RDC : neuf civils tués par de présumés rebelles ougandais

Lundi 13 octobre 2014 - 11:48

Neuf civils ont été tués dans la nuit de mercredi à jeudi à Oicha, une localité dans l'est de la République démocratique du Congo, par de présumés rebelles ougandais, a dénoncé vendredi soir la Mission de l'ONU (Monusco).

"L'attaque est survenue dans la nuit du 8 au 9 octobre quand les rebelles ont envahi la localité d'Oicha et tué 9 personnes appartenant à deux familles, dont des enfants", indique le communiqué de la Monusco. Les violences ont poussé entre 3.000 et 5.000 personnes à fuir vers Beni, 30 km plus au sud, a-t-elle précisé.

Selon la Monusco, les rebelles pourraient appartenir à la rébellion islamiste ougandaise Alliance des forces démocratiques (ADF), contre laquelle l'armée congolaise et les Casques bleus ont lancé depuis le début de l'année des attaques d'envergure dans le nord de la province du Nord-Kivu (est).

Ces attaques ont permis d'affaiblir le mouvement mais la Société civile du Nord-Kivu --qui fédère organisations associations, syndicats-- dénonce depuis quelques jours un regain d'attaques de l'ADF. Mercredi, la Monusco a reconnu que la rébellion conservait "encore sa capacité de nuisance" et souligné qu'il fallait la "décapiter".

Dans un communiqué publié vendredi, la Société civile accuse catégoriquement les ADF d'avoir perpétré un "nouveau carnage" et précise que, outre les neuf morts, les attaques ont fait quatre blessés graves, qui ont "tous ont reçu des balles". Elle qualifie la situation d'"extrêmement grave" et estime que le gouvernement congolais et la Monusco "doivent immédiatement agir pour limiter la catastrophe".

Le chef de la Monusco, Martin Kobler, a "fortement condamné le meurtre" des neuf civils.

"Je suis profondément choqué par cette attaque inadmissible qui démontre une fois de plus la nécessité de poursuivre et de renforcer la lutte contre tous les groupes armés en RDC", dont la partie Est souffre d'une instabilité chronique depuis deux décennies, explique M. Kobler dans le communiqué.

"La violence doit cesser. La Monusco mettra tout en oeuvre pour accompagner le gouvernement dans la traque et la neutralisation de l'ADF et de tout autre groupe rebelle qui sème la terreur en RDC", ajoute-il.

L'ADF, dirigée par Jamil Mukulu, un chrétien converti à l'islam, est présente depuis une vingtaine d'années dans le nord du Nord-Kivu, dans une région montagneuse frontalière de l'Ouganda. Mi-janvier, l'armée congolaise et la Monusco ont lancé une grande offensive contre cette rébellion accusée de graves crimes (meurtres, enrôlement d'enfants, enlèvements, pillages...) et qui se finance grâce au trafic de bois et d'or.

Elle a depuis lors perdu ses importants bastions.

L'ADF est visé par des sanctions de l'ONU depuis 2011 et de l'Union européenne depuis 2012.

Début juillet, le Conseil de sécurité de l'ONU a décidé d'imposer des sanctions - embargo sur les armes, gel des avoirs, interdiction de voyager - à la rébellion, que les Etats-Unis avaient placée sur leur liste d'organisations terroristes dès 2001.

 

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