SON ÉTAT DE SANTÉ FAIT CRAINDRE : Muyambo Risque de perdre sa jambe gauche si la Kabilie ne l’évacue pas d’urgence à l’étranger pour des soins appropriés

Vendredi 17 avril 2015 - 10:06

Le pouvoir en place prend des gros risques en privant l’ancien Bâ¬tonnier du barreau de Lubumbashi Jean-Claude Muyambo des soins ap¬propriés qui nécessitent son évacuation urgente à l’étranger.
Le mercredi 15 avril dernier, l’ACAJ de Georges Kapiamba a fait savoir devant les che¬valiers de la plume et du micro que la jambe gauche de Muyambo risque d’être amputée si et seulement si le gouvernement n’autorise pas au patron de la SCODE d’aller se faire soigner à l’étranger, vu le risque que sa jambe court. Kapiamba a fustigé, dans son adresse, la mauvaise foi manifeste de la Kabilie qui refuse d’autoriser Muyambo à aller en étrang¬er pour des soins. Et cela pour ses prises de position contre le pouvoir et Joseph Kabila qui tiennent mordicus à se maintenir au pouvoir au-delà du mandat constitu¬tionnel. Acte que Muyambo s’était formellement opposé via une déclaration publique passée sur les ondes de la RFI après un vol avorté pour Mbuji-Mayi où le président de la SCODE se rendait pour prêcher contre la révision de la constitution. Depuis, Muy¬ambo est devenu l’homme à abattre de la Kabilie. Il a été jeté à la prison de Makala sur instruction de Joseph Kabila, apprend-t-on d’une source, question de faire payer à celui-ci son opposi¬tion aux velléités du régime de se maintenir au pouvoir. Pour preuve, son dossier ju¬diciaire pourtant vide a été renvoyé pour trente jours. Secundo, Muyambo a été arrêté chez lui de manière brutale par les services sans aucun respect dû à un hu¬main.

Prix à payer, le voilà avec une jambe broyée. Ce feuil¬leton Muyambo a dépassé les frontières nationales et même continentales. Hier, les USA étaient montés au créneau pour demander à Kabila des explications sur l’arrestation de Muy¬ambo. Des élus Européens aussi en séjour à Kinshasa n’ont pas plié langue face à cette question. Au cours de leur périple kinois, ils ont aussi rendu visite au dur à cuire, Muyambo et exigé des explications à la Kabilie sur son arrestation qui jusque-là est ambigüe. Les ténors de la MP sont jusqu’à preuve du contraire dans l’incapacité d’éclairer l’opinion sur l’arrestation de Muyambo qui fâche déjà les esprits au Katanga. Mende et Ntambwe Muamba n’ont pas pu dire à l’opinion le pourquoi de l’arrestation de Muyambo. Les deux, ce sont focalisés sur plainte d’un dossier déjà clos une année avant l’arrestation de Muyambo portant sur une affaire de Stellionat. A la Kabilie de bien gérer cette affaire qui commence à prendre une autre tour¬nure. A défaut, elle risque de retourner contre elle déjà qu’elle se trouve en mal de positionnement avec des dossiers de la honte notam¬ment la fosse commune de Maluku qui la tient au coup. «Lire ci-dessous la commu¬nication de l’ACAJ».
MATTHIEU KEPA

COMMUNIQUE DE PRESSE de l’ACAJ

L’état de santé du Bâtonnier Jean-Claude Muyambo est préoccupant. Il faut l’évacuer à l’étranger pour l’opération de son pied gauche. Kinshasa, le 15 avril 2015- L’Association congolaise pour l’accès à la justice est trop préoccupée par la dégradation de la santé du Bâtonnier Jean-Claude Muyambo arrêté depuis le 20 janvier 2015 en représailles contre son départ de la majorité prési¬dentielle et son opposition à la modification de la constitution et la loi électorale. Il totalise à ce jour 86 jours de détention sans être confronté au plaignant, ni à un témoin à charge, ni d’avoir le droit de bénéficier la liberté provisoire sans ou avec caution malgré ses multiples requêtes. Le Tribunal de Paix de Kinshasa/Gombe a même siégé le lundi 13 avril 2015 dans sa chambre d’hospitalisation et ordonné le prolongement de sa détention pour 30 jours sans tenir compte de son état de santé critique.

Le Bâtonnier Jean-Claude Muyambo avait déjà rapporté à l’ACAJ que lors de son arrestation par les agents de sécurité, il fut bru¬talisé et que l’un d’entr’eux avait marché délibérément sur son pied gauche pour lui procurer des douleurs atroces. Les résultats des examens médicaux qu’il a subis dans plusieurs formations médicales de Kinshasa établissent que les os de son pied gauche ont été broyés lors de son arrestation musclée et qu’il souffre d’une fracture polytraumatique. Seul le gros orteil n’est pas touché. Il se tord des douleurs et de l’avis de son médecin il doit subir une opération urgente dans une formation médicale spécialisée, disposant d’une banque d’organes et d’une main-d’oeuvre qualifiée dont la RDC ne dispose pas. Il marche désormais avec béquilles. Au vu de la dégradation de son état de santé, l’ACAJ demande vivement aux autorités congolaises d’autoriser son évacuation à l’étranger pour qu’il soit opéré, et ainsi prévenu tout dommage irréparable, à savoir l’amputation du pied. L’ACAJ informe l’opinion publique qu’après avoir demandé sans succès une enquête indépendante sur les circonstances de son arrestation et sa libération sans condi¬tion, elle va accompagner le prisonnier politique Bâtonnier Jean-Claude MUYAMBO dans les procédures qu’il entend lancer inces¬samment contre les responsables de son arrestation et sa détention arbitraires ; sa torture et son mauvais traitement et l’atteinte à l’exercice de ses libertés d’expression et d’opinion. Ces actions seront menées tant au niveau national qu’international. Il en sera de même pour les actions de prise à partie contre les magistrats qui ont commis des actes équivalents au dol.

La détention arbitraire du Bâtonnier Jean-Claude Muyambo rappelle les récentes vagues d’arrestation des activistes pro démocratie de la plateforme « Filimbi » dont MM. Fred BAUMA, leader du mouvement LUCHA; Sylvain SALUSEKE, entrepreneur et activiste; Yves MAKWAMBALA, webmaster et artiste graphiste; et un nombre inconnu d’autres participants, spectateurs, détenus au secret depuis 30 jours; de quatre membres de "LUCHA" à savoir MM. MULUME ZAHIGA Jeancy, Trésor AKILI KAHIWA, KAMBERE Sylvain et KASEREKA Vincent et actuellement détenus à la prison Munzenze à Goma depuis 8 jours et aussi de Madame MBULI Dulcinée, agent à la Rawbank et gestionnaire du compte bancaire du Forum National de la Jeunesse pour l’Excellence (FNJE). A l’heure actuelle, il est difficile de donner un chiffre exact de tous ceux qui sont détenus au secret. L’ACAJ condamne fermement le harcèlement judiciaire contre le Bâtonnier Jean-Claude Muyambo, des membres de la plateforme Filimbi ainsi que toutes les autres personnes, et exige leur libération immédiate et sans condition. Elle demande aux autorités congolaises d’autoriser l’évacuation du Bâtonnier Jean-Claude Muyambo à l’étranger pour subir l’opération du pied dans une formation médicale spécialisée.