Le nouveau porte-parole de la Majorité présidentielle, André-Alain Atundu Liongo, explique que le dialogue politique projeté par le chef de l’Etat Joseph Kabila, semble la seule voie crédible pour sauver le processus électoral, la cohésion nationale, la paix sociale et la démocratie. L’ambassadeur Atundu l’a dit hier jeudi 12 novembre lors d’une conférence de presse au siège de la MP.
" Le dialogue annoncé par le président Kabila est à la fois nécessaire et opportun en tant qu’espace et moment de liberté où il sera possible, pour les intérêts majeurs de notre démocratie, de notre peuple et même de nos institutions, d’aborder les sujets d’intérêt national", a soutenu le porte-parole de la MP.
Selon l’ambassadeur Atundu Liongo, ce sera une occasion pour la classe politique de lever une option claire sur des sujets qui animent l’actualité politique rd congolaise. Notamment faudrait-il organiser les élections en l’état ? C’est-à-dire, avec un fichier électoral décrié par tous, ayant perdu des données essentielles. Ou, au contraire, consolider la crédibilité du processus électoral par l’enrôlement des nouveaux majeurs et de la diaspora, et le nettoyage du fichier électoral pour minimiser le risque de contestation et de violence postélectorale.
Dans ce cas, estime le porte-parole de la Majorité présidentielle, " la classe politique devrait avoir le courage de décider d’un recensement général de la population du pays."
Et pour prendre une décision à bon escient, fait remarquer Atundu, il est de bon aloi de recourir à l’expertise pour éclairer avantageusement les acteurs de la vie politique et nos populations sur la légitimité d’une telle décision.
" Si, comme le prétendent certaines études d’experts, cette opération nécessite un coût chronologique supplémentaire de 6 mois, de 8 mois ou même davantage, la classe politique devra en tirer toutes les conséquences de toutes nos élections depuis 2006 ", insiste Atundu.
DIFFICILE D’ORGANISER A ECHEANCES LES ELECTIONS
A la question de savoir si à la MP on pense déjà au report, Atundu répond : "Toute organisation politique sérieuse part toujours de deux ou trois hypothèses. Compte tenu des réalités sur terrain, la publication d’un expert électoral confirmé, M. Bonso, les avis prudents de l’OIF, il n’est pas interdit de penser qu’il nous sera difficile d’organiser à échéance les élections telles que nous les voulons. C’est-à-dire pour éviter les violences postélectorales, il faut minimiser les risques. Et donc si les experts disent que pour la vitalité de notre démocratie, pour la sérénité au sein de la classe politique, il faille avoir une élongation d’un mois, de deux mois, je pense qu’il appartient à la classe politique dans son ensemble de prendre une décision quant à ce. "
Parce que là, estime l’Ambassadeur Atundu, " on quitte le domaine technique, on va dans le domaine politique. Donc, les hommes politiques doivent se déterminer par rapport à cet impératif technique. Parce qu’aujourd’hui, on exige de nous en même temps de rester dans les échéances, c’est-à-dire en novembre, exiger en même temps le nettoyage de fichier, l’enrôlement des nouveaux majeurs, nous met dans une position difficile, nous ne pouvons pas concilier les deux positions. Il faut lever une option, nous devons avoir le courage de dire au peuple voici l’obstacle qui nous attend, et nous avons pris une telle décision. C’est une question républicaine. Elle intéresse la structure et le fonctionnement de notre démocratie. Nous attendons que le dialogue puisse lever une option à ce sujet en fonction probablement des avis des experts des uns et des autres."
Pour Alain-André Atundu, "rejeter a priori le dialogue sous divers prétextes n’est pas avoir la meilleure perception du rôle des hommes politiques dans la nation, c’est ouvrir la voie à la jungle, à la loi du plus fort, au désordre ", a-t-il analysé. Didier KEBONGO