RDC: « Le gouvernement en place portera l’opprobre de n’avoir pas organisé les élections », Gilbert Kikwama

Jeudi 28 avril 2016 - 09:37
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Le Premier ministre Matata Ponyo, avec son équipe gouvernementale, est de nouveau attendu CE jeudi 28 avril à la Chambre basse DU Parlement congolais, où il va répondre aux pertinentes préoccupations soulevées par les députés nationaux dans le cadre de la question orale avec débat sur le bilan de son mandat d’avril 2012 à avril 2016, ont confié samedi des sources parlementaires contactées par la rédaction du journal.
Il aura à fixer la chambre des représentants sur les défis majeurs  à relever concernant le financement non virtuel  des élections à organiser en 2016.
La réplique du Premier ministre et la conclusion de l’auteur de la question orale permettront de mieux cerner la suite qui sera réservée aux prestations liées au mandat de l’actuel gouvernement en place.
Le député national, Gilbert  Kiakwama Kia  Ziki (opposition) a accusé mercredi 20 avril, le Premier ministre Matata Ponyo et  son  équipe gouvernementale de  « porter l’opprobre de n’avoir pas  organisé  les élections »  en R.D. Congo.
« C’est un  gouvernement du passif électoral », a-t-il indiqué dans  une brève intervention. à la question orale avec débat adressée au Premier ministre sur l’évaluation de son  programme d’action de 2012 à 2016 à fin mandat.
« C’est un  gouvernement des passifs qui  portera l’opprobre de n’avoir pas organisé les élections », a soutenu Gilbert Kikwana au  cours d’une séance plénière présidée par le speaker de la  Chambre  basse, Aubin Minaku.
« C’est un gouvernement des passifs pour n’avoir pas  puni les  gens » a  noté le député de l’opposition, qui  a  félicité le président de  l’Assemblé nationale pour ses efforts  « de réhabiliter  notre hémicycle ».
« Le  gouvernement  en  place n’écoute personne.et  tourne  en  rond », a-t-il expliqué, interpellant le  Premier ministre sur  le fait qu’il venait « de piéger le débat (parlementaire) sans apporter les annexes ni les chiffres »
« Le Premier ministre a  dit qu’il y a quelques problèmes au  sein de son gouvernement où d’autres forces (politiques) de  cohésion ont amené des efforts dépressifs », a  fait observer Gilbert Kikwana.
« S’il n’y a  pas  une  rigueur de gestion des finances  publiques, s’il y a impunité, c’est que le  Premier ministre doit voir au  sein du  gouvernement », a  soutenu le député Emery Okundji.
Il est convaincu que pour  faire avancer le  pays « il faut commencer à respecter la Constitution de la République ».
Un  député de  la  majorité a demandé au  chef du gouvernement de fixer l’Assemblée  nationale sur  la hauteur des fonds versés  « dans  le  panier de la  CENI ».
 Prévoir  la  provision des crédits  à la  CENI
« Rien du concret n’a été fait par votre  gouvernement. Tout va  mal. Le  Congolais  moyen  ne sait pas où mettre sa  tête, où tenir pour sa survie », a indiqué le député Crispin Mbindule  Mitindo, auteur de  la question orale avec débat.
« La réforme de l’armée et de la police devra renforcer  le  capacité de  protéger la population et  les frontières de  notre pays », a-t-il dit.
« Votre programme  prévoit  la  provision nécessaire des crédits à la  Commission nationale électorale indépendante (CENI) », a expliqué l’auteur de  la question  orale, ajoutant que « votre cadre macro-économique n’a pas amélioré la vie  des Congolais ».
« Je suis persuadé que les  estimés collègues vont  y apporter un soutien lors du débat », a  confié Crispin Mbindule.
 Fonds déjà remboursés aux Chinois dans le contrat chinois !
Le député Clément Kanku a demandé au Premier  ministre de prévoir une  enveloppe financière importante « pour relancer les activités de  la société minière de  Bakwanga (MIBA) ».
« Que  le Premier ministre dise avec exactitude ce qu’il va faire au  peuple congolais demain pour engager  le  pays  vers  l’émergence », a-t-il indiqué.
Il a demandé au gouvernement de donner  les  moyens, pour que le secteur électricité soit  à  la hauteur, et  de redonner l’espoir au peuple du Kasaï pour le barrage de Katende qui est  en  état d’arrêt.
Clément Kanku a  également voulu obtenir des éclaircissements sur  le volume de fonds déjà remboursés  aux  amis chinois dans  le cadre du  contrat  chinois.
Quel est le coût des infrastructures construites par les Chinois ?, a interrogé le député national, qui  a  reproché  au  gouvernement d’aller  vite « jusqu’à la liquidation des Lignes aériennes congolaises de façon  illégale malgré  les  pleurs du personnel ».
 Un collectif budgétaire lié à la chute des recettes
« A la BIAC, les  fonctionnaires ont commencé à  maudire la bancarisation de la paie », a annoncé le député Mwindo.
« Il faut que le secteur bancaire soit bien  contrôlé. Il faut qu’on  dise sur ce qui se passe sur la faillite de  la BIAC », a-t-il noté.
Il a  convié .le gouvernement à donner des éclaircissements sur la dépréciation de la monnaie nationale et  sur la chute des  recettes de l’Etat.
« Le gouvernement va nous amener un  collectif budgétaire,  lié à la  conjecture des recettes de  l’Etat », a  fait savoir le député  Mwindo, soulignant que « pour stabiliser le prix du carburant,  il  fait stabiliser  la  tenue des  élections ».
Parmi les  raisons de  la chute des recettes de  l’Etat, c’est  la chute du prix du pétrole, a-t-il soutenu.
« En RDC, tout est  prioritaire et tout est  prioritisé », a souligné le député Nsamana, faisant allusion à la bonne  gouvernance et au management.
Il a  demandé  à  ses  collègues députés  de « juger le gouvernement en  fonction des efforts fournis pour  mieux faire l’évaluation soit positive, .soit négative, en termes d’objectifs quantifiables, qualifiables et palpables ».
Il a invité  le  Premier  ministre à justifier pourquoi son équipe  gouvernementale a fait du  ministère de l’Education et  de l’Enseignement supérieur et  Universitaire (ESU) un  ministère des recettes  où on applique l terrorisme .fiscal ».
Le député Jean Claude Mvuemba a fait état du port  en  eaux profondes de  Banana qui «  va créer plus de 35 mille  nouveaux  emplois ».
« Le Kongo  Central va bénéficier d’une zone franche », a-t-il estimé, relevant que le gouvernement, qui  aime les  Chinois,  n’a pas pu  construire deux routes  entre  Kasangulu et  Lukunga – Mputu, depuis 2007.
Le  Premier  ministre, qui est  fier de  la stabilité du  cadre macro-économique « est  ajourné » pour  les questions de l’insécurité à l’Est du pays.
De l’avis  de  la  députée Shenila ‘‘le cadre macro-économique colle à la peau du Premier ministre et  de  son  équipe gouvernementale. La  croissance de  l’économie  congolaise est  constante ».
Quel est  le coût de  projet  du  parc agro-industriel de Bukanga Lonzo à l’Etat  congolais ?  s’est  demandé  le député  Juvenal Munugo
Il  a déploré que  le  Premier  ministre  n’ait pas  fait mention de  l’incursion de l’armée rwandaise sur le territoire congolais dans ses éléments de réponses   à la question  orale.
Le cabinet du Premier  ministre est-il bancarisé ? a-interrogé Juvenal Munugo, déplorant que l’économie  congolaise ne soit pas diversifiée.
Dans sa conclusion le  président de  l’Assemblée nationale a présenté  le débat parlementaire tenu mercredi comme « une grande journée par  la culture démocratique dans  notre pays ».
Dans son intervention devant les députés, le Premier ministre Matata Po s’est félicité «des progrès considérables» accomplis dans plusieurs domaines du pays.
Concernant notamment le social, le Premier ministre a affirmé que cette rubrique a bénéficié d’un montant de plus de 4 mille milliards de FC, soit près de 28 % du budget.
La députée nationale Adèle Kahinda, a salué le bilan du Premier ministre. Elle indique que les réalisations de Matata Ponyo sont palpables sur le terrain.
«En matière de la santé par exemple, le gouvernement a réhabilité les hôpitaux généraux de référence, les centres de santé. Aujourd’hui, dans chaque chef-lieu des territoires, nous avons des tribunaux de paix», affirme-t-elle.

Economie
Détournement de 20 millions USD à la GECAMINES
Le député Lokondo demande au Premier ministre de sanctionner le directeur général révoqué
Le député de la majorité présidentielle  Henri – Thomas Lokondo a appelé  mercredi 20 avril le Premier ministre  Matata Ponyo à sanctionner   le détournement de 20 millions USD opéré sous le mandat  du directeur général de la Générale des carrières de mines (GECAMINES), révoqué par  le chef de l’Etat congolais.
« Je demande au Premier ministre, qui a un ministre de la Justice, de sanctionner », a-t-il interpellé dans une intervention fort remarquable à la question orale avec débat et adressée au chef du gouvernement, investi par la Chambre basse le 12 avril 2012 par la Chambre basse.
Henri – thomas Lokondo a évoqué « la situation  de la GECAMINES avec un directeur général qui a détourné  20 millions USD ».
Il  a notamment reproché au Premier ministre  d’avoir oublié les difficultés les plus importantes favorisées par « la corruption, l’impunité et le coulage des recettes ».
Il convient de voir  le gouvernement sanctionner  les mandataires publics accusés  du détournement des recettes de l’Etat et  cités à l’issue des travaux de séminaire sur le «coulage des recettes».
«Ce n’est pas moi qui avais organisé un séminaire pour parler du coulage des recettes. Ce terme est venu du gouvernement. Qu’il puisse non simplement contrôler mais sanctionner», a-t-il recommandé avec un esprit d’ouverture.
« Que fait la justice, qui peut se saisir d’office » de ce dossier lié au détournement des fonds publics ? a interrogé le député national révoqué par le président Kabila, insistant pour que  le directeur général révoqué soit entendu sur procès- verbal (PV).
« Quand il y a impunité, quand one ne sanctionne pas, on va faire du surplace », a-t-il précisé devant la représentation nationale.
Le député Lokondo a posé la question de savoir ce que le gouvernement pense  « de la situation de la GECAMINES, qui est en rupture d’accord avec le Fonds monétaire international (FMI) ».
C’est pour cette raison qu’il a plaidé pour la reprise urgente  de la coopération entre le gouvernement de la République  et  le FMI, en guise de l’orthodoxie de la gestion des finances publiques.
Il a également fait allusion à la situation de la BIAC « qui fera l’objet de débat avec le gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC) ».
« Le refinancement de la BIAC est régulièrement fait par la BCC sans conditions. Cette BIAC risque d’aller vers la faillite », a conclu le député.