Le Palu, le MSR et l’UFC seraient les partis visés au sein de la Majorité présidentielle. Il leur est reproché de naviguer à contre-courant face aux enjeux de l’heure. Ce chambardement pourrait toucher aussi le gouvernement et s’étendre même à la présidence de la République
Un coup de balai est en gestation au niveau du gouvernement Matata II et du cabinet de Joseph Kabila, à en croire des sources dignes de foi. Il est question de frapper tous les fils » égarés » qui n’ont pas soutenu les actions de la Majorité présidentielle dans les moments difficiles, alors qu’ils prennent part au partage du bifteck.
Le premier allié visé serait le MSR de Pierre Lumbi. Cette formation politique n’a jamais eu sa langue en poche lorsqu’il s’agit de donner sa position sur une question cruciale et déterminante de l’avenir de la République démocratique du Congo.
En effet, pour avoir ouvertement dit non au changement ou à la révision de la constitution, le MSR pourrait se voir contraint de quitter la mangeoire. Surtout quand on sait que cette formation politique s’est inscrite en faux face au projet de modification de la loi électorale initié par Evariste Boshab. Pour cet attachement aux valeurs démocratiques en vue de protéger les intérêts supérieurs de la nation et la souveraineté de la RDC, le parti de Pierre Lumbi risque donc d’être victime du coup de balai.
Quant à l’UFC de Kengo Wa Dondo, son péché mortel est d’avoir barré la route à l’alinéa 3 de l’article 8 de la loi électorale modifiée. Déjà, Aubin Minaku ne cesse de déplorer le fait que le Sénat est hors mandat et doit être remplacé par de nouveaux animateurs.
Ce, pour obtenir la tête de l’autorité morale de l’UFC et président de la chambre haute du parlement en qui les espoirs étaient placés pour jouer un rôle déterminant dans les combines de la Majorité présidentielle. Pour certains cadres de la Majorité, Kengo n’a pas bien rempli sa mission lorsqu’il fallait convaincre les » vrais » opposants à adhérer au gouvernement de cohésion nationale, à la suite des concertations du Palais du peuple.
Concernant le PALU, Antoine Gizenga, son autorité morale, vient de faire un faux pas à une année et quelques mois de la fin du mandat de Joseph Kabila. Fidèle à la MP jusqu’avant-hier, ce principal allié du PPRD a assené un coup fatal aux Kabilistes, en exigeant à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) la publication d’un calendrier global des élections qui doivent se tenir au plus tard en 2016, dans le respect de la Constitution. Des déclarations qualifiées de rébellion par les alliés.
Des sources renseignent que tous les membres du gouvernement Matata II issus du MSR devront quitter la barque et se retirer, s’ils le désirent, de la Majorité présidentielle. Pierre Lumbi serait même sur le point d’être viré de son poste de conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de sécurité. Son remplaçant, apprend-on, serait, le pasteur Daniel Ngoy Mulunda, organisateur des élections bâclées de novembre 2011 !
Si cela se concrétisait, cela ne serait qu’une stratégie du pouvoir actuel pour se réconcilier avec quelques notables katangais qui, visiblement, n’émettent plus sur la même longueur d’ondes que le Raïs sur le plan politique. Cette nomination pourrait donc sceller une réconciliation pour l’unité de la province du Katanga.
Ls ministres UFC sont aussi n ballotage au sein de l’exécutif central à cause du comportement de leur autorité morale lors de l’examen de la loi électorale modifiée à la chambre haute. Encore que les » opposants » que devraient ramener Kengo au gouvernement ne sont pas finalement arrivés comme promis. En effet, les gros calibres ne figurent pas dans l’équipe Matata II dont l’objectif était de présenter à la face du monde un semblant de » cohésion nationale « , l’épithète collée au gouvernement Matata II.
Quant au PALU, il risque lui aussi de perdre ses ministres et vice-ministres suite à la colère suscitée par ses dernières déclarations. La présence de Willy Makiashi chez Evariste Boshab en début de semaine visait sans nul doute à passer l’éponge et à laver le linge sale en famille. Mais déjà, certains communicateurs » de la Majorité présidentielle ont sauté sur l’occasion pour savonner leur allié. Surtout que la politique de » ôte-toi que je m’y mette » est la plus utilisée dans cette famille politique.
De même, tous les ministres » inutiles » du gouvernement, au regard des enjeux politiques et diplomatiques actuels, pourraient être remerciés. Surtout ceux dont l’alliance avec le parti présidentiel n’a produit aucun résultat escompté.
L’occasion est aussi propice pour, enfin, nommer un ministre des Affaires sociales après le désistement de José Makila Sumanda. Une opportunité aussi pour Joseph Kabila de s’amender vis-à-vis de l’AFDC qui s’est plainte, vu son poids politique, du dernier partage de postes ministériels, et de penser également aux » oubliés » de ce régime finissant qui n’ont jamais bénéficié d’un poste de responsabilité depuis plus de dix ans.
Par Lefils Matady