Selon la ministre du Portefeuille, ce capital est fixé à 32.435.736.766,20 CDF
Depuis plus d’une décennie, la compagnie nationale aérienne » Lignes aériennes congolaises « , en sigle LAC-SARL connaît une traversée du désert, mieux, elle traverse une zone de turbulence apparemment sans fin.
Elle semble connaître une crise multiforme qui touche à la fois la flotte, les équipements du support, les infrastructures, les ressources humaines et les finances.
Pour remédier à cette situation, le gouvernement de la République a jugé bon de dissoudre la compagnie nationale en date du 12 septembre 2014, pour la remplacer par une autre dénommée Congo Airways, créée le 15 août 2014.
Pour en savoir un peu plus dans cette mutation, le sénateur Musendu Flore a posé 5 questions au ministre du Portefeuille, Mme Marie Louise Munga, relatives au trafic aérien en RDC, le jeu de questions réponses, avec débat, s’est déroulé au cours de la séance plénière d’hier lundi 11 mai 2015 dirigée par le président Léon Kengo wa Dondo.
Question réponses
Quelle est la situation actuelle de la compagnie nationale LAC-Sarl ? A cette question, la ministre a préféré répondre sur quatre volets, d’abord du point de vue de sa flotte, la compagnie est partie de 43 appareils à sa création en 1961 sous l’appellation d’Air Congo, au moment de la signature de son certificat de décès, la compagnie devenue Lac-Sarl n’avait qu’un seul aéronef de type Boeing 737-200.
Plusieurs facteurs, dans l’entretemps, ont contribué à la chute lente, mais progressive, de l’entreprise publique. On peut citer la crise pétrolière, en 1973, les mesures de zaïrianisation et de radicalisation, celle de libéralisation du transport aérien, les voyages internationaux à charge du Trésor qui n’étaient pas régulièrement payés, le trafic domestique par la création de Scibe-Airlift et plusieurs autres petits exploitants aériens qui avaient soumis la compagnie nationale à une concurrence féroce, déloyale et sans créativité.
Du point de vue des équipements, Mme la ministre a fait remarquer qu’ils sont vétustes, obsolètes et insuffisants. Les matériels ont une moyenne d’âge de 30 ans. Raison pour laquelle la direction a opté pour la location des matériels des partenaires handiers.
S’agissant du personnel, au 30 septembre 2012, la situation du personnel était de 1.587 agents dont 450 non éligibles à la retraite et 1.137 agents éligibles.
Concernant les finances, l’entreprise a des dettes commerciales qui s’élèvent à 63.817.552 $Us ; des dettes sociales d’un montant de 132.000.000 $us dont le solde des arriérés des salaires ; des dettes fiscales et parafiscales dont la hauteur atteint 20.159.830,09 $us.
En quoi la transformation de cette entreprise en société commerciale a-t-elle relancé celle-ci ? Le passif social des LAC, la hauteur des dettes extérieures ainsi que les pertes identifiées n’ont pas dégagé les moyens de son refinancement, ni au plan intérieur ni au plan des partenaires extérieurs.
Considérant en plus le fait que les LAC ont été inscrites sur la liste noire de l’union européenne, et par conséquent l’interdiction de voler dans les espaces européens et américains, ainsi privé de toute possibilité de fonctionner, la survie des LAC n’était pas envisageable.
Quels sont les actionnaires de Congo Airways ? Quelle est la capacité de sa flotte ? Quels types d’équipements ?
Congo Airways a plusieurs actionnaires : l’Etat congolais ; la société commerciale des transports et ports (SCTP) ; la générale des carrières et des mines, Gecamines ; le Fonds de promotion de l’industrie, FPI ; la Régie des Voies aériennes, RVA ; l’Institut national de sécurité sociale, INSS ; les futurs employés de Congo Airways.
La société Congo Airways exploitera dans une première phase des vols domestiques et les vols régionaux. Le développement du trafic long courrier sera envisagé à long terme. Elle est construite sur trois piliers fondamentaux que sont la sécurité, la fiabilité et la satisfaction du client. Son capital social est de 32.435.763.766,20CDF.
Quelles sont les garanties d’une gestion essentiellement privée d’autant plus que dans le même secteur la RDC a une expérience malheureuse avec la RVA par la sous traitance de KPMG ?
Dans la vision du gouvernement, a dit Mme la ministre, il faut noter que cette société est commerciale et doit être gérée en tant que telle avec comme objectif l’efficacité opérationnelle, commerciale et assurer la rentabilité.
Quelle est votre stratégie de relance, quand l’Afrique du Sud, dont la superficie est égale à la moitié de celle de la RDC, dispose de près de deux cents appareils volant ?
La réponse simple de Mme la ministre est qu’il est prématuré de faire des comparaisons avec d’autres pays. La nation réalise un trajectoire économique propre qui est la résultante de son histoire, de ses réalités et de son potentiel.
Devant la panoplie de questions soulevées par les sénateurs lors du débat général, la ministre a sollicité un délai de trois jours pour répondre aux préoccupations des ses membres de la chambre haute.
La question étant transversale, la ministre sera accompagnée de ses collègues du Plan, du Travail, des Transports et de l’Economie.