De prime abord, l’Assemblée provinciale du Sankuru est composée de 25 membres dont 22 députés élus sur listes FCC, 1 député G7/ LAMUKA et 2 députés chefs coutumiers cooptés.
Mais curieusement la situation est bloquée du fait, soit disant de la désignation par le FCC d’un ticket. C’est incompréhensible pour le commun des mortels car le FCC est, comme on peut le constater, ultra majoritaire parmi les grands électeurs. A quoi cela est-il dû ?
La réponse va surprendre plus d’un puisque les manipulateurs de cet imbroglio sont au sein du FCC et de CACH, les deux regroupements qui ont annoncé dernièrement leur alliance dans une coalition voulue par les électeurs du 30 décembre 2019.
D’une part, au FCC, il y a quelques cadres ressortissants de la province du Sankuru qui alimentent ouvertement la crise autour de cette élection gouvernorale puisqu’ils n’ont pas été retenus par cette plateforme de Joseph Kabila comme candidat. D’autre part, on signale l’agitation de certains responsables du CACH, particulièrement de l’UDPS du Président de la République Félix Tshisekedi, donneurs de leçons devant l’Eternel contre la corruption mais qui recourent à une intense corruption de quelques cadres FCC du Sankuru pour entretenir la crise avec des promesses de postes au gouvernement national ou des entreprises publiques et la diplomatie en échange de la trahison de leur loyauté envers leur famille politique FCC en faveur du candidat « Indépendant » (en réalité membre de l’UDPS) Mukumadi, pourtant invalidé par la Cour d’appel du Sankuru car de nationalité française.
On se demande comment l’UDPS qui avait manifesté avec beaucoup de fermeté contre la corruption après son échec aux élections sénatoriales même dans les provinces comme Kasaï-Oriental ou elle avait la quasi-totalité des députés provinciaux et la ville province de Kinshasa où il avait une douzaine de députés provinciaux peut justifier l’acharnement de ses chefs à prendre à tout prix la tête de la province du Sankuru où ce parti n’a aucun député provincial.
Personne n’oublie les manifestations organisées par le parti UDPS à Kinshasa, Mbuji-Mayi et Kananga « contre la corruption », ce qui a poussé le chef de l’Etat Félix Antoine TSHILOMBO TSHISEKEDI, patron de ce parti, de convoquer toutes affaires cessantes une réunion interinstitutionnelle pour déboucher à la décision de suspendre l’installation du Sénat et ordonner au Parquet Général de la République de mener des enquêtes « aussi bien contre les corrupteurs que contre les corrompus ». Une décision courageuse saluée par la grande majorité des Congolais qui en ont assez de ce fléau de la corruption qui constitue en plus une entorse à la démocratie. S’il se confirme que son parti l’UDPS, participe ainsi à cette odieuse campagne de corruption qui paralyse la province du Sankuru sans qu’il n’y mette fin, alors on est en droit de poser la question de la crédibilité des professions de foi du Président Félix Tshisekedi contre cette antivaleur qu’il n’a cessé de dénoncer.
Une chose est de proclamer qu’on veut déboulonner les antivaleurs, autre chose est de s’y impliquer concrètement en rappelant aux « valeurs » les tireurs de ficelles au sein de son propre parti politique l’UDPS qui, selon des indiscrétions recueillies de bonne source au FCC, corrompt les grands électeurs FCC du Sankuru pour les détacher des mots d’ordre de leur regroupement et veulent imposer un étranger (Français) dans un processus électoral d’où la Constitution et la Loi électorale congolaises excluent les étrangers !
Des indisciplinés du FCC, attirés par des promesses de nomination à des postes alléchants ou des dons en argent sont impliqués dans cette action et ne s’en cachent même pas. On les connaît et on les entend : le sénateur Léonard She Okitundu, le député national Jean Charles Okoto Lolakombe, le député provincial Benoit OLAMBA et surtout le candidat malheureux à la députation nationale et Vice-Premier Ministre a.i. de l’Intérieur du Gouvernement Basile Olongo.
Au cours d’une rencontre entre le chef l’Etat Félix Tshisekedi et des élus et notables du Sankuru, il est apparu aux yeux de tous que ce n’est guère la population du Sankuru qui ne veut pas de la candidature de l’honorable Lambert Mende Omalanga mais plutôt ces « traîtres » du FCC Sankuru habitant à Kinshasa qui manipulent l’opinion.
Au cours de ladite rencontre, le chef de l’Etat avait promis de faire respecter la constitution et les lois de la République en la matière. Depuis lors, la population du Sankuru attend impatiemment que le chef de l’Etat, garant du bon fonctionnement des institutions, laisse tout simplement l’organe organiser l’élection du gouverneur et vice-gouverneur au Sankuru le plus vite possible conformément a l’article 27 de la loi électorale et en respectant l’article 10 de la Constitution de la RD Congo qui écarte de cette fonction tout détenteur d’une nationalité autre que congolaise.
Il n’est pas agréable de voir que le Président Fatshi gère ce dossier comme si le Sankuru ne l’intéressait ou ne fait pas partie de la RDC ainsi que de son programme.
Alfred Mote,
Porte parole du FCC Sankuru et cadre de la CCU