Tout le monde reconnait qu’il est important de trouver la meilleure formule pour remettre le processus électoral sur les rails en République Démocratique du Congo. De la marche à suivre pour sortir le pays du précipice dans lequel des acteurs politiques bornés, caractérisés par une étroitesse des vues, s’aventurent à le plonger, des divergences majeures subsistent. Pour le Président Kabila, imités par les membres de sa famille politique, seul un dialogue politique peut aider à dégager un consensus autour du calendrier électoral réaliste, de la nature des scrutins à prioriser, ainsi que des moyens à mettre en jeu pour sécuriser le processus électoral. Toutes ces questions, c’est la position de l’UNC de Vital Kamerhe, peuvent être résolues dans le cadre d’une Tripartite CENI- Opposition-Majorité. Le MR de Clément Kanku propose une table-ronde électorale. Tandis que le G7 estime, pour sa part, qu’un dialogue n’est pas nécessaire pour donner injonction au Gouvernement de doter la CENI des moyens de sa politique, pour obliger le Gouvernement à sécuriser les personnes et leurs biens ou pour demander à la CENI de publier un calendrier réaliste respectant les délais constitutionnels.
La réception, en début de semaine, par le Président de la République, pour la seconde fois, des Ambassadeurs et Chefs de mission diplomatique accrédités en RDC a fait dire à la plupart des éditorialistes congolais que plus rien ne s’opposait à la tenue prochaine du dialogue politique censé apporter la ponction magique pour apaiser le climat politique avant, pendant et après les élections. On en voulait pour preuve, la réunion interinstitutionnelle d’avant week-end présidée par Joseph Kabila, à l’issue de laquelle un message avait été transmis aux deux Chambres du Parlement. Aussitôt, s’exécutant en mode d’urgence, les Députés et Sénateurs ont décrété un huis-clos, lundi 9 novembre. Si l’imminence du dialogue politique ne fait plus l’ombre d’un doute, il semble qu’il y a encore beaucoup de détails à régler avant que le forum ne produise des résultats escomptés. On a de quoi se faire des soucis dès lors que les participants se comptent par les doigts d’une main. La Majorité Présidentielle est, certes, en ordre de bataille, prête à dégainer. Dans les rangs de l’Opposition, les violons sont loin de s’accorder. Les menus crétins ont mordu à l’hameçon. Mais, les principaux partis de l’Opposition, à l’exception de l’UDPS/Tshisekedi qui souffle le chaud et le froid, n’ont toujours pas marqué leur accord au dialogue tel que proposé par le Président de la République. On pense ici à la Dynamique qui regroupe plusieurs formations politiques et, c’est difficile de s’en passer, au G7. D’où, les craintes largement partagées de voir se reproduire le scénario des Concertations nationales, dont l’une des causes de l’échec était le boycott de l’Opposition. Outre les thématiques, la question de la médiation ou, pour faire simple, de la facilitation continuent à diviser davantage. Là où certains affirment que les questions électorales relèvent de la souveraineté nationale, comme quoi la Communauté internationale n’a rien à y faire, d’autres refusent de se retrouver dans un forum où ils seront soumis à la volonté du juge et partie au conflit. A tout dire, le pays s’achemine vers un atterrissage forcé. Si le G7 a été exclu de la Majorité Présidentielle pour avoir exigé le respect absolu de la Constitution, il y a, donc, lieu de craindre que le dialogue ne se termine en queue de poisson et que le peuple soit consulté dans le cadre d’un référendum dont les ressources financières sont prévues dans le Budget 2016 en examen à l’Assemblée nationale. On sera, alors, rentré dans la logique du plus fort qui domine sur les faibles.
La Pros.