PARLEMENT DES PLÉNIÈRES POUR L’ÉLECTION PARTIELLE DES BUREAUX

Lundi 21 septembre 2015 - 06:35

Au Sénat, après la démission du Rapporteur, le MSR Modeste Mutinga Mutuishayi, le refus du 2ème vice-président de suivre son pardi le PDC, le speaker de la Chambre Haute va convoquer les sénateurs. Mais ici, les élus des élus recourent souvent à leur sagesse pour trancher et non à des mots d’ordre des partis politiques. D’où, le remplacement de ces deux postes par la MP ne semble pas acquis d’avance, indique-t-on.

La tempête se poursuit à la MP après l’exclusion mouvementée du groupe politique " G7 " qui comprend 78 députés. Des démissions en cascade des membres de ce groupe très influent à la MP ont cours conformément à une décision prise par le Bureau politique de cette plateforme depuis jeudi dernier.

Cette mesure demandait aux membres du " G7 " qui assument des fonctions publiques de démissionner sans délai à défaut de dénoncer et désavouer publiquement le mémorandum du groupe adressé à leur Autorité morale, Joseph Kabila.
Le premier à jeter l’éponge avec bravoure, c’est bien le patriarche katangais, Charles Mwando Simba, jeudi tôt le matin quelques heures avant la publication du communiqué du Bureau politique de la MP.
Le rapporteur et le questeur adjoint devaient faire de même. Par conséquent, avec ces démissions, le Bureau de l’Assemblée nationale est déclaré incomplet. Il sera alors procédé à une élection partielle pour combler le vide créé à ces trois postes. Les joutes s’annoncent serrées quand bien même Joseph Kabila conserve une majorité autour de 300 députés.
Ces votants ne seront pas surveillés jusque dans l’urne pour voir pour qui ils votent, dans un scrutin secret et non à main levée. Les surprises ne doivent pas être exclues avec des candidats outsiders.
Tout dépend de la manière dont le Bureau politique de la MP va s’y prendre dans la confection de sa liste des candidats sans créer des mécontentements dans ses rangs.

RAPPEL DE L’EPISODE EPIQUE DE L’ELECTION DU BUREAU-BOSHAB
On n’a pas encore oublié l’épisode épique de l’élection du Bureau-Boshab lors de la législature passée. Outre les candidats officiels désignés par la plateforme, il y a des candidats qui ont presté à titre personnel et qui ont failli gagner la mise.
Comme, par exemple, au poste de questeur où le candidat officiel de la MP a dépassé Modeste Bahati Lukwebo de quelque 5 voix. Il l’a battu in extremis. 5 points d’écarts, c’est bien une victoire à la Pyrrhus. On retrouve là le même problème de la gestion des ambitions qui n’est pas la chose la plus aisée au sein de la MP depuis sa création en 2006 comme AMP.
On peut encore rappeler deux autres événements révélateurs des difficultés qu’éprouve la Majorité sur ce front. Il s’agit des élections des gouverneurs de provinces en 2013 au Kongo- Central et en Province Orientale.
On sait bien que là les candidats officiels de la MP ont été battus par d’autres candidats de la même MP qui se sont présentés à titre personnel comme des indépendants. C’est Jean Bamanisa Saïdi pour la Province Orientale et Jacques Mbadu Situ pour le Kongo-Central.
Pour cette élection partielle du Bureau de l’Assemblée nationale, si la MP marche sur les mêmes travers en désignant des candidats officiels qui ne convainquent pas dans ses propres rangs et suscitent plutôt des candidatures personnelles, on pourrait s’attendre à des surprises désagréables à l’issue de ces joutes.

ELECTION DANS UN CONTEXTE OU LA MP EST DIVISEE
Cette élection se passe dans un contexte où la MP est divisée. Il ne faudra pas perdre de vue le fait que les positions défendues par le "G7" notamment la non et révision de la Constitution, le renvoi des locales sont partagées par un grand nombre. Le proclamer publiquement comme les autres l’ont fait serait mettre en danger les positions occupées dans les institutions. Tout le problème est à ce niveau.
Au Sénat, le rapporteur, le MSR Modeste Mutinga Mutuishayi a démissionné vendredi dernier. Le deuxième vice-président a, lui, réaffirmé, via un communiqué, sa loyauté à l’Autorité morale de la MP.
Mais, au Sénat, les paramètres d’élections sont très différents de l’Assemblée nationale où il y a une majorité visible. De quel côté est la majorité au Sénat ? A la MP ou à l’Opposition ? C’est bien la MP qui est majoritaire à la Chambre haute, mais ça s’arrête là.
Car, pour des votes, à la différence de l’Assemblée nationale, le Sénat n’a pas l’habitude de suivre systématiquement des mots d’ordre des partis politiques. Dans des votes, les sénateurs font souvent recours à leur conscience. KANDOLO M.