Le tourisme congolais est à l’heure de sa renaissance

Mardi 30 septembre 2014 - 15:11

L’heure de la relance du tourisme congolais a sonné. Le gouvernement s’attèle déjà à poser les bases de la rentabilisation d’un secteur pourvoyeur des recettes innovantes, durables et d’une activité diffuseuse de la croissance : le tourisme.

Du haut de la tribune de l’assemblée générale des Nations Unies, et à plusieurs reprises auparavant, le président de la République a déclaré à voix audible que la paix est désormais une réalité en RDC. Ce retour à la paix offre une grande opportunité, pour le gouvernement, de prêter une oreille attentive sur des recettes innovantes tant recherchées par le président de la République en vue de rendre robuste le budget de l’Etat.

Le tourisme s’avère être parmi les secteurs dont la rentabilité peut rivaliser les mines, les télécoms, … en termes des recettes dues au Trésor public. Les projections sont alléchantes d’autant plus qu’il est annoncé que la RDC pourrait devenir l’une de grandes attractions touristiques de la planète. Conscient de cet état des choses, le gouvernement à travers le ministre de l’Environnement, Conservation de la Nature et Tourisme a initié des actions visant à rendre compétitif le secteur.

LA DGRAD MISE A CONTRIBUTION

Déjà, les efforts du gouvernement avait permis au ministre de l’Environnement, Conservation de la nature et Tourisme, Bavon N’Sa Mputu Elima, de permettre à la République de renouer avec l’Organisation mondiale du tourisme (OMT). Le pays étant redevenu fréquentable, il a retrouvé son droit d’être éligible à des projets initiés, financés et encadrés par l’OMT. Des contacts avec les opérateurs du secteur se multiplient et des initiatives visant l’identification des recettes et leur meilleure canalisation sont enregistrées chaque jour qui passe. Selon des sources du ministère de l’Environnement, une rencontre est projetée dans l’une des provinces du pays.

Aussi, avant de s’envoler pour New-York où il était dans la suite du chef de l’Etat à l’occasion du sommet sur le climat initié par le secrétaire général de l’ONU, Bavon N’Sa Mputu avait-il pris soin d’inviter la DGRAD à une séance de travail visant, justement un meilleur encadrement des recettes relevant de son secteur.

Ancien de cette régie financière, le ministre de l’ECNT est convaincu qu’il est possible de booster les recettes des secteurs de l’environnement et du tourisme. Avec les secrétaires généraux aux Finances, à l’Environnement et au Tourisme, en compagnie de la directrice générale de la DGRAD, la problématique avait été passée en revue sans complaisance.

Comme service d’assiette, les deux administrations relevant du ministre Bavon N’Sa Mputu sont accusées de manque d’initiative, a noté le directrice générale de la DGRAD. Pour elle, il suffisait que les agents commis à des tâches d’imposition fassent preuve de fermeté et d’initiative pour que les recettes actuellement visées rentrent effectivement dans les caisses de l’Etat. Aussi, avait-il été décidé de la mise en place de deux commissions dont les missions étaient notamment de déterminer le périmètre des assujettis.

Une harmonisation avec les services de la DGRAD permettrait de dégager les points de faiblesse afin d’en apporter les corrections urgentes. Quant aux écarts entre les recettes ordonnancées par la DGRAD et celles effectivement enregistrées par le comptable, une harmonisation s’impose là aussi. Les résultats des travaux des commissions mises en place sont attendus pour application.

MARTIN KOBLER ENTRE EN DANSE

Dans une déclaration publiée à l’occasion de la journée mondiale du tourisme, le représentant du secrétaire général de l’ONU en RDC, Martin Kobler, a eu des mots qui aiguisent l’intérêt au profit du tourisme congolais. « Les Okapis, le parc national des Virunga, le grandiose fleuve Congo, les pêcheurs Wagenia, le lac Tanganyika, le volcan Nyiragongo, les gorilles, les Bonobos, les sapeurs, la rumba… la liste des merveilles de la République démocratique du Congo semble infinie. Il y a des centaines de raisons de visiter la RDC et pourtant, chaque année, seulement 186 000 touristes internationaux s’y rendent. C’est à peine 500 touristes par jour, pour le deuxième plus grand pays d’Afrique. (…) Ce qui fait de ce pays un territoire aussi riche, c’est la beauté de ses paysages, les fruits de la nature, la diversité de sa faune, mais avant tout : la résilience, la générosité et l’énergie de la population », a-t-il déclaré.

Pour Kobler, cette industrie est susceptible d’accompagner la croissance actuelle dans la durée, mais surtout de changer l’image du pays : « Le tourisme est parmi les éléments clefs du développement économique durable ». Il termine de la plus belle manière sa déclaration : « Beaucoup d’étrangers sont venus en RDC en secouristes, mon espoir et ma conviction est qu’ils la quitteront en touristes ».