Message de Matata à Addis-Abeba : « Les réformes sont une question de survie des nations africaines »

Mardi 5 avril 2016 - 15:20
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C’est hier dans la soirée que le Premier ministre, Matata Ponyo Mapon, a regagné Kinshasa, après avoir représenté, à Addis-Abeba en Ethiopie, la RDC à la 9ème réunion annuelle conjointe UA (Union africaine) - CEA (Commission économique pour l’Afrique).

 

Invité de marque de la rencontre, Matata Ponyo Mapon considère que les gouvernements ont un rôle crucial à jouer dans la réalisation du développement durable. «De nombreux pays africains sont déjà sur la bonne voie avec la transformation de leurs économies. Le rôle des gouvernements en Afrique est d’assurer un développement inclusif et durable, ce qui est important dans la lutte contre le changement climatique et la croissance économique », a-t-il dit dans le discours qu’il a prononcé à la tribune de cette rencontre.

 

Le Premier ministre de la RDC s’est voulu plutôt pragmatique, partageant avec les participants conviés à ces assises le chemin parcouru par la RDC pour passer d’une économie en décroissance en une économie en pleine croissance depuis ces cinq dernières années.

 

A Addis-Abeba, le message de Matata a été à la fois rénovateur et mobilisateur. Le développement de l’Afrique, a-t-il dit, doit être bâti sur les deux piliers que sont la paix et la staL1ité. Il est temps, a-t-il rappelé, que l’Afrique se mobilise pour garantir et asseoir durablement ces deux piliers, sans lesquels tout développement devient plus qu’illusoire. C’est à quoi, a-t-il rappelé, s’attèle la RDC, en s’appuyant sur le leadership fort qu’exerce le chef de l’Etat, Joseph Kabila.

 

Pour sa part, Carlos Lopes, secrétaire exécutif de la CEA, a également formulé des propositions de solutions, soulignant que « la croissance actuelle de l’Afrique n’a pas généré suffisamment d’emplois et n’a pas été suffisamment inclusive pour réduire sensiblement la pauvreté. Les fluctuations des prix ont également rendu une telle croissance vulnérable ».

 

Par conséquent, l’Afrique devrait se pencher sur « la transformation structurelle, en se concentrant su le potentiel offert par l’industrialisation », a-t-il dit. Il a par ailleurs fait remarquer que « la transformation ne se fera pas spontanément, elle sera plutôt le résultat de politiques délibérées et cohérentes, ancrées dans une stratégie de développement cohérente, éclairés par un leadership transformationnel ».

 

LES RÉFORMES : VOIE DE SORTIE POUR L’AFRIQUE

A noter que la veille, soit le dimanche 3 avril 2016f Matata Ponyo Mapon a été convié, a côté de Carlos Lopes, à la Semaine du développement africain. Le débat a été l’occasion de mettre en avant le rôle déterminant de la transformation structurelle dans le renforcement et la consolidation d’une croissance économique qui soit à la fois durable et inclusive.

 

La rencontre a par ailleurs été l’occasion pour la CEA de présenter au public son rapport sur « Le cadre macroéconomique de la transformation structurelle des économies africaines », qui porte sur cette thématique.

 

Très brillant dans ses interventions, Matata Ponyo a indiqué que « le contexte mondial actuel nous interpelle en tant que dirigeants à redoubler d’ingéniosité pour trouver à nos économies un véritable bouclier contre les chocs exogènes, sinon ces chocs risquent de remettre en cause les performances réalisées par le continent africain ces dernières années».

 

Fidèle au crédo qu’il s’est toujours imposé, il a fait remarquer que « les réformes sont une question de survie des nations africaines ». Il a fourni, à cet effet, une présentation détaillée des politiques menées en RDC.

 

En effet, associant stabilité macroéconomique et réformes, a-t-il démontré, la RDC est parvenue à réduire son niveau d’inflation de 10 000% en 1994 à 0,8% en 2015 et à restaurer sa production intérieure en la faisant passer de -14% en 1993 a 9,5% en 2014. Devenu la troisième destination africaine des IDE en 2014, le pays s’attendait d’ailleurs, en septembre 2015, à réaliser un taux de croissance de 7,7%.

 

La Conférence des ministres est un événement annuel organisé conjointement par la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique et la Commission de l’Union africaine. La conférence de 2016 se termine aujourd’hui mardi dans la capitale éthiopienne.

 

Par FAUSTIN K.