Ouattara, Kabila, Sassou, IBK... Ce qu'il faut retenir des voeux présidentiels africains

Samedi 3 janvier 2015 - 05:55

Au soir du 31 décembre 2014, les chefs d’État africains se sont pliés à la tradition des vœux à la population. À la télévision, certains se sont livrés à un exercice de bilan et de prospective, entre enjeux électoraux et appels à la solidarité. Voici ce qu’il faut en retenir.

"L’année 2015 est une année électorale", a cru bon de rappeler Alassanne Ouattara, qui briguera un second mandat dans quelques mois et appelle toute la classe politique à la transparence. Il ne croit pas si bien dire : dans les allocutions de nos présidents, ce sont bien les urnes qui ont occupé la place de choix.
Nos différentes rencontres avec la Commission électorale nationale indépendante permettent d’envisager des projections qui rendent possible le scrutin [présidentiel, NDLR] dès le début du mois d’octobre 2015", a ainsi prédit Michel Kafando, président de la transition du Burkina Faso, qui a également décidé de lever la suspension du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), l'ancien parti présidentiel.Le président congolais Joseph Kabila a quant à lui annoncé l’organisation en 2015 des élections locales, municipales et provinciales ainsi que le démarrage du recensement de la population. "Je vous invite tous à contribuer à leur totale réussite dans un climat apaisé et dans un esprit républicain", a appelé le chef de l’État, qui a égaement déploré la situation sécuritaire dans l'Est, sans toutefois oublier d'apporter son soutien à l'armée congolaise.

Des discours rassembleurs

Ibrahim Boubacar Keïta, qui s’est félicité de la prochaine signature d’un "accord de paix" sur le Nord-Mali, et Ali Bongo Ondimba se sont eux aussi faits rassembleurs. Le président gabonais s’est ainsi dit prêt à dialoguer avec ses opposants, tandis que son homologue congolais, Denis Sassou Nguesso, s’est félicité du débat ouvert quant au changement de Constitution, qui pourrait lui permettre de briguer un nouveau mandat en 2016.

Même chose chez Boni Yayi, au Bénin, où le président a appelé de ses vœux l’union sacrée des forces sociales et politiques dans l’optique des élections législatives de 2015.

Enfin, Faure Gnassingbé a  quant à lui proposé aux Togolais une commission de réflexion pour réfléchir et proposer une réforme sur l'ancrage de la démocratie togolaise. "Il me paraît fondamental de dépasser les contingences immédiate pour ouvrir un vaste champ de réformes politiques en profondeur dans le but de consolider notre ancrage démocratique et le processus de réconciliation nationale", a-t-il déclaré.

Périls aux frontières et sécurité intérieure

Paul Biya est pour sa part revenu sur l'adoption et la promulgation récente d'une loi contre le terrorisme, très controversée et qui condamne à la peine de mort toute personne reconnue coupable de fait terroriste. "La montée des périls à nos frontières nous a amené à prévoir des dispositions concernant les effets que cette menace pourrait représenter pour notre sécurité intérieure", a expliqué le président camerounais qui devrait se féliciter de la volonté affichée de son homologue centrafricaine, Catherine Samba-Panza.

Dans son allocution, celle-ci a en effet appelé "au retour rapide des personnes encore déplacées internes et refugiées", ces dernières vivant en majorité au Cameroun. "L’approche de la fin de la Transition prévue initialement au 15 février 2015 accentue cette attente puisque les élections censées sanctionner le retour à la légalité constitutionnelle ne pourront pas être organisées avant cette date", a prévenu la présidente.

Autre point noir de l’année 2014 : l’épidémie de virus Ebola qui continue de ravager l’Afrique de l’Ouest. "L’année 2014 qui s’achève, s’inscrit dans nos esprits comme l’année où notre nation a connu le fléau le plus inattendu de son histoire récente", a rappelé le président guinéen Alpha Condé, qui a pu recevoir les messages de soutien de ses voisins Macky Sall, Ibrahim Boubacar Keïta ou Alassane Ouattara. "Méditons sur les valeurs (…) de solidarité", a ainsi demandé le président sénégalais. Et de conclure : "Nous le devons à nous-mêmes, à nos enfants et aux générations futures."

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Par Mathieu OLIVIER

 

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