Théophile Mbemba appelle à la requalification du système éducatif

Mardi 10 février 2015 - 15:17

Pour ce faire, le ministre de l’ESU invite les responsables à éradiquer les maux qui rongent son secteur

Le ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU) a appelé, le week-end dernier, les responsables de son secteur à s’impliquer dans les efforts de requalification du système éducatif de la RD Congo, en éradiquant les maux qui rongent ce secteur.

Théophile Mbemba Fundu a lancé cet appel en la salle des conférences de l’Institut supérieur de commerce (ISC), au cours d’une rencontre avec les chefs des établissements supérieurs et universitaires.

Il a insisté sur le respect par tous des textes légaux et réglementaires régissant les structures et le fonctionnement de l’ESU, en l’occurrence la Loi-cadre n°014/004 du 11 février 2014.

Rappelant les 46 mesures d’application de cette loi recommandées par le Forum sur le redressement de l’ESU organisé en février 2014 à Zongo dans le Bas-Congo, le ministre a indiqué qu’à ce jour, environ huit de ces mesures, sont sous examen au niveau de la commission gouvernementale en charge des lois et que l’application de cette loi se fera donc progressivement.

Il en est de même pour l’arrimage du système éducatif du supérieur au nouveau système LMD, à la faveur duquel les établissements universitaires de la RD Congo pourront être classés dans l’orbite des universités internationales.

Le ministre a, en outre, précisé que les objectifs stratégiques du gouvernement en matière de l’ESU sont liés à la reconceptualisation du système de l’ESU ; à l’amélioration de la gouvernance, à l’amélioration de la qualité de la formation et revitalisation de la recherche et au renouvellement des ressources professorales.

Il a proposé, dans la perspective de l’adéquation formation-emploi, de mener une profonde réflexion sur la question fondamentale posée par le Chef de l’Etat en rapport avec le choix entre, d’une part, un enseignement de masse et fonctionnel et, d’autre part, un enseignement élitiste et général.

Puis, il a invité les gestionnaires des établissements académiques à assumer pleinement leurs responsabilités, afin d’accompagner le ministère dans la réalisation de ses missions.

Faire preuve de bonne volonté

Parmi les maux qui rongent son secteur, Théophile Mbemba Fundu a fustigé la prolifération » suicidaire » des établissements supérieurs et universitaires qui fait que ces institutions deviennent des passeurs des diplômes peu utiles à la société.

» La solution n’est pas forcément de trouver des moyens financiers importants, mais la bonne volonté d’agir pour changer les mauvaises habitudes… « , a poursuivi le ministre, avant de dénoncer la pratique honteuse des extensions qui ne disposent ni d’un corps professoral suffisant, ni de ressources nécessaires pour assurer leur fonctionnement.

Il a instruit l’Administration centrale de démasquer ces extensions qui escroquent l’Etat et la population avec des établissements académiques fictifs, parfois curieusement budgétisés.

Le professeur Théophile Mbemba Fundu a également fustigé le non respect du calendrier académique et insisté sur la nécessité d’uniformiser et de normaliser ce calendrier car, la crédibilité des institutions supérieures et universitaires en dépend.

» Désormais, le non respect du calendrier académique constituera une faute lourde aux conséquences fâcheuses pour les comités de gestion des établissements et les doyens des facultés ou chefs des sections « , a enchaîné le ministre, décriant en outre l’irrégularité de la tenue des réunions et conseils statutaires ; l’abandon quasi-total de la charge horaire et de leurs devoirs contractuels par une certaine catégorie de professeurs à la recherche d’un trésor introuvable ; la mauvaise gestion des inscriptions qui ne tiennent pas compté des capacités d’accueil des étudiants ; l’obligation d’achat des syllabus et la marchandisation des travaux pratiques ; l’organisation fantaisiste et irresponsable de défense des mémoires et travaux de fin de cycle ; le non respect de période des délibérations ; la réussite illicite qui n’obéit ni à la loi, ni au règlement des examens et encore moins aux règles de bonne moralité ; le phénomène » manque de côte » qui favorise la corruption.

D’autres maux sont l’engagement des Assistants trop âgés ; le phénomène des Assistants de carrière et des Chefs de Travaux improductifs qui se contentent de leur statut de personnel au lieu de s’adonner aux recherches doctorales ; l’organisation désordonnée du 3ème cycle devenu un sujet de marketing au lieu d’être un sujet de recherche qualitative ; la migration des membres du personnel administratif vers le personnel scientifique ; la concentration du personnel académique dans les grandes villes, qui ne permet pas d’assurer une formation de qualité dans les établissements de l’arrière-pays ; la sous-qualification des animateurs des établissements supérieurs et universitaires ; la carence des bibliothèques et des centres de documentation ; la gestion opaque ou autocratique de certains comités de gestion ; le trafic d’influence.

Enfin, le ministre de l’ESU a ordonné la remise aux lauréats des diplômes qui traînent, depuis plusieurs années, dans les rayons des institutions académiques.

Par Marcel Tshishiku

 

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