Processus électoral en RDC. ONU : Tshibanda s’explique devant le Conseil de sécurité !

Jeudi 24 mars 2016 - 05:22
Image

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

Déclaration de Son Excellence M. RAYMOND TSHIBANDA N’TUNGAMULONGO Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale devant le Conseil de sécurité

Situation concernant la République Démocratique du Congo

New York, le 23 mars 2016

Monsieur le Président,

Je tiens, au seuil de mon propos, vous réitérer mes félicitations pour votre accession à la présidence du Conseil pour ce mois de mars 2016, et à vous redire combien nous sommes honorés de voir l’Angola, un pays ami, s'acquitter de cette tâche de la plus belle manière.

Je voudrais vous remercier de m’avoir donné, encore une fois de plus, l’occasion de prendre la parole devant votre Conseil à la présente séance qui se penche sur la situation en République démocratique du Congo.

Je saisis cette opportunité pour rendre un hommage mérité à Son Excellence Monsieur Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, qui n’a eu de cesse, depuis plusieurs années, à œuvrer de manière inlassable pour le retour de la paix dans mon pays.

Je voudrais, enfin, exprimer une nouvelle fois au Conseil toute la gratitude du peuple et du Gouvernement de la République démocratique du Congo pour les efforts déployés par les Nations Unies afin de préserver la souveraineté et l’intégrité territoriale de notre pays et pour lui garantir la paix et la stabilité.

Monsieur le Président,

Permettez, avant de poursuivre mon propos, de condamner, au nom du Président de la République, du Gouvernement et du peuple congolais, les lâches attaques terroristes survenues à Bruxelles ce 22 mars 2016 ainsi que l'attaque contre la mission de l'Union européenne à Bamako. La République Démocratique du Congo présente ses condoléances au Gouvernement, au peuple belge, et  aux familles et proches des victimes.

Nous venons de suivre avec beaucoup d’intérêt la présentation des rapports du Secrétaire général sur la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République démocratique du Congo, et sur la mise en œuvre de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la Région, tous les deux publiés le 09 mars 2016, et qui nous ont été présentés à tour de rôle par Messieurs Maman Sidikou Samba et Said Djinnit, respectivement Représentant Spécial du Secrétaire général des Nations Unies en République Démocratique du Congo et Envoyé Spécial du Secrétaire général dans la Région des Grands Lacs.
Pour des raisons de clarification, permettez-moi de revenir sur certains des points abordés dans ces rapports, plus particulièrement sur ceux relatifs à l’état d’avancement du processus électoral, à la situation sécuritaire dans la partie Est de mon pays, aux droits de l’homme, au dialogue stratégique, en ce compris la réduction de la Force de la MONUSCO et à la mise en œuvre des engagements pris par mon pays au titre de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba.

Concernant le processus électoral, je tiens à réaffirmer, devant ce Conseil, que mon pays tient à l’organisation des élections libres et respectueuses des standards internationaux en matière d’inclusivité, de transparence et de crédibilité. Il tient tout autant cependant à ce que ces élections ne soient entachées de violences ni avant, ni pendant, ni après leur organisation. Compte tenu de l'histoire de notre pays, de la fragilité de nos institutions, des traumatismes vécues par notre population et du lourd tribut payé par notre économie, du fait des conflits armes, autant que des mouvements sociaux incontrôlés, pour nous, République Démocratique du Congo, la paix et la stabilité n'ont pas de prix. Ils sont notre première priorité.

A ce sujet, et s'agissant plus spécifiquement de la relation de cause a effet qu'il y aurait entre les élections d'une part, la violence et l'instabilité d'autre part, j'affirme qu'il n'y a pas, non pas dans l'absolu, mais dans le contexte spécifique de la République Démocratique du Congo, d'évidence empirique que la non tenue des élections ou la non organisation des élections a une date donnée ait été en soi, la cause de violences à grande échelle.

En revanche, l'opinion se souviendra, qu’à la suite de l’intolérance politique et de la non acceptation des résultats par les perdants, à l'occasion des élections de 2006 et 2011, mon pays a connu de graves violences, accompagnées d'importantes pertes en vies humaines et en biens matériels.

C’est pour éviter la re-édition de cette situation que S.E. Monsieur Joseph Kabila Kabange, Président de la République, a engagé le pays sur la voie du dialogue politique afin qu’ensemble, acteurs politiques de tous bords, société civile, autorités religieuses et coutumières, puissent convenir des voies et moyens permettant de surmonter les écueils qui jalonnent la voie vers des élections apaisées et d’instaurer un consensus sur le processus électoral en cours.

Principalement, ces écueils sont au nombre de quatre, à savoir

Cliquez ici pour lire la suite