Pour une frange d’élus, « les parlementaires ne sont jamais réunis en quel que lieu que ce soit pour décider de cette politique de la chaise vide »
L’opportunité du boycott de la session extraordinaire du parlement en RD Congo par l’Opposition est loin, et même très loin de faire l’unanimité. En témoignent, les différents points de vue étalés sur la place publique via les médias. Pas plus tard qu’il y a deux jours, des sons de cloche divergents ont été enregistrés au sein de la même Opposition pour s’opposer à l’option levée par la " Dynamique pour l’unité de l’Opposition ".
On a cru que la page de ces contestations a été tournée. Erreur. La série continue. La dernière réaction en date est celle du député Lumeya Du Maleghi. Comme d’autres de ses pairs membres de ce même courant de l’Opposition, cet élu de la ville de Kikwit s’inscrit en faux contre l’idée de certains députés de l’Opposition de bouder les travaux de la session extraordinaire du parlement. Et dire que dans sa démarche, Lumeya Du Maleghi n’est pas seul. Bien au contraire. Il bénéficie du soutien de nombreux élus du peuple, somme toute de l’Opposition. Lumeya soutient la tenue de cette session. Manière pour lui d’inviter les leurs (députés de l’anti pouvoir) à participer aux travaux de cette session dont l’ouverture pourrait avoir lieu au courant de la première quinzaine du mois de juillet prochain. Les arguments ne manquent pas.
LA POSITION N’ENGAGE PAS LES GROUPES PARLEMENTAIRES DE L’OPPOSITION
Pour eux, la position donnée par la " Dynamique " n’engage pas les groupes parlementaires de l’Opposition. Ceux-ci ne se sont jamais concertés pour lever une option en rapport avec la session extraordinaire. Il s’agit-là des personnes qui ne sont pas des députés et qui ne peuvent donc décider à la place des élus du peuple.
Ils persistent et signent que les groupes parlementaires ne se sont jamais réunis en quel que lieu que ce soit. Cette décision est donc pour eux nulle et non avenue. Ces députés opposés au boycott estiment qu’il n’est pas rationnel de pratiquer la politique de la chaise vide pour cette session extraordinaire.
PRESENTS POUR FAIRE ENTENDRE LEURS VOIX
Ils doivent être présents pour faire entendre leur voix. S’il est vraiment question de boycotter la session extraordinaire, ce sont les groupes parlementaires de l’Opposition qui devront se réunir pour décider. Le mandat de député est non impératif, ont-ils argumenté, c’est que nul ne peut lui donner des instructions.
D’autres ont fait savoir qu’ils n’ont pas été associés à la réunion de la " Dynamique " dont ils ont pris connaissance dans la presse. Ils considèrent donc qu’il s’agissait d’une rencontre politique d’une frange de l’opposition et non des groupes parlementaires de l’Opposition, les seuls qui ont mandat de décider d’un boycott des plénières de l’Assemblée nationale.
Comme on le voit, les violons ne s’accordent pas du tout dans l’Opposition au sujet du boycott de la session extraordinaire. Ceux qui ont pris cette décision au nom des groupes parlementaires sont vite allés en besogne.
Ils sont contredits par plusieurs députés de l’Opposition qui se disent non-concernés par cette option qu’ils critiquent vertement. Conséquence : l’Opposition ira en ordre dispersé à la session extraordinaire capitale traitant des municipales, donc de l’applicabilité ou pas du calendrier électoral de la CENI.
DECELER DES INCOHERENCES DU PROJET DE LOI DE REPARTITION DES SIEGES
Mais comment déceler des incohérences relevées dans ce projet de loi par la politique de la chaise vide ? D’autant que cette loi elle-même divise même dans la MP. D’ailleurs, la majorité l’a déclarée irrecevable et avant d’envoyer le Vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur de revoir sa copie en y intégrant la question de l’enregistrement des nouveaux majeurs.
Il y avait eu un consensus contre ce projet de loi. Ce n’est que par la même symbiose que les députés feront œuvre utile pour que ce projet de loi ne soit un stratagème d’une violation camouflée de la Constitution comme le redoute la " Dynamique " de l’Opposition.
Ce n’est que dans l’hémicycle qu’ils doivent aller faire valoir leur argumentaire. Au cas où ils ne seraient pas entendus, ils prendront le peuple à témoin. Comme c’était le cas avec la loi électorale modifiée qui conditionnait le recensement de la population aux élections génerales.
Ce boycott qui divise l’Opposition ne peut atteindre ses objectifs. Il faut qu’il soit le fait de tous les députés. Ce qui n’est pas le cas. L’Opposition l’avait emporté haut la main avec le boycott sur les motions de défiance. Elle a eu gain de cause car elle a parlé d’une même voix.
Désormais, les motions de défiance ou de censure sont conformes au prescrit de la Constitution. Elles ne peuvent être l’objet d’une autre motion pour les bloquer. Dès qu’elles sont déclarées recevables par le nombre des signataires, 1/10ème de l’Assemblée nationale, elle passe obligatoirement au vote. C’est la victoire de tous les groupes parlementaires de l’Opposition qui avait séché les plénières jusqu’à ce qu’il y a ait cette solution. Ce n’est pas du tout le cas avec la session extraordinaire. KANDOLO M.