Au Rwanda, deux policiers ont été condamnés, ce jeudi, à 20 ans de prison ferme pour l’assassinat d’un militant anti-corruption. Le corps sans vie de Gustave Makonene, visiblement étranglé, avait été découvert dans la matinée du 18 juillet 2013 sur une route près du lac Kivu.
Le verdict est tombé ce jeudi à la Haute cour de Rubavu. Deux caporaux, Isaac Ndabarinze et Nelson Iyakaremye ont été condamnés à 20 ans de prison pour l’assassinat en juillet 2013 de Gustave Makonene, le coordinateur de Transparency International dans cette province du nord-ouest du pays.
Il s'agit d'une peine moins lourde que celle requise par le parquet, qui avait réclamé la perpétuité. Le tribunal a justifié sa décision par le fait que les deux prévenus ont avoué leur crime et coopéré avec la justice.
Selon l’accusation, les deux policiers - eux aussi basés à Rubavu au moment des faits - ont tué le militant anti-corruption car il était au courant de leur implication dans de la contrebande de minerais depuis la RDC voisine. Cette thèse a déjà été avancée par la police lors de l'annonce, en septembre, de l'arrestation des deux officiers.
Interrogé par RFI, le directeur exécutif de Transparency Rwanda, Apollinaire Mupiganyi, a salué le fait que dans cette affaire, « les coupables » aient été poursuivis, tout en dénonçant une peine « très clémente ». Selon lui, les deux hommes ayant reconnu avoir prémédité leur acte, auraient dû écoper de la prison à vie. Apollinaire Mupiganyi a, par ailleurs, déclaré que Transparency International n'excluait pas de faire appel de cette condamnation.
Ce vendredi, Human Rights Watch - qui, il y a un an, avait dénoncé l’enlisement de l’enquête sur cette affaire et avait affirmé que dans le cadre de son travail, Gustave Makonene avait traité d’allégations de corruption, dont certaines auraient impliqué des membres de la police - s’est dit « encouragé par le fait qu’après une longue attente, les autorités rwandaises ont renouvelé leurs enquêtes » et que le processus judiciaire ait abouti.