Réunion de Bruxelles : Dernier avertissement de l’UE à Kinshasa

Mardi 24 mai 2016 - 11:19
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Comme annoncé dans les médias, les ministres des Affaires Etrangères de l’Union Européenne ont inscrit, au menu de leur réunion mensuelle d’hier lundi 23 mai 2016 à Bruxelles, la situation politique en République Démocratique du Congo, et plus singulièrement le processus électoral. Bien qu’ils ne soient pas passés à la phase des sanctions contre les radicaux qui bloquent le processus électoral et réduisent chaque jour l’espace politique, leur position a tout l’air d’un dernier avertissement en direction de Kinshasa. Des observateurs pensent qu’après avoir lancé des mises en garde à répétition, l’Occident pourrait se trouver à bout de patience et frapper finalement les personnalités présumées responsables du blocage du processus électoral et des restrictions des libertés fondamentales.

 

A propos justement du processus électoral, ils ont exhorté le gouvernement congolais et toutes les parties prenantes, dont la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), à favoriser des conditions compatibles avec la tenue d’élections libres, transparentes, inclusives et pacifiques, avec en point de mire la présidentielle et les législatives nationales.

« Tout en prenant acte de l’Arrêt de la Cour Constitutionnelle du 11 mai 2016, l’Union Européenne souligne qu’un gouvernement démocratique fonde sa légitimité sur des élections régulières et dans les délais stipulés par la Constitution », lit-on dans le communiqué final rendu public pour la circonstance. Il est souligné, dans le même texte, que l’organisation des élections est de l’entière responsabilité du gouvernement congolais. Par conséquent, « le manque de clarté constitue un facteur d’instabilité ». Selon l’Union Européenne, on doit « redémarrer au plus vite le processus électoral en franchissant des étapes concrètes ». Dans cet ordre d’idées, il est demandé à la Ceni de « communiquer, dans les plus brefs délais, un calendrier électoral révisé et des options qui permettent aux divers acteurs politiques de se prononcer sur la situation ».

 

Dans son tour d’horizon du dossier RDC, l’UE a également fait état de « l’urgence d’un dialogue politique bref et précis entre tous les acteurs représentatifs, afin d’arriver rapidement â un consensus ». Mais, elle a réitéré sa préoccupation au sujet des atteintes aux libertés fondamentales et aux entraves au débat politique. A son avis, les derniers incidents de Lubumbashi, Kinshasa et Goma constituent des signaux négatifs du recul de la démocratie dans un Etat qui se trouve en pleine année électorale.

Des observateurs voient, dans la sortie des ministres des Affaires Etrangères de l’Union Européenne, une volonté non voilée de celle-ci de pousser les radicaux de Kinshasa vers le respect des délais constitutionnels pour les élections présidentielle et législatives nationales. Manifestement, les velléités de « glissement » qui se manifestent à travers certaines initiatives politiques seraient très mal accueillies du côté des partenaires de la République Démocratique du Congo. Face aux pressions en provenance de l’autre côté de la Méditerranée, Kinshasa va-t-il, au nom de son indépendance et de sa souveraineté, s’engager dans la voie du bras de fer? Dossier à suivre.

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