Plus de 400 enfants soldats ont pu s'échapper des groupes armés sévissant dans l'est de la République démocratique du Congo, grâce aux opérations militaires en cours dans la région pour neutraliser ces milices, a indiqué mercredi la Mission de l'ONU en RDC (Monusco).
"Les opérations militaires contre les groupes armés ont entraîné un très grand nombre d'enfants, précédemment utilisés comme combattants et dans d'autres rôles de support, à s'échapper des groupes armés", a déclaré le porte-parole de la Monusco, Félix Prosper Basse, lors d'une conférence de presse à Goma, capitale de la province troublée du Nord-Kivu (est).
"Au moins 430 enfants, dont 3 filles, (ont été) séparés depuis le 1er janvier 2015" des groupes armés dans l'est de la RDC, a-t-il ajouté.
"Le nombre d'enfants séparés des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), en particulier, continue d'augmenter principalement dans le territoire de Rutshuru", au Nord-Kivu, a-t-il précisé, ajoutant que "du 27 avril au 1er mai, un total de 65 garçons associés aux groupes armés se sont échappés".
Les FDLR sont des rebelles hutu rwandais dont des chefs sont accusés d'avoir participé au génocide des Tutsis au Rwanda en 1994, avant de se réfugier dans l'est congolais.
Depuis janvier, dans les provinces du Nord et Sud-Kivu, les FDLR, opposées au président rwandais Paul Kagame, sont la cible d'une offensive de l'armée congolaise mais les rebelles tendent à fuir le contact.
En raison d'un désaccord entre la Monusco et les autorités de Kinshasa sur le commandement des opérations côté congolais, les Casques bleus ne prennent pas part à l'offensive contre ces rebelles.
Parlant au nom de la Monusco, M. Basse a exhorté les groupes armés "à libérer" les enfants "afin qu'ils puissent commencer une vie normale, aller à l'école, apprendre un emploi et laisser derrière eux pour de bon une vie dans la brousse et des crimes (commis) au nom de commandants de groupes armés". "Ce sont des enfants, pas des soldats", a-t-il insisté.