Panique : Kabila traque corrupteurs et corrompus

Mercredi 24 juin 2015 - 09:57

Le chef de l’Etat a déposé, hier, une plainte contre ce fléau au Parquet général de la République. Bientôt, des têtes vont tomber. Les victimes sont à compter dans tous les secteurs de la vie nationale. Espérons que cette action va vraiment se concrétiser...

Trois mois après la nomination de Luzolo Bambi Lesa au poste du conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, les premiers résultats auxquels s’attendait le peuple congolais sont satisfaisants.

En effet, hier mardi 23juin 2015, Joseph Kabila a déposé sa première plainte, au Parquet général de la République, contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Elle a été remise par son conseiller spécial, Luzolo Bambi Lesa.

A en croire ce dernier, plusieurs plaintes provenant des dénonciateurs, dont s’est approprié le président de la République, font état de détournements des derniers publics et de corruption. Ce, dans tous les secteurs de la vie nationale.

« Le Chef de l’Etat vient ainsi d’accomplir sa part de responsabilité. A la justice aussi d’accomplir la sienne », a déclaré Luzolo Bambi.
Des sources renseignent que la panique est générale dans le camp de la Majorité présidentielle où le nombre des victimes est impressionnant. Car, il est bien établi que le fléau a décimé tous les secteurs de la vie nationale en République Démocratique du Congo.

Les secteurs de l’armée, la police, la douane, les pots de vin (10%) dans le gouvernement pour faire passer un marché ou un dossier, la gestion des marché publics, la fibre optique, le secteur minier et partout où la maffia a élu domicile, les suspects répondront de leurs actes devant le procureur de la République. La complaisance n’a pas de place à ce niveau, suppose-t-on, avec l’implication personnelle du chef de l’Etat. L’opinion espère que Luzolo Bambi doit aussi avoir creusé à l’Assemblée nationale où beaucoup de choses se racontent par rapport aux motions ou projets de loi à faire passer absolument. Car, selon des rumeurs, des montants faramineux circulent dans l’hémicycle lorsqu’il s’agit de dossiers dits sensibles. Même chose pour les Assemblées provinciales.

La Justice elle-même ne doit pas être épargnée. D’interminables procès pour protéger les pks forts, des verdicts monnayés, la justice du plus fort… sont des maux qui ne doivent pas rester impunis.

Tous ces gouverneurs de province qui règnent en roitelets, confondant les caisses de l’Etat à leurs poches privées, répondront, sans nul doute, de leurs actes.

Il faut souligner que beaucoup d’autres corrupteurs ou corrompus se cachent derrière des structures de soutien au chef de l’Etat, pour opérer en toute quiétude, croyant être protégés. Ils vont être capturés un à un.
Rappelons que Kabila n’a plus que 17 mois de règne. Il devra donc partir en novembre 2016. Visiblement, il compte livrer tous les jouisseurs qui ont bâti leurs paradis sur terre avec l’argent du pays avant de s’en aller. Une manière de se disculper. C’est ainsi qu’il ne sera pas étonnant de reparler de la fameuse affaire de 32 millions de la Snel, ou alors des anciens premiers ministres qui ont saigné à blanc les caisses de l’Etat pour se construire des immeubles dans la capitale ou à l’intérieur du pays, sans oublier des somptueuses villas en Europe, Afrique du Sud ou aux Etats-Unis.

Il serait aussi plus intéressant de fouiller à la présidence de la République pour voir s’il n’y a pas de criminels économiques ou financiers.

Il importe de rappeler que deux mois après sa nomination, Luzolo Bambi avait indiqué que “ la corruption est devenue endémique en RDC “, et qu’il fallait l’arrêter. Il avait dénoncé une fraude fiscale de quinze milliards de dollars américains, enregistrée au pays chaque année, alors que sont budget annuel est de huit milliards.

En plus, la RDC compte parmi les pays les plus corrompus, selon le rapport sur la corruption publié en décembre dernier par Transparency International.

Après « Tolérance zéro », « les portes des prisons seront ouvertes » … les Congolais espèrent que la plainte déposée hier par Joseph Kabila n’est pas une diversion aux visées politiciennes, ou une campagne de séduction pour détourner l’attention de l’opinion nationale.

Par LEFILS MATADY

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