S’il fallait encore une preuve de la relative souveraineté de la RD-Congo, il fallait être au Conseil de sécurité des Nations-unies de ce jeudi 20 mars 2015 qui a, entre autres, planché sur la prolongation du mandat de la Mission des nations-unies pour la stabilisation du Congo (Monusco) mais qui ne s’est pas empêchée aussi d’aborder le désaccord entre Kinshasa et la communauté internationale sur la traque des rebelles hutus rwandais des FDLR. Kinshasa y était représenté par son ministre des affaires étrangères Raymond Tshibanda tandis que pour la Monusco c’était son patron Martin Kobler. Il s’y est déroulé un véritable dialogue des sourds entre les deux parties, chacun campant sur sa position. Sur le dossier FDLR la Monusco a maintenu sa position en demandant aux autorités de Kinshasa de ne pas la mettre devant un dilemme insoluble : lutter contre les FDLR ou respect des droits humains a dit le diplomate allemand. Kinshasa pour sa part, a affirmé qu’il entendait assumer désormais seul sa sécurité. Entendez par là qu’elle était en mesure de vaincre la rébellion rwandaise sans l’appui de l’Onu. Tshibanda a d’ailleurs dressé un bilan élogieux de la traque des FDLR qui jusque là enregistre 200 prisonniers. L’autre pomme de discorde entre Kinshasa et l’Onu c’est le sort de la Monusco. Kinshasa aimerait qu’un plan global de retrait assorti des séquences de réduction des troupes de la Monusco lui soit présenté. L’Onu estime pour sa part qu’il est prématuré d’établir un plan général de retrait car la RDC n’est pas encore stabilisée. Elle a encore plusieurs fragilités structurelles bien que des progrès ont été accomplis notamment dans le domaine de la sécurité. Le patron de la Monusco a par ailleurs souhaité que la confiance revienne dans les rapports entre la RD-Congo et la communauté internationale. Son souhait risque de ne
> pas être exaucé car les autorités de la RD-Congo se montrent de moins en moins conciliant avec la communauté internationale. Mais sans surprise la mission des nations-unies sera reconduite pour une année encore.