Pleins feux sur l’écrivain Kabatantshi Mulamba

Vendredi 15 mai 2015 - 10:59

La monographie LEMA KUSA, DES LAQUES DE SOLEIL DANS LES LAVES DE LUMIÈRE est sortie aux Editions Bookelis en France en juin 2014. pp.116

LUCIEN LEMA KUSA est le personnage central de cette monographie. Celle-ci retrace les grandes lignes de sa production picturale, dont la majeure partie exploite le réalisme académique. Très créatif, l’artiste-peintre a, à son actif, 50 ans de métier et des œuvres partout dans le monde. La monographie a ceci de particulier, qu’elle découvre non seulement le parcours fertile de la production de l’artiste, mais en même temps elle révèle une source d’inspiration et d’illumination profonde sustentée par d’autres voies que réalistes. Ce sont ces sentiers moins parcourus par Lema que la monographie remet en valeur. Tendance abstraite, faite de symbolisme et de conceptualisme et de suggestion. Personnages peints comme des sculptures, dégageant des formes massives, un monumentalisme dont l’explication est à rechercher dans la chronique de la société où l’artiste vit et respire. Les couleurs, les formes, la composition et les titres suggèrent pour pallier l’absence des allusions évidentes.

Le recueil de nouvelles PAR LA FENÊTRE ENTROUVERTE et autres nouvelles insolites est sur le marché du livre depuis mars 2014. Il a été publié à compte d’auteur aux Editions Bookelis en France. pp.176

Six nouvelles d’inspiration du terroir africain, des péripéties pour le moins insolites dans chacune d’elles Kibota: une communauté d’actionnaires d’une grande société ont scellé un pacte secret pour faire prospérer leur entreprise. Et ça marche. La canne envoûteuse : Une canne envoûte ses possesseurs. Elle agit en cure de jouvence, comme elle peut donner un bon coup de vieux. A la moindre incartade, elle bastonne copieusement l’imprudent. Par la fenêtre entrouverte : Une fenêtre reste entrouverte pour ne laisser le passage qu’au seul propriétaire… La veuve maudite : un homme qu’on enterre, l’épouse qui n’est pas très touchée par le deuil, des soupçons qu’elle aurait tué pour une vie plus volage, puis au cimetière, la belle veuve aperçoit sa feue belle-mère qui lui parle et la punit… Pures coïncidences : Deux personnages, presque le même nom. Une suite de hasards inexplicables pour le commun des mortels. Puis l’ouverture sur le réveil. Toutes ces coïncidences ont-elles été un long rêve ? N’Roko, l’enfant –sorcier. Il n’a que dix ans dans le monde naturel. Il a l’âge de ses parents dans le monde parallèle. C’est avec cet âge du monde parallèle qu’il courtise des plus âgées que lui. Les voleurs de voix. Imaginez une personne qui vous pousse à lui parler et tout votre débit entre dans son système langagier et vous en perdez la voix…Une race nouvelle d’extra-terrestres envahit la Terre. Tout commence aux États-Unis dans le comté d’Arlington. Nouvelles chacune avec un zeste de mystère, une mesure d’humour caustique, une giclée de sarcasmes sur une société où l’intérêt domine. Un style nouveau que l’auteur appelle lui-même «la nouvelle contée». Un mélange de thriller occidental et de conte africain.

Le roman Un ange dans la tourmente a paru aux Editions Édilivre en France, au mois de mai 2014. p. 362

Le rêve américain réalisé par un Africain ! Frank Ubuche, d’origine nigériane, naturalisé américain, arrive à la Maison Blanche et intègre le collège des conseillers de l’homme le plus puissant de la planète. Trente ans après, alors qu’il jouit d’une retraite dorée, un accident le rend amnésique. Il est pris en charge pour son reclassement social par une Éthiopienne, Maritu, qu’il prend pour son épouse Joana. Cette dernière, poussée par des intérêts pécuniaires, le fait admettre contre son gré dans un home de vieillards et tente de modifier son testament malgré l’opposition acharnée de son fils, Thomas.

C’est l’univers social américain rempli de ses crises de familles, de ses réussites et de ses échecs, de ses intrigues et de l’exploitation éhontée des immigrés qui édulcorent leurs peines avec le « dd », le dieu dollar.

La plaquette de poèmes Congo Ô suivi de Saisons plurielles publiée aux Editions Édilivre s’ouvre sur des poèmes pour le Congo –Kinshasa dont est originaire Lambert M. Kabatantshi. Des poèmes de dépit, un sanglot étouffé dans de borborygmes d’amertume sans horizons. Des poèmes qui gisent dans la mémoire, comme des fruits éclatés au contact des griffes étrangères mais aussi fertilisés aux engrais d’ivraie. Ô Congo est pire qu’un couteau qui taillade une identité qui se perd, c’est un index pointé sur les filles et les fils du Congo, victimes consentantes de la prévarication actuelle, complices muets et intéressés dans le viol des richesses et des consciences.

« Congo Ô

Pleurs éteints qui ne coulent plus des yeux révulsés

Aux horreurs permises et acclamées du dedans comme du dehors… »

Saisons plurielles est une série de poèmes légers, denses, doux et tristes, poèmes d’amitié et de haine qui fulgurent dans des espaces élargis. Le mot est pur, volatil. Il bondit et lacère. Il serpente et déterre les récriminations justifiées et les frustrations entretenues.

« Quand ma poésie aura une douleur

De ses spasmes surgiront des jurons

Aux remugles fétides, lâchés aux quatre pôles

Des tropismes en délire, dans mon Congo,

Paquebot ballotant ».

L’AUTEUR

Originaire de la République Démocratique du Congo, Lambert M. Kabatantshi est historien, homme de lettres, journaliste, enseignant et critique d’art. Il a à son compte 5 prix littéraires dont trois nationaux et deux internationaux, dont le Prix Nemis de Chili et un prix de la Francophonie en 2005. Il a obtenu le premier prix de poésie dans son pays en 1985. Il vit actuellement aux Etats-Unis où il se consacre à l’enseignement à FSI sous le contrat d’ICLS (International Center of language studies) En mars 2015, il a gagné le premier prix de poésie organisé par l’institution FSI, Foreign Service Institute, avec son poème écrit en anglais « White is the color of the cold ».

Dans ses passions, l’auteur est un ardent pratiquant des arts martiaux, plus spécialement du tae kwan do, dont il est ceinture noire, deuxième dan. Dans ses projets immédiats, Lambert M. Kabatantshi compte publier cette année deux romans (un est déjà terminé : « Fragrances de suicide ») un recueil de nouvelles et un essai sur l’Esthétique. Il aimerait que la R.D.C. compte et suive ses fils et filles dont l’écriture appartient et revient de droit à ce grand pays culturel.

 

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