Tombé avec honneur ou armes à la main à l’issue dans la course au poste de premier vice-président de l’Assemblée nationale, Henri Thomas Lokondo, qui garde toujours son moral haut, a fait quelques observations au lendemain de cette épreuve démocratique.
On rappelle que l’élu de Mbandaka, dans l’ex-province de l’Equateur, actuellement la capitale de la nouvelle province de Tshuapa, a obtenu 169 voix contre 271 voix pour le vainqueur, son collègue Luhonge Kabinda Ngoy.
Parmi les ou inquiétudes exprimées, il y a le fameux mot d’ordre qui a tendance à s’ériger en mode de vote pour les sociétaires de la famille politique du chef de l’Etat, malgré le risque que cela comporte pour l’éclosion de la démocratie au pays. Ce qui étonne le plus, c’est le fait d’avoir une préférence au départ, que certains faucons de cette famille font passer pour le choix de l’Autorité morale, faisant ainsi planer le doute sur la véracité de l’information. Pire encore c’est lorsqu’on refuse de faire vivre la démocratie au sein de la maison majorité comme cela se passe sous d’autres cieux !
Pourquoi parle-t-on de primaires ? Cette pratique permet d’expérimenter d’abord la démocratie en interne avant de la vivre à l’échelon de la Nation. Cela offre beaucoup plus de possibilités pour un candidat de mieux se préparer à la bataille électorale. C’est ici qu’on apprend à élaborer un discours, préparer ses arguments, trouver des mots justes pour convaincre.
En outre, il serait mieux de se concerter en interne en laissant chacun exprimer librement ses ambitions. C’est après qu’on pourrait entrevoir la possibilité de négocier avec ceux ayant exprimé des ambitions de postuler à tel ou tel autre poste, et chercher à trouver un consensus autour d’une candidature face aux enjeux. Ce qui n’est pas actuellement observé au sein de la majorité présidentielle, où d’aucuns dénoncent le manque de dialogue et la constitution des groupes d’influence.
Par ailleurs, y avait-il nécessité de jeter le dévolu sur tel candidat aussi longtemps que ceux en lice étaient tous de la même famille ? De la même manière, on ne parvient pas à comprendre la tendance à la régionalisation des postes de responsabilité ou de gestion publique. Comme le démissionnaire était originaire de tel coin, il faut nécessairement que celui qui le remplace soit du même coin ! Alors que dans la chambre haute, les choses s’étaient passées autrement. Les Sénateurs n’ont pas regardé que tel est de telle contrée pour choisir, ils ont plutôt préféré la qualité que se verser dans des sentiments.
Quelques députés approchés n’ont pas caché leur désolation face à ce qui venait de se passer. Hormis le mot d’ordre, des espèces sonnantes auraient également circulé. Un hôtel de la place aurait offert son hospitalité pour organiser des « consultations » en rapport avec le vote.
Les mêmes font encore savoir que certains de leurs collègues, en vue de prouver qu’ils ont respecté le mot d’ordre, auraient filmé les bulletins de vote.
En tout cas, si de telles informations se confirment, il est à craindre le péril de la démocratie en RDC. Il est donc temps de renoncer aux mauvaises pratiques qui non seulement ne font pas avancer la démocratie, mais aussi ternissent l’image de marque d’un représentant du peuple.
Dom