Entre la Majorité et l’Opposition, le fossé ne fait que se creuser davantage. Au lieu d’apporter l’apaisement, l’intervention du chef de l’Etat devant les deux chambres du parlement réunies en congrès le 14 décembre 2015 a pratiquement jeté les opposants dans l‘arène. Avec une rare virulence, les principaux partis opposés à la MP ont effectué une sortie médiatique contre l’adresse de J. Kabila à la Nation via le Congrès.
Lorsqu’on regarde de près les arguments développés dans les deux camps, on se rend tout de suite compte que la suspicion et le manque de confiance entre les parties envenime terriblement la situation. Voici des exemples concrets.
Novembre
Fin novembre, J. Kabila s’adresse à la nation à. travers un message portant exclusivement sur le Dialogue. Dans ce message, le. Chef de l’Etat demande de réfléchir sur un mode de scrutin peu coûteux et compatible avec nos exigences de développement.
Le lendemain, toute l’Opposition congolaise crie à l’arnaque et accuse Kabila d’être déterminé à tuer la démocratie et à violer la constitution.
Deux semaines après, le même Kabila revient sur la question et apporte les précisions nécessaires. A savoir que ladite réflexion sur le mode de scrutin devrait obligatoirement porter sur le choix entre le vote à bulletin ou le vote électronique.
Juste après cette précision de taille, personne dans l’Opposition n’a le courage de revenir sur le procès d’intention ouvert deux semaines avant, contre le Chef de l’Etat et son camp. Tout se passe comme si cette précision ne comptait pas. Or, elle compte justement en ce qu’elle a le mérite de lever toute équivoque entre les deux camps ainsi qu’au sein de l’opinion publique.
Echec
A l’inverse, l’on a senti dans l’adresse du Chef de l’Etat au Congrès, une approche totalement négativiste de l’Opposition congolaise.
On a senti qu’au niveau de la Mp, on perçoit tous les acteurs anti Dialogué comme des pyromanes et fauteurs de troubles en gestation. D’où, le message rude impitoyable du Chef de l’Etat contre le camp catalogué comme celui de la destruction.
Il est clair qu’entre les deux familles, il se pose un véritable problème de diplomatie. Cette dernière se définit comme l’art de préparer le partenaire à interagir selon ce qu’on attend de lui lors de diverses manœuvres.
L’incompréhension, la suspicion et le climat délétère qui prévaut en ce moment entre la Majorité et l’Opposition prouve que la diplomatie des deux camps a échoué. Il est donc temps, dans l’intérêt suprême de la nation de relancer un processus diplomatique efficace entre les deux familles politiques.
Par LP