Le major Idumba, officier de la police nationale congolaise, a été lapidé lundi 29 décembre vers 21 heures au quartier Katoy à Goma. Des sources locales rapportent que ce responsable de la police des frontières à Goma, accompagné de deux complices, a tenté de cambrioler une boutique. Mais les responsables de la police ont une autre version. Selon eux, l’officier a été pris à tort pour un cambrioleur.
Des témoins relatent qu’une femme aurait demandé au boutiquier de lui vendre une boîte de sardines alors que l’établissement était fermé. En ouvrant la porte de son commerce, le vendeur a vu trois bandits munis d’une Kalachnikov s’y introduire. Les assaillants lui auraient exigé de leur donner toute la recette qu’il avait réalisée pendant la journée.
Toujours d’après des témoins, les appels aux secours d’un voisin ont alerté les habitants du quartier qui sont sortis et ont arrêté l’officier de police, avant de le lapider à mort.
La femme qui faisait partie de la cette bande a été arrêtée mardi dans la matinée. Le troisième bandit qui a réussi à s’échapper est toujours en cavale.
Les habitants et les cadres de base du quartier Katoy accusent les éléments de la police nationale congolaise ainsi que ceux de la police militaire d’alimenter l’insécurité dans leur quartier. Ils déplorent que des bandits opèrent en toute quiétude à toute heure.
Enquête de la police
Le Commissaire provincial de la police, général Vital Awashango, condamne cet acte.
Selon lui, l’officier lapidé a été confondu par la population avec un bandit armé.
Il indique que les premiers éléments de l’enquête révèlent que le major Iduma, habillé en tenue civile et muni de son arme, était allé acheter une boîte de sardines.
« Il partait acheter la sardine et il était porteur de son arme. Et la population s’est ruée sur lui. On l’a lapidé à mort. Et c’est après seulement qu’on saura que c’était lui. Et ce matin avec les enquêtes, il ressort qu’effectivement il venait de chez lui pour aller acheter la sardine dans la boutique », relate le général Vital Awashango.
Le Commissaire provincial de la police reproche tout de même à son policier d’avoir porté son arme alors que l’opération « ville sans armes » est actuellement menée à Goma.