Le suspense de la croix se poursuit pour le ministre délégué auprès du premier ministre en charge des finances Patrice kitebi.
Pendant qu’il se frottait déjà les mains suite au désistement de 10 députés sur 58 de l’opposition parlementaire qui avaient signé la motion contre lui, portant ainsi à 48 le nombre des signatures, alors que la loi exige 50 au minimum pour qu’une motion soit recevable, le ministre Kitebi sera de nouveau face à son destin à la plénière de ce mercredi 5 novembre à l’Assemblée nationale.
Le patron des finances aura l’occasion de justifier le décaissement des fonds destinés à l’opposition dans le budget 2013 sans structure d’engagement avant la sanction de la plénière à l’issue d’un vote des députés qui se déroulera à bulletin secret.
Selon des sources parlementaires crédibles, certains parmi les 10 députés qui avaient retiré leurs signatures n’avaient en réalité, que sursis en attendant les conclusions des travaux de l’ECOFIN sur la reddition des comptes de l’Etat de l’exercice 2013.
Après tant d’encre et salive qui ont coulé sur cette motion, 4 des 10 députés ont fini par lever la surséance de leurs signatures, rendant de nouveau la motion valide, car signer par plus de 50 députés.
Un député parlant sous sceau de l’anonymat, a fait savoir que cette confusion procédurale est due sûrement au fait de l’imprécision juridique dans le règlement intérieur de l’Assemblée nationale, qui mérite selon lui d’être réformé.
Dans les couloirs, à l’issue de la plénière à huit clos vendredi 31 octobre2014, cette question a divisé les députés.
D’un côté, certains de la majorité s’opposent radicalement à la relance de cette motion contre Kitebi, tombée selon eux sous le coup de l’irrecevabilité.
En revanche, une frange de députés de la majorité associée à ceux de l’opposition, estiment que ladite motion doit être reprogrammée en vue de permettre un débat à l’issue duquel car chacun devra prendre ses responsabilités et il y va de la crédibilité de la chambre basse du parlement congolais.
Face à cet imbroglio, mais aussi suite aux insuffisances juridiques du règlement intérieur en matière de retrait ou encore de surséance, le bureau de l’Assemblée Nationale a finalement décidé de reprogrammer la motion contre Kitebi dans le souci de demeurer dans le strict respect du règlement intérieur.
A la même plénière du mercredi, l’Assemblée Nationale tranchera également sur une deuxième motion de défiance signée par 63 députés, toutes tendances confondues, dirigée contre le ministre de l’industrie, Rémy Musungayi,
Ce membre du gouvernement est reproché d’avoir mal géré le projet de la cimenterie de Kisangani.
ERIC WEMBA