L’échiquier politique congolais doit désormais compter avec l’Espace démocratique pour la bonne gouvernance (EDG) conduit des mains de maître par le pasteur Daniel Ngoy Mulunda. Réuni en séminaire à Lubumbashi depuis le jeudi dernier, il doit clôturer ses travaux sauf imprévu, demain. Des résolutions et recommandations importantes sont attendues par rapport à la situation de blocage à laquelle se trouve confrontée la Céni.
Mais déjà, en marge de cet atelier de formation, l’ancien président de la Commission électorale, a annoncé qu’il écrivait un livre intitulé « Les élections chaotiques de 2011, la vérité de Daniel Ngoy Mulunda ». Au sujet de ces élections, il a affirmé qu’il ne se reprochait de rien. Une véritable autopsie de la gestion des élections de 2011.
Il a indiqué en ces termes : « Je suis en train d’écrire un livre. Je vais révéler au peuple ce qu’il y a eu. Il y a des gens qui se confesseront ».
Pour l’instant, poursuit-il, « le devoir de réserve et ma pastorale me poussent à me taire et à tout porter ; mais je parlerai ».
En ce qui concerne son parti politique, il a affirmé que cette formation politique est née de sa « déception de voir qu’il y a des choses qui peuvent être faites et qui ne sont pas faites”. Et de renchérir: “ Je donne seulement un exemple: regardez lés routes, au Nord du Katanga [où] les gens ont voté massivement. Cette année, les véhicules risquent de ne pas passer. Et moi, je ne peux pas accepter ça.
Nous avons une province qui est tellement riche, Les gens vivraient comme au Koweït ici au Katanga ».
Sur la question de savoir qui est responsable de cette situation qu’il déplore, Ngoy Mulunda affirme que « chacun a sa part de responsabilité.
Il s’est exprimé en ces termes : « C’est pour cela que nous nous sommes dits : « Nous faisons un parti qui va nous permettre de participer au processus de prise de décision. En ce moment-là, nous pouvons faire passer ce que nous avons comme idéologie, comme vision pour ce pays et pour cette province ».
En ce qui concerne l’orientation du regroupement politique, il a affirmé que l’EDG était un parti centriste. « Dans l’échiquier politique congolais, a-t-il précisé, nous ne sommes ni de la Majorité, ni de l’Opposition ».
Et d’ajouter : « les gens ne peuvent pas venir dans un parti seulement pour monter le drapeau, pour chanter. Nous voulons éduquer les gens à connaître leur rôle, leur place, leurs devoirs Mais aussi à connaître la vision’ et le plan que nous avons dans ce parti “.
La Ceni dans la confusion
En attendant, la Ceni ne sait pas à quel saint se vouer. La dernière sortie devant les médias de la questeur de la Céni, Mme Chantal Ngoyi a jeté encore plus de doute sur le réel contrôle de cette machine électorale en République démocratique du Congo.
A l’issue d’une plénière tenue à quelques heures de la clôture du dépôt de candidatures des gouverneurs et vice-gouverneurs, soit le 21 août dernier, Mme la questeur de la Ceni affirme que son institution étudie les voies et moyens d’harmonier le calendrier de l’élection des gouverneurs et vice-gouverneurs des vingt et une nouvelles provinces pour le rendre compatible avec le processus de mise en place des nouvelles provinces.
Elle a déclaré, à cet effet : « A ce jour, date de clôture de dépôt de candidature, la Ceni constate que l’installation de nouvelles provinces rencontre diverses contraintes, notamment le fait que les nouvelles Assemblées provinciales ont, dans la plupart des cas, clôturé leur session extraordinaire sans avoir épuisé l’ordre du jour tel que déterminé par l’article 9 alinéa 1er de la loi de programmation ».
« En conséquence, a-t-elle ajouté sans plus de détails, la Ceni porte à la connaissance de l’opinion nationale qu’elle étudie les voies et moyens d’harmoniser son calendrier pour le rendre compatible avec le processus de mise en place de nouvelles provinces, principalement l’installation des bureaux définitifs des Assemblées provinciales ».
Et d’indiquer par ailleurs que pendant cette période d’étude, son institution offrait encore l’opportunité aux potentiels candidats au poste de gouverneur de déposer leurs dossiers dans les différents bureaux de réception de traitement des candidatures.
L’élection des gouverneurs de 21 nouvelles provinces avait été prévue pour le 31 juillet avant d’être reportée au 6 octobre.
Lors de l’annonce de ce report, la date de la fin du dépôt des candidatures avait été fixée au 21 août.
Le pasteur Daniel Ngoy Mulunda qui en sait trop de ce que ne dit pas la Ceni, pourra à l’issue du séminaire de son parti, proposer des solutions adéquates aux difficultés auxquelles se trouve confrontée la Ceni.
Par LP