
1. A quand votre retour au pays ? Qu’est ce qui bloque ? La loi d’amnistie a pourtant déjà été prise !
Mon retour est déjà programmé mais pour l’instant je me prépare comme un grand garçon pour être en poôe position dans les futures activités politiques dans ma famille politique qui a une maladie congénitale de la division. Rien ne bloque mais quelques réglages pour m’éviter de connaître la situation comme celle de nos compatriotes qui moisissent en prison. Alors que Dieu m’a préservé et m’a évité ces supplices.Je ne suis pas éligible à l’amnistie par le fait que cette loi a été torpillée par l’esprit sélectif. Lumbala ne fait pas partie des groupes armés. Je suis le président du RCDN parti politique reconnu officiellement par le ministère de l’intérieur et je suis le coordonnateur national du Soutien à Etienne Tshisekedi.
2. Que reste-t-il du M23 ? Avez-vous coupé les ponts définitivement avec ce mouvement ?
Personne ne peut vous dire ce qui reste des vestiges d’un groupe armé qui s’est refugié dans un pays voisin avec hommes et matériels. Le groupe qui refuse d’intégrer les rangs malgré moult tentatives du gouvernement de les ramener au pays. Il faut toujours se méfier du cadavre du serpent. Il faut toujours se rassurer que réellement le serpent ne vit plus. Le M23 était un mouvement politico-militaire dont les principaux acteurs sont au Rwanda et en Uganda. Je ne saurai vous dire ce qu’ils sont devenus. Ce que je sais, ils ont signé la déclaration de Nairobi et attendent sa mise en application dans le mécanisme de suivi. Je ne suis plus en relation avec les compatriotes de ce groupe, mais j’espère qu’ils se portent bien.
3. A quoi et à qui est due l’actuelle crise politique en RDC ?
Personnellement je ne vois pas la crise politique. Je vois la tension politique. Le président Joseph Kabila Kabange contrôle toute la situation. Il place et replace les pions comme il le souhaite. Il débauche facilement dans l’opposition et chasse des indisciplinés de la Majorité présidentielle. La crise en soi c’est Etienne Tshisekedi qui réclame de droit l’imperium des élections de 2011, l’établissement d’un Etat de droit. Par contre, l’impression de la crise politique est donnée par les anciens alliés du président Kabila qui connaissent les intentions de la Majorité présidentielle. Ilsconvoitent son siège par esprit de haine et de vengeance.C’est ça l’origine du semblant de crise actuelle. La fameuse crise est alimentée par la communauté internationale qui se sert de certains binationaux pour imposer sa loi. Cette crise artificielle sur le fauteuil présidentiel est un fait anticipatif parce que pour l’instant le siège n’est pas encore libre jusqu’à l’élection prochaine prévue dans le respect du délai constitutionnel. Donc il est temps de comprendre que nos revendications démocratiques et préventives ne créent pas une crise qui nécessite la tenue du Dialogue . Par contre il ya une crise sur la situation du president Etienne Tshisekedi de part son refus de participer aux affaires de l’Etat en 2011. Cette crise reconnue par la communauté internationale et nationale va faire l’objet du dialogue. Et aussi il ne faut jamais oublier la réconciliation nationale surtout avec les anciens groupes armés.
4. Comment en sortir ? Pensez-vous que le Dialogue politique préconisé par le président Kabila et la communauté internationale est la solution ?
Le Congolais qui déclare que le dialogue n’est pas une solution veut faire la guerre ou fantasme sur un soulèvement populaire.Je ne pense que la majorité présidentielle puisse céder le pouvoir par suite des déclarations de ces transfuges que le president Joseph Kabila Kabange a enrichit ? Ou par la nostalgie des certains colonialistes dépravés qui ne pensent qu’à s’enrichir sur le dos des congolais ? Ce temps est révolu. Tout doit se régler entre congolais et aussi avec l’assistance acceptée de nos compatriotes africains. C’est pourquoi je soutiens le facilitateur EDEM KODJO. Pour le reste, je trouve que les congolais n’ont pas appris la leçon de ce qui se passe dans la sous-région et principalement dans les pays voisins. Moi je trouve que la communauté internationale est d’une impuissance complice.La seule solution pour nous, que je conseille dans le cas d’espèce,est le dialogue entre congolais.Ce dialogue doit se faire dans la bipolarisation de la vie politique d’un côté le president Joseph Kabila Kabange et sa majorité présidentielle et de l’autre côté Etienne Tshisekedi wa Mulumba et ses alliés.
5. Le facilitateur, le format du comité préparatoire et les matières, strictement électorales, vous paraissent crédibles ?
Je suis content de voir que pour Sun city c’était le président Mbeki qui avait pris l’initiative d’abriter les assisses. Ce pays frère et ami avait pris en charge financièrement le dialogue. Aujourd’hui, c’est la même Afrique du sud par le truchement de Madame Nkosazana Zuma, Présidente de l’Union Africaine qui relance le dialogue en désignant un facilitateur africain,un homme qui a de l’expérience et qui veut nous aider. Je le soutiens. Sa méthode semble être bonne, il s’agit de mettre une équipe qui déblaye le terrain afin de faciliter le travail de la grande plénière du dialogue. Pour les matières je pense que les congolais veulent les élections dans le délai constitutionnel. Mais comme dans toute discussion, pendant les débats préparatoires certaines matières peuvent s’imposer par exemple la situation à l’Est de la république et la réconciliation nationale.
6. Quelle est votre lecture de la Résolution 2277 ? Cette résolution est la suite logique de l’Accord-cadre d’Addis Abeba et de la résolution 2098 du Conseil de Securité des Nations Unies. La communauté internationale ne se dédit pas sauf pour le cas d’Israël. Mais pour les pays d’Afrique noire, elle s’impose. Regardez pour le cas de la RDC, le gouvernement demande la réduction des effectifs militaires de l’ONU au Congo, les Nations Unies refusent.
7. Qu’adviendra-t-il au delà du 19 décembre en cas de non-élection ?
Après le 19 décembre 2016, nous serons le 20 décembre 2016 comme un jour ordinaire. Peut- être avec le déploiement des militaires sur les grands axes. Les politiques de l’opposition comme certains de la majorité présidentielle vont se cacher chez eux. Quelques casseurs vont peut être passer à l’acte. Mais si les recommandations du dialogue sont respectées, si Etienne Tshisekedi est impliqué dans la gestion du pouvoir du pays les choses vont bien se passer.
8. En 2013 au plus fort de la rébellion, le gouvernement ne jurait que par l’ordre constitutionnel, aujourd’hui il défend la Constitution sur les bouts de lèvres alors que certains de ses membres veulent la modifier ou la changer. Cela vous inspire quoi ?
En 2012 après la prise de la ville de Goma par les éléments du M23. Tout avait changé. Il a fallu que le gouvernement ait profil bas. Qu’il adapte le discours. C’est alors qu’il ne jurait que par le respect de l’ordre constitutionnel pour séduire les nationalistes sensibles. Avec la ruse quand il a récupéré le contrôle de la situation, il a changé son discours et a recouvert sa cécité politique. Les animateurs du pouvoir choisissent le moment pour défendre la constitution et rappellent qu’ils ont la force de s’imposer. Mais je tiens à préciser que la constitution n’est pas immuable, mais il faut voir dans quelles conditions elle peut être modifiée.
9. L’Opposition projette un grand meeting le 24 avril à la place Triomphal, votre parti sera-t-il ?
J’ai suivi Jean-Pierre Lisanga faire appel au meeting. Je crois que nous sommes le soutien à Etienne Tshisekedi nous serons dans cette manifestation. Mais si c’est la manifestation de toute l’opposition, nous allons vérifier les revendications à brandir. Si ces revendications concordent avec la feuille de route de l’UDPS le RCDN et Le SET ont l’obligation d’être présents par contre si les revendications consistent à dire non au dialogue, à contredire la feuille de route de Tshisekedi je pense que notre place ne sera pas avec les compatriotes.
10. Le jeu des alliances a commencé. Avec qui vous allierez-vous ?
Vous savez que depuis ma jeunesse je suis toujours de l’opposition. Je suis un opposant éternel.J’étais opposant à Mobutu c’est pourquoi je suis devenu President de l’Udps en France. Malgré mon attachement à M’zée Laurent Désiré Kabila j’étais à l’opposition suite a son refus de transformer sa victoire militaire en victoire politique en intégrant Etienne Tshisekedi. Ensuite je me suis retrouvé après la mort tragique et brutale de M’zée opposant à Joseph Kabila Kabange. Je suis parmi les seuls alliés sérieux d’Etienne Tshisekedi. Je suis avec lui par conviction et non par intérêt. Je ne le quitterai pas pour suivre les bruits des sirènes. Je ne ferai pas comme pour un oiseau de la fable de Lafontaine qui voit une noix qu’il tenait au bec brillé dans la flaque d’eau en dessous de lui, il lâche cette noix pour aller chercher celle qui brillait dans l’eau. On peut tout me reprocher dans la vie, sauf mon soutien et mon attachement àTshisekedi.
Propos recueillis
par le Desk politique
de Forum des As