REPARTITION DES SIEGES AU SEIN DU COMITE PREPARATOIRE MBIKAYI S’INSURGE CONTRE L’HÉGÉMONIE DE L’UDPS

Vendredi 29 avril 2016 - 08:04

C’est le ras-le-bol. La Nouvelle Classe Politique et Sociale (NCPS)/Opposition nationaliste, n’en peut plus des prétentions hégémoniques de l’UDPS de faire main basse sur le quota réservé à l’opposition politique au Comité préparatoire du Dialogue. Lors d’une conférence de presse qu’il a animée hier jeudi 28 avril, le porte-parole de la NCPS/opposition Nationaliste, Steve Mbikayi Mabuluki , a dénoncé cette démarche de l’UDPS.

S’agissant du Dialogue, la NCPS pose la question de savoir " qui a arrêté les critères sur base desquels certains partis politiques parraineraient d’autres. Mbikayi explique qu’à la Majorité, le chef de l’Etat désigne les délégués au Dialogue en sa qualité de chef de file reconnu par tous les sociétaires. Pas seulement. A la MP, il y a une charte, ce qui n’est pas le cas à l’opposition. " Si nous respectons le président Tshisekedi par rapport à son combat, cela ne lui donne pas le droit de nous gérer comme si nous étions membres de son parti ", a fait remarquer Steve Mbikayi.
C’est donc un duel à distance qui commence entre l’UDPS et le Patron du Parti Travailliste et porte-parole de la Nouvelle Classe Politique et Sociale qui n’entend pas baisser les bras, surtout qu’il n’a pas mission de faire carrière à l’opposition.
Mbikayi ne fait pas mystère de sa volonté de repousser ce dialogue si les choses en restent là. " Nous estimons que si le dialogue politique inclusif recommandé par le conseil de sécurité de l’ONU concerne seule l’UDPS et le pouvoir ; si l’objectif du dialogue est de revenir sur le contentieux électoral de 2011 ; si le but du dialogue est d’aller prendre le pouvoir suprême sur base d’on ne sait par quel mécanisme ; si pour aller au dialogue, il faut prêter le serment de fidélité à l’UDPS, ce dialogue- là ne nous concerne pas et nous y renonçons ", a menacé Steve Mbikayi. Ce dernier précise que sa plate-forme est partisane d’un dialogue politique inclusif qui balisera le chemin vers des élections crédibles différentes de celles de 2006 et 2011. " Nous irons à ce dialogue-là, pas pour défendre la position d’un autre parti, mais pour contribuer, en toute liberté au débat politique. A un tel dialogue, notre délégation ne sera pas conduite par le Président d’un autre parti politique au prétexte du poids politique. "
A la lumière de ce duel à distance, Steve Mbikayi serait-il un opposant " primaturable " après le Dialogue, et qu’il faille recaler bien avant ?
Lire ci-dessous le texte de la communication de la NCPS.
Didier KEBONGO

REACTION DE LA NOUVELLE CLASSE POLITIQUE ET SOCIALE AUX PRETENTIONS HEGEMONIQUES DE L’UDPS
Chers amis de la presse,
L’opinion nationale suit ces derniers jours des déclarations faites par l’UDPS qui s’arroge le droit de choisir souverainement les 12 délégués de l’opposition au Comité Préparatoire de l’UDPS. Pince sans rire, l’UDPS ajoute que la délégation de l’opposition au dialogue sera conduite par son Président national au motif que l’UDPS est le fer de lance de ce dialogue pour avoir eu des rencontres secrètes avec le pouvoir à Denise et à Ibiza.
D’entrée de jeu, nous soulignons qu’à force de répéter un mensonge, il ne se transforme pas en vérité ! Chevaliers de la plume, vous êtes bien informer. Vous savez que quand le conseil de sécurité de l’ONU adoptait la résolution 2098 qui recommande le dialogue, l’UDPS était dans son combat pour l’impérium. Ayant rejeté les concertations nationales, nous avions créé la coalition pour le vrai dialogue avec d’autres partis de l’opposition. C’était en 2013. En Décembre 2014, lors de la présentation des vœux de nouvel an à la nation, le président Tshisekedi évoquait la nécessité de la tenue d’un dialogue inclusif face à la crise politique latente dans le pays.
Comme vous pouvez le constater, nous sommes des pionniers de la réclamation du dialogue politique conformément à la résolution 2098.
Aujourd’hui, l’UDPS se dit fer de lance de ce dialogue et estime qu’il lui revient le droit de choisir les 12 places réservées à l’opposition au comité préparatoire parce que certains opposants auraient soutenu une transition dirigé par Kabila. Dans son argumentaire, l’UDPS soutient de manière voilée, une transition qui serait dirigée par son Président National comme Chef de l’Etat. L’UDPS estime que pour prétendre figurer parmi les 12 délégués de l’opposition au Comité préparatoire du dialogue même sans concertations d’autres partis de l’opposition, il faut s’aligner, d’une manière obligatoire sur les positions de l’UDPS. La Nouvelle Classe Politique et Sociale lui dit un " non " catégorique.
Nous estimons que si le dialogue politique inclusif recommandé par le conseil de sécurité de l’ONU concerne seule l’UDPS et le pouvoir ; si l’objectif du dialogue et de revenir sur le contentieux électoral de 2011 ; si le but du dialogue est d’aller prendre le pouvoir suprême sur base de nous ne savons par quel mécanisme ; si pour aller au dialogue, il faut prêter le serment de fidélité à l’UDPS, ce dialogue là ne nous concerne pas et nous y renonçons. Nous sommes partisans d’un dialogue politique inclusif qui balisera le chemin vers des élections crédibles différentes de celles de 2006 et 2011. Nous irons à ce dialogue là, pas pour défendre la position d’un autre parti, mais pour contribuer, en toute liberté au débat politique. A un tel dialogue, notre délégation ne sera pas conduite par le Président d’un autre parti politique au prétexte de poids politique !
Le poids politique ? Parlons-en !
Longtemps dans ce pays, nous avons donné certains partis politiques un poids politique imaginaire jusqu’à ce que viennent les élections de 2011. A l’issue de ces élections, aucun parti n’a eu des élus dans tous les territoires de la RDC. Même pas un élu tiers de ces territoires. Le plus grand parti de la Majorité s’en est sorti avec moins de 20% des sièges tandis que le plus grand parti de l’opposition en a eu moins de 10%. Si au vu de ces résultats, certains partis veulent écraser les autres, en Afrique du Sud où l’ANC seule a plus de la moitié des députés au parlement, aucun autre parti ne s’exprimerait !
Modestie SVP !
S’agissant du dialogue, qui a arrêté les critères sur base desquels certains partis parraineraient d’autres ? Certains estiment que parce qu’à la Majorité, le Président Kabila désigne ses délégués, à l’opposition ça devrait être la même chose ! Quelle confusion ? A la majorité, tous les partis reconnaissent Kabila comme Chef de file. La majorité a une charte, ce qui n’est pas le cas à l’opposition ! Si nous respectons le Président Tshisekedi par rapport à son noble combat, cela ne lui donne pas le droit de nous gérer à son parti.
Inconstance et Incohérence
L’UDPS aime bien revenir sur ce qu’elle croit être les erreurs des autres. Elle oublie les siennes et l’opinion les tolère ! Qu’aurait-elle dit si nourrir aux mamelles du pouvoir un autre parti serait parti négocier, en catimini à Denise et à Ibiza ? Frais de mission, billets d’avions, logements dans les hôtels somptueux payés au secret par le pouvoir.
Il n’y a pas longtemps, ce parti a dit avoir quitté l’opposition pour " avoir gagné " les élections de 2011. Se disant de la majorité présidentielle, ils avaient catégoriquement rejeté l’appartenance à l’opposition !
Comment expliquer qu’aujourd’hui, il revendique le quota de l’opposition ? Est-ce une constance ? Une Cohérence ?
Il ne faut pas être politique pour comprendre que l’enjeu de ce dialogue, est la reconnaissance du pouvoir d Président Kabila par ceux qui le contestaient hier. Le fait pour eux de se présenter devant lui comme une opposition et négocier avec lui est une reconnaissance de son pouvoir comme issu de l’élection présidentielle de 2011 ! Constance ? Incohérence !
Pour terminer, nous rappelons que nous ne reconnaissons pas à l’UDPS le droit de désigner au Comité Préparatoire du dialogue les délégués des autres partis de l’opposition parce que ne dépendent pas d’elle. Si le comité préparatoire et le dialogue sont inclusifs, nous irons en délégation indépendante sans être sous la coupe de qui que ce soit. Avant de souligner les erreurs des autres et les accuser de tous les maux, chaque parti devra faire une autocritique. En ce qui nous concerne, nous estimons qu’à l’opposition, nous avons vécu une espèce de dictature d’un sel part politique. Il est temps qu’entre parti politique, le respect soit naturel.

Le Porte-parole Steve Mbikayi