Les Casques bleus et l'armée congolaise sont déterminés à "éradiquer" les rebelles ougandais accusés de récents massacres dans l'est de la République démocratique du Congo mais ils se heurtent à une série de difficultés sur le terrain, ont indiqué mercredi les Nations unies.
L'offensive conjointe lancée samedi contre ces Forces démocratiques alliées (ADF) dans le nord de la province du Nord-Kivu "n'est qu'un élément d'un plan beaucoup plus large qui vise réellement à éradiquer cet adversaire", a déclaré à la presse à Goma, le général de division Jean Baillaud, commandant en second de la force militaire de la Mission de l'Onu au Congo (Monusco).
"Nous poursuivons ce que [les] ADF ont cherché à nous détourner de faire, qui est: la poursuite d'opérations dans la profondeur [...] pour aller à la recherche de ceux qui continuent à diligenter ces attaques odieuses contre les populations innocentes", a ajouté l'officier français.
L'armée congolaise et les Casques bleus ont annoncé mardi avoir relancé le 13 décembre leur offensive conjointe contre les ADF interrompue pendant près de trois mois et demi en dépit d'une succession de massacres attribués à ces rebelles musulmans et ayant coûté la vie à plus de 260 personnes dans la région de la ville de Beni, à environ 250 km au nord de Goma, la capitale du Nord-Kivu.
Le général Baillaud a reconnu que la tâche n'était pas aisée.
"Il y a une difficulté de terrain, il y a une difficulté d'adversaire qui change en permanence de tactique, et il y a aussi [...] un besoin encore affirmé d'être mieux renseigné", a-t-il déclaré.
"Il y a comme partout des questions d'interopérabilité, de capacité à travailler ensemble qui s'exercent" mais nous "continuons actuellement nos efforts" pour plus d'efficacité.
"Nous ne sommes pas encore arrivés au résultat attendu mais nous sommes vraiment déterminés et nous sommes sur la bonne voie", a-t-il assuré.
Selon l'ONU, la phase opérationnelle qui a commencé samedi a été baptisée Umoja (Unité en swahili).
Elle est partie d'Eringeti, à une cinquantaine de kilomètres au nord de Beni, en direction de l'est, vers les contreforts des monts Ruwenzori, qui culminent à plus de 5.000 mètres d'altitude à la frontière entre la RDC et l'Ouganda et servent de repaire aux ADF.
Présents en RDC depuis 1995, les ADF, bien qu’affaiblies depuis le début de l'année, pourraient encore compter sur 400 combattants environ.