Tambwe Mwamba aux ambassadeurs : ‘‘Tombe commune et non fosse commune’’

Mardi 14 avril 2015 - 08:27

(KINSHASA)- Le ministre de la Justice, Alexis Tambwe Mwamba a rappelé au corps diplomatique accrédité à Kinshasa qu’on doit plus parler de fosse commune mais de tombe commune. ‘‘Je ne parlerai pas de fosse commune parce que fosse commune suppose exécution, massacre, charnier mais j’utiliserai fosse commune parce que cela n’a pas été le cas’’, a-t-il dit. Le patron de la justice a assuré aux diplomates que les enterrements collectifs se font toujours la nuit pour éviter que les agents commis à cette tâche ne soient agressés comme c’était le cas la dernière fois. Il a rejeté l’offre de la Belgique qui a décaissé un million et demi d’euros pour appuyer l’enquête. ‘‘Un pays ami nous a proposé une enveloppe d’un million et demi d’euros. Je pense que
c’était un peu pour rire. Si nous construisons les routes qui valent plusieurs centaines des millions de dollars, si nous avons la détermination de financer tout le cycle électoral pour plusieurs centaines des millions de dollars, vous comprendrez bien que nous n’avons pas besoin d’un million et demi d’euros, plusieurs femmes commerçantes au marché de Kinshasa, possèdent ça dans leurs comptes’’, a ironisé Tambwe. Il a rappelé que 421 personnes ont été enterrées. ‘‘Les enterrements à tombe commune se font régulièrement’’, a-t-il ajouté.

Il a expliqué que la capacité de la morgue centrale de Mama Yemo est de 310 corps. Il est impossible, selon lui, de garder tous ces corps autant des jours. L’autorité municipale saisie par les autorités de la morgue prend des dispositions pour les enterrer. Alexis Tambwe Mwamba a précisé qu’une fois saisi par le bureau
conjoint des droits de l’homme de la Monusco sur cette affaire, il a instruit le procureur général de la république et l’auditeur général de l’armée congolaise d’ouvrir une enquête. Un procès verbal a été établi après que toutes les personnalités et autorités impliquées dans ce dossier aient été entendues par le procureur de Kinkole. En outre, il a précisé que si le procureur de Kinkole chargé du dossier estime qu’il faut exhumer les corps, on le fera même en votre présence. Le ministre de la justice a promis de se prononcer toutes les deux fois par semaine pour assurer la transparence dans ce dossier. Au même moment, la ville a organisé une porte ouverte à la morgue de l’hôpital général pour dissiper tout malentendu alors qu’à l’assemblée nationale, Evariste Boshab donnait les mêmes explications aux diplomates.