Le ministre de l’intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières, Richard Muyej Mangez a rassuré, samedi à Kinshasa, les sénateurs, députés nationaux et provinciaux de la Ville de Kinshasa toute tendance confondue des mesures d’encadrement prises par le gouvernement pour éviter le dérapage dans la troisième l’opération «LIKOFI» dans la traque contre les Kuluna.
Le ministre qui n’a pas précisé la date du lancement officiel de cette troisième phase, a associé à cette rencontre le Gouverneur de la Ville de Kinshasa, André Kimbuta, le Commissaire Divisionnaire de la Police Nationale congolaise, le Général Charles Bisengimana, l’inspecteur Provincial de la Ville de Kinshasa, le Général Célestin Kanyama et les responsables des services de défense et de sécurité.
L’objectif visé était d’informer les élus de la Ville de Kinshasa sur le bien-fondé de la poursuite de l’opération « LIKOFI » au sujet duquel le gouvernement a été mis en cause dans le dernier rapport de l’ONG Human Right Watch. Ce rapport fait état d’enlèvement et d’assassinat des Kuluna qui ont été jetés dans le fleuve Congo. Le ministre Richard Muyej a, une fois de plus, rejeté les allégations et le contenu de ce rapport qui est, selon lui, le fruit de l’imagination féconde de Human Right Watch, assimilable à une cabale.
Mise en déphasage
Le Ministre Richard Muyej qui a établi une similitude entre le Rapport de Human Right Watch et celui du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH), publié le 15 octobre 2014, a souligné que l’opération « LIKOFI » lancé le 15 novembre 2013, a été très applaudie par la population en vue de mettre fin à la monté de la criminalité violente et de l’insécurité dans la ville de Kinshasa, orchestrées par des jeunes délinquants qui n’existaient pas à coup de machettes couper les mains, blessés et arracher biens de valeurs des paisibles citoyens.
Le ministre qui a souligné l’intervention de la justice pour sanctionner les policiers qui se sont illustrés par des dérapages quarante jours après le démarrage de l’opération s’, interroge sur les zones d’ombre observés dans ce document : « comment expliquer que rien n’a été dit, dans le rapport de Human Right Watch, sur les victimes des Kuluna : des femmes tuées, éventrées, violées, des policiers tués ou dont les bras ont été coupés, etc. ». L’objectif de la publication de ce rapport, a indiqué Richard Muyej à ses interlocuteurs, paraît être de mettre le Gouvernement de la République en déphasage avec la population qui a réclamé la continuité de l’opération « LIKOFI » et de couper l’élan pris dans le cadre de la réforme de la police et de la sécurisation de la population.
Il a annoncé que le gouvernement a ouvert une enquête qui est en cours au niveau de la Police nationale Congolaise pour rétablir la vérité face aux nombreuses allégations des violations des droits de l’homme auxquelles les ONG internationales se réfèrent pour accabler le gouvernement.
Insertion sociale de deux mille jeunes
Dans son intervention, le Gouverneur de la Ville de Kinshasa, André Kimbuta, a invité les élus de Kinshasa de se concentrer sur la problématique des enfants de la rue dit « Kuluna » qui peut être comprise comme un échec des acteurs politiques dans leur mission de l’encadrement de la jeunesse. Il a évoqué quelques causes historiques à la base de cette situation : la zaïrianisation, la rétrocession, les deux vagues de pillage et l’irresponsabilité, etc.
Pour le Gouverneur de Ville de Kinshasa, l’opération LIKOFI a permis de réinsérer socialement deux mille jeunes qui ont été formés à divers métiers à l’INPP (Institut de Préparation professionnelle).
D’autres jeunes sont envoie de l’être grâce aux efforts du gouvernement et de la Ville de Kinshasa, a-t-il indiqué avant d’inviter les élus de Kinshasa à un travail de sensibilisation de la population sur la poursuite de l’opération LIKOFI en rappelant la mission de la police Nationale qui est de sécuriser la population et d’assurer la libre circulation des personnes et des biens.
De leur coté, les élus de la Ville de Kinshasa, qui ont salué cette initiative, ont invité le gouvernement à prendre toutes les précautions avant de lancer la 3ème phase de l’opération LIKOFI pour éviter les dérapages déplorés par les ONG internationales de Droits de l’Homme. Ils estiment que « lutter contre la criminalité en commettant d’autres crimes ne renforce pas l’Etat de droit ».