Le candidat du parti au pouvoir à l'élection présidentielle en Tanzanie devançait mardi ses adversaires après un premier décompte des voix dans environ 10% des circonscriptions, les résultats définitifs étant attendus jeudi.
John Magufuli, du parti Chama Cha Mapinduzi (CCM) au pouvoir, est en tête dans les 27 premières circonscriptions - sur 260 - dans lesquelles le décompte a été effectué, selon la Commission électorale nationale (NEC).
Avec 455.454 voix, il devance son principal adversaire Edward Lowassa (308.240), un vétéran du CCM désormais à la tête de la coalition d'opposition Ukawa.
John Magufuli, actuel ministre des Travaux publics, et Edward Lowassa, Premier ministre de 2005 à 2008 avant de devoir démissionner pour son implication dans un scandale de corruption, sont les deux favoris de l'élection présidentielle.
Ils briguent la succession de l'actuel chef de l'Etat Jakaya Kikwete qui, conformément à la Constitution, ne se représentait pas après avoir achevé son second mandat.
M. Lowassa, qui a fait défection du CCM cet été pour rejoindre le Chadema (Parti pour la démocratie et le développement), le principal parti d'opposition, espère offrir au pays sa première alternance depuis son indépendance en 1961.
Quelque 23 millions d'électeurs sur 52 millions d'habitants étaient inscrits sur les listes électorales pour les élections générales - présidentielle, législatives et locales - de dimanche.
Certains observateurs craignent que ce scrutin, annoncé particulièrement serré, ne débouche sur des violences post-électorales.
Le Chadema a évoqué dès lundi de possibles irrégularités. Mais alors que la tension commence à monter, la NEC a appelé au calme et prévenu qu'elle seule était habilitée à annoncer des résultats.
"Les gens devraient ignorer les annonces émanant d'autres institutions ou individus", a déclaré son président Damian Lubuva.
Quatre ministres et secrétaires d'Etat du CCM - dont le ministre de l'Agriculture Stephen Wasira, député depuis plus de trente ans - ont déjà perdu leur siège au Parlement.
Sur l'archipel semi-autonome de Zanzibar, dans l'océan Indien, qui devait désigner son propre président et ses députés, le principal parti d'opposition a revendiqué la victoire dès lundi.
L'actuel vice-président et chef du Front civique uni (CUF), Seif Sharif Hamad, s'est déclaré vainqueur de l'élection présidentielle locale avec 52,87% des suffrages exprimés, contre 47,13% au président Ali Mohamed Shein, du CCM.
Les deux hommes se partagent actuellement le pouvoir au sein d'un gouvernement de coalition. La Commission électorale de Zanzibar n'a fait aucune annonce et les chiffres avancés par M. Hamad ne pouvaient pas être vérifiés.
Des supporteurs du CUF sont descendus lundi dans les rues de la vieille ville de Stone Town, mais ils ont été dispersés par la police. La situation y est restée calme dans la nuit, de nombreux policiers quadrillant la ville, selon un photographe de l'AFP.