C’est le premier acte de rapprochement tant souhaité entre la Dynamique de l’Opposition et les sept partis membres du groupe de G7. Farouchement opposés contre la révision constitutionnelle, contre un 3ème mandat au président Joseph Kabila et contre le glissement, la Dynamique de l’opposition et les sept partis membres du G7 ont signé, hier lundi 30 novembre 2015, une déclaration politique commune en réaction au discours du Chef de l’Etat annonçant la convocation du dialogue politique.
En 11 paragraphes, le texte met à nu tous les subterfuges montés par le président Joseph Kabila pour se maintenir au pouvoir en foulant au pied la constitution et en faisant la sourde oreille aux sonnettes d’alarme contenus dans différents appels lancés par la Dynamique de l’Opposition, le G7, la Conférence Episcopale de l’Eglise catholique, la Société civile. Le texte parle de “coup d’état constitutionnel, de la volonté de Joseph Kabila de s’offrir une présidence â vie, de haute trahison, de gouvernance par défi, de la déclaration de guerre contre le peuple, du refus de l’ordre républicain repris dans l’article 220 de la constitution, de forfaiture et d’imposture qu’aucun Congolais ne peut accepter”. Le texte invite le peuple congolais à recourir à l’article 64 de la constitution qui impose le devoir de faire échec à tout Congolais ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation de la constitution. Affirmant que la liberté s’arrache, le texte annonce la publication prochaine d’un chronogramme d’actions de grande envergure à travers le pays pour arrêter cette dérive dictatoriale.
En invitant les délégués à son dialogue à “réfléchir sur un nouveau système électoral avec des modalités de vote peu coute uses, Monsieur Kabila ne fait plus mystère de son intention manifeste, planifiée et délibérée de renverser le régime constitutionnel pour s’accrocher au pouvoir. C’est un coup d’état constitutionnel. Monsieur Joseph Kabila s’érige en obstacle principal de la démocratie dans notre pays”, dénonce la déclaration signée tous les ténors de la Dynamique de ‘Opposition: Eve Bazaiba (MLC), Vital Kamerhe (UNC), Martin Fayulu (Ecide), Joseph Olengankoy (Fonus), Delly Sessanga (L’Envol) et du G7:
Pierre Lumbi, (MSR),’Mwando Simba (Unadef), Olivier Kamitatu (ARC), José Endundo (PDC), Christophe Lutundula (MDD).
Dans la même lancée, la déclaration s’insurge contre la tentative du Chef de l’Etat de modifier le mode de scrutin au suffrage universel direct prévu par la constitution pour l’élection présidentielle au profit du suffrage indirect. “Après avoir supprimé en janvier2011 le 2ème tour du scrutin présidentiel, Monsieur Kabila a maintenant décidé de congédier purement et simplement le souverain primaire en lui arrachant le pouvoir de choisir son Président de la République au suffrage universel direct. Ce faisant, Mr Kabila se présente en incarnation de la gouvernance par défi. Pour nous, membres de la Dynamique de l’Opposition et du G7, c’est de l’irresponsabilité coupable et c’est une déclaration de guerre contre le peuple congolais”, cognent les signataires. Qui réitèrent leur position de refus du dialogue, d’une nouvelle transition, du glissement, du changement de la constitution et du referendum que voudrait organiser le président Joseph Kabila.
Devant cette situation, le seul choix qui nous reste souligne la déclaration, est celui de nous lever et de marcher. La déclaration commune de la Dynamique de l’Opposition et du G7 couplée au récent message publié la semaine dernière par le Comité permanaient de la Conférence épiscopale des évêques catholiques annonçant une marche pacifique des Chrétiens le 16 février prochain plante le décor de la contestation qui dont nul ne peut, à ce stade, en prévoir ni l’ampleur ni les conséquences. Ce qui est sûr et perceptible, à moins d’être aveugle, est que les esprits se chauffent chaque jour un peu plus dans nos cités.
Par FKB