qui induit une chute exponentielle des recettes de l’Etat. Ce sont les dépenses publiques qui seront affectées car il faudra les adapter à la réduction du train de vie de l’Etat qui est préconisé comme mesure compensatoire.

Ce n’est apparemment pas tout qui est prévu dans ces mesures du gouvernement. Ces 28 mesures sont incomplètes. Il faut une 29ème mesure du gouvernement. C’est du moins ce qui ressort des explications données hier sur " Radio Okapi " par l’un des meilleurs parlementaires de la République, l’élu de Mbandaka, Henri-Thomas Lokondo Yoka.
Joint au téléphone par "Forum des As " hier même, Lokondo Yoka a bien explicité sa pensée sur cette 29ème mesure qu’il propose au gouvernement. Il s’agit du collectif budgétaire, c’est-à-dire la révision du Budget en cours. Pourquoi ? Parce que lorsque les recettes ou les dépenses prévues au Budget en exécution ont connu des variations, cela implique sa modification.
C’est la motivation du collectif budgétaire que réclame Lokondo Yoka étant donné que les recettes tout comme les dépenses prévues au Budget en cours ne seront plus les mêmes. Quant à la pertinence de cette batterie des mesures prises par l’Exécutif, ce politologue de l’ULB estime qu’elles sont importantes pour le fonctionnement de l’Etat qui doit correspondre aux données réelles de l’économie nationale et s’ajuster par rapport aux exigences de l’économie mondiale.

SUPPRIMER CERTAINES RUBRIQUES BUGDETIVORES
Cela exige que le gouvernement puisse présenter au Parlement dès la prochaine rentrée un collectif budgétaire pour supprimer certaines rubriques budgétivores. D’où, il faut soutenir la volonté exprimée par le gouvernement de réduire le train de vie de l’Etat qui est inversement proportionnel à la production nationale. Henri-Thomas Lokondo fait un constat amer qu’on a déjà perdu pour le mois de janvier 2016 quelque chose comme 1 milliard Usd.
« C’est trop, trop pour un Budget d’à peu près 8 milliards Usd, soit un peu plus de 10% évaporés pour le seul mois de janvier. C’est grave, fait-il remarquer, qu’on ait perdu plus d’un dixième du Budget national en un mois. C’est anormal. Voici un motif de plus pour réviser le Budget 2016 ».
Il sera donc question de supprimer des rubriques qui font couler les recettes de l’Etat (coulage) et d’améliorer la qualité de la dépense. L’élu de Mbandaka rappelle que cette compétence revient au Parlement qui est l’autorité budgétaire.
Dès lors qu’on a touché aux dépenses ou aux recettes, on revient à celui qui a le pouvoir de révision du Budget, c’est la Parlement. C’est ce qui doit être fait. Par ailleurs Henri-Thomas Lokondo Yoka note que ces 28 mesures économiques du gouvernement nécessitent une saine collaboration avec le Parlement afin de faire face aux chocs endogènes.

LE COULAGE DE 1 MILLIARD USD EN JANVIER 2016
On le voit, l’élu de Mbandaka a été bien inspiré dans son exigence de présenter un collectif budgétaire qui est inévitable suite à la réduction des recettes et des dépenses qui doivent suivre la même courbe et le coulage d’1 milliard Usd au mois de janvier 2016. Certains ministres contactés ont qualifié sa proposition du collectif budgétaire de pertinente. Il ne s’est donc pas trompé Lokondo Yoka. Il a vu juste.
Il est surtout révolté par le coulage de 1 milliard Usd en janvier. C’est la preuve patente que la corruption a toujours la peau dure en RDC et que nul ne l’a enrayé. Selon les statistiques de l’Ong internationale " Transparency-International " spécialisée dans des questions de corruption, la RDC perd chaque année par la corruption 15 milliards Usd.
C’est cela le coulage des recettes de l’Etat pour lequel le gouvernement Matata avait organisé un séminaire pour dégager des pistes afin d’y mettre un terme. Aux yeux de Lokondo, rien n’a changé depuis. Après séminaire est resté égal à avant séminaire en termes de coulage des recettes. Sur cette question de la corruption, Henri-Thomas Lokondo Yoka est au four et au moulin.

PROPOSITION DE LOI AVANT-GARDISTE SUR L’AGENCE DE LUTTE CONTRE LA CORRUPTION
Il avait initié une proposition de loi avant-gardiste devant donner naissance à une Agence nationale chargée de la lutte contre la corruption. On ne sait pas ce qu’il en est advenu à cette proposition de Lokondo Yoka. Certains de ses collègues tenaient à la rejeter sur base d’argumentaires spécieux et très peu convaincants.
Le coulage de ce 1 milliard Usd rien que pour le mois de janvier 2016 impose de ressusciter cette proposition de loi d’Henri-Thomas Lokondo Yoka sur l’ " Agence nationale de lutte contre la corruption ". Sur la même optique, le chef de l’Etat avait nommé un Conseiller spécial chargé de la lutte contre le terrorisme, la corruption et l’enrichissement illicite en la, personne du Pr Luzolo Bambi.
Tout le monde sait que ce dernier a plusieurs fois été humilié, combattu pour ses hauts faits d’armes, dénoncé calomnieusement dans des affaires de spoliation des immeubles de l’Etat au point qu’il est à ce jour totalement inopérant. Luzolo Bambi ne sait plus mordre les corrupteurs. C’est pourquoi, il est à ce jour impérieux de remettre en selle la proposition de loi de Lokondo Yoka Henri-Thomas sur la création d’une " Agence nationale chargée de la lutte contre la corruption" qui aura des pouvoirs que le Conseiller spécial du chef de l’Etat n’a pas.KANDOLO M.