Réagissant à l’intention du ministre des Infrastructures : Des professeurs d’universités opposés à la spoliation de la Cité Millenium

Lundi 9 juin 2014 - 10:26

Image retirée.

Image retirée. 
Des professeurs d’universités membres de l’Association Millenium (ASMIL) ont énergiquement réagi le vendredi 6 juin dernier à l’intention du ministre des Infrastructures d’installer des tierces personnes sur le site Millenium acheté sur fonds propres par cette association.

Cette réaction a été exprimée devant la presse dans ledit site situé au quartier Mitendi, dans la commune de Mont-Ngafula à Kinshasa, par le vice-président de l’association chargé de l’Administration, en présence de ses collègues.
“Ce qui nous amène ici ce jour, c’est le message diffusé par la RTNC selon lequel le ministre des Infrastructures voudrait venir placer les gens menacés par des érosions dans ce site. Cette information nous a frappés. Nous avons réagi immédiatement parce que ce site n’est pas public. Il est plutôt privé. Le caractère privé de ce site est attesté par les documents dont nous disposons. C’est l’arrêté ministériel qui nous octroie ce site depuis 2002. Hier même, nous avons saisi le ministère des Affaires foncières, parce qu’on croyait que c’est lui qui avait envoyé le message en question. Les services de ce ministère étaient étonnés, car le ministre n’est même pas à Kinshasa “, a expliqué le vice-président de l’Association Millenium chargé de l’Administration.
 
Le professeur Lumpungu Kabamba a précisé que le ministre des Infrastructures gère les domaines publics de l’Etat et non les domaines privés qui relèvent de la compétence du ministère des Affaires foncières.
Nous tenons à répondre au ministre des Infrastructures, en supposant qu’il s’est trompé peut-être. Mais, bous avons quand même des doutes parce que, pendant cette période où le gouvernement est démissionnaire et où il est interdit aux ministres de prendre des décisions, que le ministre des Infrastructures soit venu ici, nous pensons qu’il y a quelque chose qui se tracte “, a poursuivi le professeur Lumpungu.
Et de conclure : “Après cet entretien avec la presse, nous allons écrire au ministre des Infrastructures pour lui dire de cesser ses manigances, en réservant copie à la hiérarchie, notamment au Président de la république, qui avait inauguré ce site au 1er ministre, au ministre de l’intérieur, parce que tous les documents que nous possédons sont venus des services de son ministère ; au ministère de la Justice, qui nous a octroyé la personnalité juridique, et au ministère des Affaires sociales.
Pour sa part, le président de l’Association Millenium a fait remarquer que, lorsqu’un tel comportement est affiché par un ministre, c’est dire que ce ministre n’a pas d’apport au sein du gouvernement, parce que le déficit en logement en RD Congo est chiffré à plus de 240 000 maisons par an et à 20 000 pour la seule ville de Kinshasa.
Le professeur Bumba Monga Ngoy a indiqué que déficit est observé dans le cadre social sur lequel le gouvernement insiste, alors que son apport n’est pas visible. Il a insisté sur le caractère privé du site Millenium, en évoquant l’article 34 de la Constitution du 28 février 2006 qui consacre le caractère sacré de la propriété privée.
Selon la « Fiche technique sur la Cité Millenium », le projeta commencé le 18 mars 1999 à l’initiative de cette Asbl. Ce projeta pour ambition de fournir des logements aux enseignants de l’Enseignement supérieur et universitaire sur ce terrain d’une superficie de 61,5 HA. Ces travaux de construction sont exécutés sur la base de l’arrêté ministériel N°CAB/MIN.AFFE.T. 125512002 du 18juillet 2002 créant le lotissement dénommé “ Cité Millenium “. 865 membres de l’association ont souscrit à ce projet. Le nombre total de villas à construire est de 865.
Comme équipements communautaires, la fiche technique prévoit la construction d’une école primaire et secondaire, d’un centre hospitalier, d’un centre commercial et supermarché, d’un cercle sportif, d’un amphithéâtre, de deux paroisses, dont ‘une catholique et l’autre protestante d’une station service etc.
Depuis la pose de la 1ère pierre par le Président de la République le 18 octobre 2005, 52 maisons ont été construites sur les 128 prévues. Trois maisons modèles ont été construites sur fonds propres.
L’ASMIL sollicite donc l’implication du Chef de l’Etat pour faire aboutir ce projet.
Marcel TSHISHIKU

{jcomments on}