De retour de Rabat où il a eu des entretiens avec des officiels marocains sur divers sujets, notamment la situation des Congolais ayant choisi le royaume chérifien comme seconde patrie, le vice-ministre des Affaires étrangères en charge des Congolais de l’étranger, Antoine Boyamba Okombo, a restitué à la presse les contours de son séjour, le 20 février 2015 dans son cabinet de travail. A l’en croire, sa visite de travail a permis l’obtention pour ses compatriotes des facilités de leurs dossiers de régularisation. « Nous avons obtenu 80% de dossiers de régularisation déposés au Maroc, contrairement à d’autre pays subsahariens. Donc, les Congolais sont les plus choyés. Nous avons obtenu que les femmes et les enfants en priorité soient régularisés… », s’est-il réjoui.
Toujours dans ce registre des résultats, Antoine Boyamba a relevé que le royaume du Maroc a accordé, par l’entremise de son ministère chargé des Marocains résidant à l’étranger et des Affaires de la migration, son quitus pour la formation des Congolais immigrés sur ses terres. « Ce ministère s’occupe, non seulement, des ressortissants marocains vivant à l’étranger, mais aussi des populations étrangères vivant au Maroc. Nous avons réfléchi au niveau gouvernemental pour que la formation soit beaucoup plus poussée, afin que ceux qui sont sur place puissent servir à leur mère-patrie à leur retour au Congo… » a appuyé le ministre.
Après avoir signalé que la communauté congolaise au Maroc est estimée à 2700 personnes, Antoine Boyamba a rappelé que celle-ci était, à l’origine, composé d’étudiant bousiers, militaires en formation, puis des migrants en transit, tentant de traverser le détroit de Gibraltar qui ne mesure que 2 à 3 km. Malheureusement, certains d’entre eux ont péri dans l’aventure, alors que beaucoup d’autres ont choisi de rester sur place et d’y fonder leurs familles. « Il y a 1700 qui avaient déposé leurs dossiers de régularisation et quand nous sommes, arrivés au Maroc, la moitie avait obtenu leurs cartes de séjour suite à nos rencontres avec les autorités marocaines. Nous sommes donc arrivés à plus de 70% et avons été rassurés par le ministre de l’Intérieur du Maroc qu’il fera un effort pour que les Congolais puissent atteindre 80% de régularisation ». La communauté congolaise dans ce pays a le niveau d’étude le plus
élevé parmi les Africains subsahariens.
Séduit par l’exemple marocain dont la diaspora rapporte 7 à 8 milliards de dollars par an, injectés dans des investissements et l’éducation universitaire, le ministre des Congolais de l’étranger a promis de proposer ce modèle au gouvernement pour une mise en pratique dans notre pays.
Concernant une éventuelle rencontre avec les « combattants » du Maroc, Antoine Boyamba a regretté que ce terme devienne une obsession pour ceux qui vivent à Kinshasa. « Effectivement, nous avons rencontré quelques-uns, mais ça s’est très bien passé. Nous avons expliqué notre philosophie politique, la politique menée par le gouvernement de Matata Ponyo et du Chef de l’État, Joseph Kabila, lesquels envisagent de mettre en place une politique pour les ramener au pays, pas seulement de manière physique, mais ne fut-ce qu’au niveau de l’esprit à travers des textes juridiques en leur faveur. Je leur ai expliqué la loi électorale qui a créé des problèmes ici et ils étaient surpris. Il y a un problème d’information. Ils ne savaient pas qu’à travers ce document, le gouvernement Matata demandait au parlement que les Congolais de l’étranger puissent devenir électeurs… », a-t-il conclu.
Tshieke Bukasa