MOÏSE KATUMBI : RETOUR AUX SOINS

Lundi 19 janvier 2015 - 08:38

* En quittant le pays par la grande porte, le Gouverneur du Katanga met fin aux rumeurs les plus folles, mais pas à une campagne dont l’outrance le dispute au folklore
Exit les rumeurs aussi folles que fantaisistes. Moïse Katumbi Chapwe est rentré aux soins. Comme il l’avait annoncé à la ville, à la province et au pays lors du méga meeting du 23 décembre 2014.

Des sources qualifiées, c’est le samedi 17 janvier que le convalescent Katumbi a quitté Lubumbashi pour l’Europe. Une sortie par la plus officielle des portes. Voilà qui met un terme à moult conjectures sur le plus célèbre de gouverneurs de la RDC. Certains le disaient en résidence surveillée. D’autres en fuite via la Zambie voisine. D’autres encore le voyaient déjà en Europe en quête de statut de réfugié…politique. 
Si avec cette sortie, le flot de rumeurs s’assèche, le torrent d’attaques contre Moïse Katumbi continue de couler. Une déferlante dont l’outrance n’est pas faite pour crédibiliser la démarche. Un lynchage de nature à brouiller même la part des critiques objectives que pouvaient charrier les refrains anti Katumbi. Et ce n’est pas la scénarisation « bien de chez nous » de cette descente en flammes qui ferait « crédible ». 
Certes, comme gestionnaire de la chose publique à l’échelle provinciale, Moïse Katumbi n’est pas exempt de critiques. C’est le lot de tous les dirigeants que d’être critiqués sur l’un ou l’autre aspect de la gouvernance. 
Mais, lorsque cette critique s’apparente à des attaques ad hominem, l’exercice sort du cadre républicain. Lorsque la contradiction tourne aux diatribes, il n’y a plus place pour le nécessaire débat. Lorsque le procès contre la gestion du Gouverneur du Katanga nie certaines évidences comme la popularité de l’homme, le satisfecit de Kinshasa quant aux performances des régies financières sous l’administration Katumbi, on peut s’interroger sur les ressorts de la démarche. 
Dans ce pays, hier comme aujourd’hui , la diabolisation s’avère un couteau à double tranchant . Déconnectée ou éloignée des réalités, elle sanctifie plutôt la cible. En gommant même les fautes avérées de la personne diabolisée. Les stratèges du régime Mobutu l’avaient appris à leurs dépens concernant le phénoménal Tshisekedi . Tout ce qui est excessif étant par nature au mieux insignifiant et, au pire, nuisible. JN

 

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