L’idée prend de plus en plus corps. Depuis le 21 août où la Ceni balbutié à propos de l’élection des gouverneurs, nombreux sont ceux qui croient que l’on s’achemine vers un autre schéma.
Notamment celui d’une mise en place dans les 21 nouvelles provinces par voie de nomination.
Le bureau de la Ceni a pratiquement renvoyé aux calendes grecques l’élection des gouverneurs. La centrale électorale s’est révélée incapable d’avancer une nouvelle date après le double report qu’elle a connu.
La situation devient à ce point compliquée que l’on ne voit pas les provinces fonctionner dans la cacophonie actuelle : de hauts fonctionnaires ont été nommés dans toutes les nouvelles provinces, mais dans la pratique rien n’a changé. Les anciens gouverneurs et leurs administrations respectives continuent à empiéter sur la marche des affaires.
Face au tableau, on apprend des salons huppés au pays que le gouvernement pourrait procéder bientôt à la nomination des gouverneurs provisoires. L’on envisage ainsi d’invoquer deux raisons principales pour justifier la manœuvre.
La première, c’est que l’on ne peut pas laisser le pays dans l’actuelle cacophonie susceptible d’engendrer une situation imprévisible. La seconde, c’est qu’après tout et compte tenu des contraintes budgétaires, il serait souhaitable de laisser la Ceni se concentrer sur l’organisation des provinciales, lesquelles vont déboucher sur la mise en place d’institutions provinciales définitives.
Neutralisation
Mais, quoi qu’il en soit, il apparaît que derrière cette manœuvre sensible, se cache un enjeu de taille. A savoir, la guerre pour le contrôle de nouvelles provinces.
Il se fait malheureusement que dans ce duel, la Majorité lutte contre elle-même. A l’interne. Des courants centrifuges s’affrontent dans un duel féroce et fratricide.
Pour dire clairement les choses, la menace gronde terriblement au Katanga. La confrontation fait craindre qu’un camp l’emporte sur l’autre.
Ce qui serait un précédent fâcheux pour la suite du processus politique en cours.
Notamment le dialogue et les élections générales tant attendues.
Dans la nouvelle province du Tanganyika (toujours au Katanga), l’alarme a été donnée lors du dépôt des candidatures. Dans le lot, deux candidatures émergent, mais l’une totalement opposée à l’autre, tout en faisant toutes partie de la Majorité.
Au Lualaba, au Hau-Katanga comme dans le Hau-Lomami, les pronostics ne sont pas très favorables à un camp. Alors pour éviter le pire, la réplique des leçons du Kongo Central et de l’ex-Province orientale, il apparaît judicieux de neutraliser chacun des camps.
Par LP