Un remake idiot de "lititi mboka"

Mardi 14 avril 2015 - 08:11

L’histoire politique de la République Démocratique du Congo serait-elle un éternel recommencement ? On serait tenté de le croire. En effet, sans remonter forcément jusqu’à Lumumba dont on sait pourquoi et comment il a été éliminé et toutes les arguties utilisées à cette fin, il y a lieu de constater un parallélisme effrayant entre les basses manœuvres de la Monusco tendant à discréditer délibérément le pouvoir actuel en place à Kinshasa dans le dossier pourtant légal de l’inhumation collective des indigents et bébés mort-nés à Maluku et la trouble affaire dite « Lititi Mboka » par laquelle le régime Mobutu fut artificiellement fragilisé et discrédité dans une affaire jamais élucidée à ce jour d’un prétendu massacre des étudiants de l’université de Lubumbashi montée en épingle en… Belgique au début des années ’90.

Depuis que l’information sur un enterrement collectif de routine effectué le 19 mars 2015 par l’Hôtel de Ville de Kinshasa a été rendue publique, on a assisté à un emballement médiatico-politique irrationnel dont l’origine se situe sans aucun doute dans les officines de la Monusco. L’expression sans fards de préoccupations dont on se demande finalement si elles participent véritablement d’un désir de connaître la vérité ou d’une volonté radicale de déstabiliser un régime politique dont le crime est de ne pas de se coucher devant les desiderata les plus incongrues des " nouveaux proconsuls comme aiment à les désigner les porte voix du gouvernement.
Sinon comment comprendre que malgré la bonne foi du Gouvernement congolais dans cette affaire et toutes les informations détaillées et vérifiables livrées tant à la presse qu’à la communauté internationale aussi bien par les autorités de la ville de Kinshasa que par le porte-parole du Gouvernement central, rien ne fasse taire des suspicions totalement infondées ?Au contraire, on continue à donner dans la surenchère, dans le délire et les polémiques. Des ministres belges s’arrogent le droit de donner des injonctions opérationnelles aux magistrats congolais chargés de l’enquête. On peut ne peut ne pas aimer le gouvernement qui préside aux destinées de ce vaste pays, il y a des choses inacceptables. Ce bon ministre Reynders qui croit avoir en charge le portefeuille des colonies aligne une longue liste d’exigences, en échange de quoi il consentira une aumône de 1.500.000 Euros pour financer, une insulte que la diplomatie congolaise par la voix du Ministre intérimaire des Affaires étrangères a rejeté avec dédain. Les Congolais se demandent pourquoi cet argent ne servirait pas à créer un fonds pour les indigents à défaut de la construction d’une nouvelle morgue à Kinshasa ?
Même les médias sont pris dans la tourmente avec des éditoriaux solennels et motivés qui rappellent l’affaire du faux charnier de Timisoara en Roumanie en décembre 1989. Ils reprennent, sans se donner la peine d’en vérifier les sources, les allégations et les graves approximations débitées par des opposants congolais devenus, par ailleurs, une caisse de résonance de la Monusco en plus d’être les exécutants de sa volonté.
Lors de son point de presse du 09 avril dernier consacré entre autres à ce dossier, le ministre Mende a fait allusion à une opération destinée à jeter l’anathème sur les dirigeants actuels du Congo Kinshasa. Il ne croyait pas si bien dire sauf que son expression est faible tant les intentions de la Monusco (puisque c’est elle l’instigatrice de la manœuvre) étaient machiavéliques. Dans ce dossier, il s’agit ni plus ni moins que de punir le président KABILA qui a osé faire glisser sur la carapace de son indifférence les pressions extérieures de la communauté internationale qui lui intimait presqu’un ordre de reprendre la coopération avec la Monusco dans la traque des FDLR.
La mauvaise foi de la Monusco est plausible à travers les rapports officiels dont nous avons pris connaissance et qui retracent avec minutie et professionnalisme le cheminement de cette affaire depuis les allégations du Bureau Conjoint de Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH) jusqu’aux fuites organisées toujours par la Monusco dans la presse en passant par les fausses contritions des représentants de ce bureau et le silence prudent et gêné des "spécialistes " des rumeurs dès lors qu’il était devenu clair que l’enterrement collectif du 19 mars n’avait rien de criminel.
Il est impératif que les autorités congolaises prennent toute la mesure de ce que cache ce coup fourré qui n’a pas fini de livrer tous ses secrets. J.P.M.