UNE HYPOTHÈQUE DE PLUS SUR LE FINANCEMENT DES ÉLECTIONS

Mardi 26 janvier 2016 - 05:28

Le Conseil des ministres se penche sur cet épineux dossier aujourd’hui…
On savait que le financement des élections posait problème. Le chef de l’Etat, Joseph Kabila, y est revenu à plusieurs reprises lors de ses différentes interventions. Le Gouvernement explique le manque des moyens financiers par la baisse sensible des recettes publiques, elle-même provoquée par celle des cours des minerais et du pétrole brut. La Troika stratégique du lundi 25 janvier indique, à titre d’exemple, que la tonne de cuivre, qui se vendait à 4.375.00 dollars américains, est tombée à 4.346.00 soit une baisse de 0,66%. Cette baisse des cours dans les secteurs pétrolier et minier, insiste le Gouvernement, affecte sérieusement l’économie nationale.

Maintenant que le cours des matières premières continue à baisser, cette question se corse davantage. D’où l’interrogation, le Gouvernement congolais saura-t-il financer les élections ? La Commission électorale nationale indépendante (CENI), a demandé un peu plus d’un milliard de dollars pour organiser une dizaine de scrutins locaux et nationaux. Mais les caisses de l’Etat sonnent cependant creux. Les difficultés de financement du processus électoral sont réelles.
Les partenaires de la RDC promettent de financer les élections. Non sans conditions. Principale financier du scrutin en RDC, l’Union Européenne n’est pas rassurée des conditions de préparations des élections. L’Union Européenne exige qu’on lui mette à disposition le calendrier du processus électoral Rd congolais.
En 2011, il y a eu beaucoup de promesses, à l’arrivée, pas grand chose. Le Gouvernement congolais avait dû supporter seul le gros de l’ardoise.
La question que les observateurs se posent est celle de savoir s’il fallait attendre l’effondrement de ces produits pour penser à diversifier l’économie du pays.
Depuis le régime Mobutu, caractérisé par la prédation, le train de vie de l’Etat est inversement proportionnel à la production. L’Etat ne vit pas en cohérence avec le pays qu’il gère.
Il faut craindre à présent que cette chute continue des cours des matières précieuses n’aggrave la problématique du financement des élections. Et comme l’économie Rd congolaise ne dépend que des exportations, on se demande bien si à cette allure, le financement des élections sera tenu. Cela n’aura pas échappé aux dirigeants congolais que gouverner c’est prévoir.
Le Conseil des ministres de ce mardi 26 janvier devrait évaluer les mesures urgentes proposées par le Gouvernement lors de la réunion présidée par le chef de l’Etat Joseph Kabila le 22 janvier pour stabiliser et relancer l’économie nationale. Ce, suite aux effets négatifs de la conjoncture internationale dus au ralentissement de l’économie mondiale, à la baisse des cours des principaux produits de base exportés par la RDC. Notamment le cuivre et le pétrole. Le Gouvernement devrait intensifier ses efforts pour diversifier l’économie nationale, notamment par l’agriculture, secteur susceptible de créer davantage d’emplois et relancer la production alimentaire locale. Ce qui pourrait alléger la facture des importations des denrées alimentaires…
Ces mesures proposées par le ministre de l’Economie nationale, Modeste Bahati Lukuebo, s’articulaient autour de trois axes : l’augmentation des ressources financières, l’amélioration de la qualité de la dépense et la mise en œuvre des réformes structurelles à impact rapide. Au-delà de ces mesures, il y a l’obligation d’amorcer sans délai des réformes structurelles permettant de garantir plus de stabilité grâce à une autonomie plus accrue de l’économie nationale.
On explique que l’objectif visé par l’Exécutif national est de stabiliser et relancer l’économie nationale, suite aux effets négatifs d’une conjoncture internationale difficile due entre autres causes au ralentissement de l’économie mondiale, à la baisse des cours des principaux produits de base exportés par la RDC comme le cuivre et le pétrole. Un état de choses qui, selon le Gouvernement, a fait perdre à la RDC l’équivalent de plus de 1 milliard 300 millions de dollars US, pour l’exercice budgétaire 2016 en cours.
D’où l’examen et l’adoption par le Conseil des ministres d’un dossier relatif aux mesures urgentes pour la stabilisation et la relance économique de la République Démocratique du Congo, suite à la chute des cours des matières premières. Didier KEBONGO
Ci-dessous, le communiqué de la Troika du lundi 25 janvier 2016

TROIKA STRATEGIQUE DU LUNDI 25 JANVIER 2016
COMMUNIQUE DE PRESSE n°04/01/16
I. PREAMBULE

Son Excellence Monsieur le Premier ministre a présidé, ce lundi 25 janvier 2016, de 07 heures 00’ à 08 heures 08’ à l’Hôtel du Gouvernement, la quatrième réunion de l’exercice 2016 consacrée au suivi de la situation économique, financière et sociale du pays.

Outre le Premier ministre, y ont pris part :

Image retirée.  Le Ministre d’Etat, ministre du Budget ;
Image retirée.  Le Ministre de l’Economie nationale ;
Image retirée.  Le Ministre des Finances ;
Image retirée.  Le Gouverneur de la Banque centrale du Congo ;
Image retirée.  Le Directeur de cabinet du Premier Ministre, rapporteur.

II. POINTS A L’ORDRE DU JOUR

Les trois points ci-après ont été traités au cours de la réunion :

a) L’évaluation des recommandations de la réunion du 18 janvier 2016 ;
b) La synthèse de la situation économique et financière internationale et nationale au 22 janvier 2016 ;
c) Les dossiers spécifiques.

1. Evaluation de la recommandation de la réunion du 18 janvier 2016

Les trois recommandations formulées au cours de la réunion du lundi 18 janvier 2016 ont été exécutées.

2. Synthèse de la situation économique et financière internationale et nationale au 22 janvier 2016

Au niveau international, d’après la publication du Fonds monétaire international sur les perspectives de l’économie mondiale, la croissance devrait se situer à 3,4% en 2016, contre 3,1% en 2015. Cette croissance sera soutenue par la reprise économique dans les pays émergents et en développement. Toutefois, selon les experts du FMI, ladite croissance pourrait être buttée à des risques non négligeables qui méritent d’être gérés convenablement par les pays, grâce à des politiques adéquates. Ces risques restent essentiellement liés à la baisse des cours des matières premières et du pétrole.

Au 21 janvier 2016, alors que le cuivre a une fois de plus enregistré une baisse de son cours, les prix de l’or et du cobalt ont rebondi. En effet, la tonne métrique du cuivre est passée de 4.375,00 USD à 4.346,00 USD, soit une baisse de 0,66%. En revanche l’once d’or a gagné 0,88%, en passant de 1.089,02 USD à 1.099,51 USD. S’agissant du cobalt, on a noté une importante hausse de 9,35% ; la tonne métrique s’étant vendue à 24.017,66 USD contre 21.964,68 USD une semaine avant.

Sur le marché des produits pétroliers, au 21 janvier 2016, il est également enregistré des hausses après les baisses substantielles de la semaine dernière. Ainsi, les cours du baril sont passés de 30,26 USD et 31,20 USD la semaine écoulée à 30,64 USD et 32,19 USD, soit des hausses de 1,26% et 3,17, respectivement à Londres et à New York.

Les prix de principales céréales cotées sont tous en hausse, au 21 janvier 2016, se présentant comme suit : a) 10,86 USD/tonne (+0,28%) pour le riz ; b) 134,20 USD/tonne (+1,75%) pour le maïs ; c) 475,00 USD/tonne (+1,06%) pour le blé.

Sur le plan national, le solde brut des opinions pondérées du mois de décembre 2015 s’est situé à -2,7% contre +5,1% en novembre, et +8,4% en octobre de la même année. Cette baisse est essentiellement due au frémissement observé dans les industries extractives.

Par ailleurs, durant la troisième semaine de janvier 2016, le cadre macroéconomique est demeuré stable, avec les tendances suivantes :

Image retirée.  Le taux d’inflation hebdomadaire est à 0,022% (+0,003 point). En cumul, l’inflation a atteint 0,056%. Les projections du taux d’inflation en annualisé se situent à 0,974% pour un objectif de 3,3%.
Image retirée.  Le marché de change, au 21 janvier 2016, est resté stable, sur fond d’une appréciation de 0,13% au parallèle, et d’une dépréciation de 0,07% à l’indicatif. Le taux de change sur ces deux segments était respectivement de 935,25 CDF/USD et 928,84 CDF/USD.
Image retirée.  Les réserves internationales, au 21 janvier 2016, étaient à 1.385,63 millions USD, couvrant 6,12 semaines d’importations des biens et services.
Image retirée.  Le taux directeur de la Banque centrale du Congo resté maintenu à 2% au 22 janvier 2015, induisant une marge positive de 1,17 point.

L’exécution des opérations financières du secteur public renseigne, au 22 janvier 2016, un solde déficitaire de 61,534 milliards CDF, issu des recettes de 183,330 milliards CDF (soit 69% de réalisation), et des dépenses de 244,864 milliards CDF (soit 87% d’exécution).
Ce niveau de déficit pourrait être réduit à 19,021 milliards CDF à fin exercice, suivant les projections provisoires du Plan de trésorerie.

3. Dossiers spécifiques

a) Situation de la paie

La paie effective du mois de janvier 2016 a commencé le mardi 19 tant à Kinshasa qu’en provinces, et se déroule normalement.

b) Amélioration de la flotte de Congo Airways

Le Gouvernement, soucieux de poursuivre le désenclavement de l’arrière-pays, notamment par la voie des transports aériens, a soutenu l’acquisition de deux avions supplémentaires en vue d’améliorer la capacité de service de la compagnie nationale Congo Airways. Ces deux avions de courrier moyen devraient faciliter la connexion aux territoires ne pouvant être desservis par les Airbus opérant actuellement sur les grandes villes du pays.

III. RECOMMANDATIONS

Au cours de la réunion de la Troïka stratégique de ce lundi 25 janvier 2016, quatre recommandations ont été formulées.

LE SERVICE DE PRESSE
DE LA PRIMATURE