Les autres sociétaires de cette plate-forme de l’Opposition radicale ne digèrent pas le fait que le Mlc ait passé outre le boycott du Facilitateur Edem Kodjo
Il y a des frictions à la "Dynamique de l’Opposition". Celle-ci est parcourue par une tempête. Les violons ne s’accordent plus entre différents leaders qui composent cette plateforme de l’Opposition radicale. En effet, l’option avait été levée à l’unanimité de ne pas répondre à l’invitation du Togolais Edem Kodjo, le Facilitateur de l’UA pour le Dialogue politique.
Pourtant, le Mlc, l’un des majors de la " Dynamique " est passé outre et est allé au rendez-vous en question. Ce qui a provoqué l’ire des autres sociétaires. Ceux-ci ne comprennent rien du tout de cette bravade du parti de l’ "avenue du Port".
Car, pour cette plate-forme, que le Dialogue convoqué par le Président Joseph Kabila est inopportun et inutile. D’où, il n’est pas question d’aller rencontrer le Facilitateur Edem Kodjo même pas pour aller lui présenter cet argumentaire. C’est cela la position ferme de la Dynamique, du G-7 et du " Front citoyen-2016 ". Celle-ci était du reste avalisée par le Mlc.
Or le parti de Jean-Pierre Bemba Gombo est allé à l’encontre de cette ligne politique dégagée par tous pour rencontrer Edem Kodjo à leur insu. Ce qui laisse penser que la " Dynamique de l’Opposition " fera face aux divisions internes à très brève échéance. Qu’est donc allé faire le Mlc du chairman Jean-Pierre Bemba Gombo chez le Facilitateur de l’UA que sa plateforme a publiquement récusé ?
PRESENTER AU FACILITATEUR L’ARGUMENT DE L’INOPPORTUNITE
La réponse est à chercher dans les propos d’Edem Kodjo lui-même dans son interview sur " Rfi " samedi dernier. Le diplomate togolais déplore le fait que les anti-dialogue ne soient pas allés lui présenter leur argumentaire de refus. C’est qu’a fait le Mlc et c’est ce qu’il loue.
Le Mlc lui a livré l’argument de l’inopportunité et l’inutilité du Dialogue politique. La substance est qu’il y a un dialogue permanent au niveau des Institutions de l’Etat comme l’Assemblée nationale et le Sénat. En ce qui concerne le processus électoral, le cadre d’échange doit être discuté entre les parties prenantes qui sont la MP, l’Opposition et la CENI.
Le Facilitateur Eden Kodjo soutient que le respect des délais constitutionnels est une chose fondamentale. Mais il estime cependant que les Congolais sont assez intelligents pour déceler des ficèlles contraires à cette volonté exprimée. Il faut donc aller en discuter sans crainte au Dialogue politique, conclut-il.
Le Mlc avait donc tenu à aller parler de vive voix à Edem Kodjo. C’est ce qu’il a fait sans déformer la position de la plateforme. La question se pose au niveau des principes. Lorsqu’on fait partie d’un parti politique ou d’un regroupement, on respecte les options qui sont levées sur différentes questions. C’est ce qui conduit souvent à des exclusions des membres qui vont à l’encontre de la ligne directrice tracée.
LE MLC EXPULSE LES MEMBRES QUI VIOLENT LES DIRECTIVES DU PARTI
Plusieurs fois le Mlc lui-même a procédé à ce genre d’exclusion pour des membres qui violent des directives. Si la question ne résidait que dans les fins d’aller présenter cet argumentaire de l’inutilité du Dialogue, pourquoi alors ne pas avoir fait de même lors des consultations menées par Joseph Kabila et que la " Dynamique " avait boycottées.
En tout cas, la " Dynamique ", le G-7 et le " Front " persistent et signent, le Dialogue est inopportun et ils n’y prendront pas part. C’est du moins ce qu’ils rappellent dans un courrier coupe-gorge, un brûlot, adressé vendredi dernier à la Présidente de la Commission de l’UA, Nkosazana Zuma. Ils dénoncent sa démarche cavalière tout comme sa perception inadéquate de la crise en RDC qui ne servent pas du tout au déblocage du processus électoral.
Revenons à la rencontre unilatérale entre le Mlc et Edem Kodjo à l’insu des autres partenaires de la plateforme. Elle a le mérite de mettre le puce à l’oreille. Elle pousse aussi à une interrogation de savoir si pour des choses claires pour lesquelles la ligne rouge a clairement été établie, certains sont allés dans le déni, qu’en sera-t-il alors lorsqu’il sera question de désigner un candidat unique de toute l’Opposition ?
Il sera quasiment impossible de parler d’une même voix surtout quand on prend en compte des " égo " surdimensionnés de certains leaders de l’Opposition. Dans ce cas de figure, cette dernière irait une nouvelle fois en ordre dispersé. Dans une présidentielle à un seul tour, appelée mort subite, où on a besoin d’une majorité relative pour être élu, n’importe quel candidat d’une MP parlant à l’unisson l’emporterait haut la main. KANDOLO M.