
Le chef de l‘Etat Sénégalais propose une réforme constitutionnelle qui réduira la durée d’un mandat de sept à cinq ans, et limitera le nombre de mandats à deux.
Dans un plan de réforme proposé par la présidence Sénégalaise, pour mettre son pays sur le rail et asseoir la démocratie, le président Macky Sall envisage de réduire son mandat de 7 à 5 ans et limiter celui-ci à deux. L’initiative du numéro un sénégalais est saluée par plusieurs observateurs de la politique africaine surtout quand on sait que plusieurs dirigeants du continent quittent difficilement le pouvoir malgré les verrous fixés par la constitution.
Le cas du Congo - Kinshasa, Congo/Brazzaville, Rwanda et Burundi, où les président de ces pays ont fait sauter les limites fixés par la constitution pour briguer d’autres mandats.
C’est un message très important pour les jeunes générations qui commencent à se détourner de la politique. Quand on observe l’Afrique centrale, c’est un message pour tous les jeunes tombés au Burundi à qui on n’a pas voulu donner la chance d’avoir des élections convenables, au Rwanda, où on a donné la possibilité à monsieur Kagame d’aller probablement jusqu’en 2034, ce qui excessif. Ce sont des régimes plus que staliniens qu’on ne voit plus dans le monde.
Au Congo, dans les deux Congo, au Burkina, ça a valu une crise déjà, qui a installé l’instabilité.
Donc c’est un message à tous les jeunes Africains épris de liberté. Je crois qu’au-delà du Sénégal, ce message s’adresse à toute l’Afrique “, a dit Mouhamadou Mbodj, le coordinateur du Forum civil au Sénégal. Macky Sall a également proposé le renforcement des pouvoirs de l’Assemblée nationale où les députés pourront interpeller le gouvernement. Contrairement au Congo -Kinshasa, Rwanda et Brazzaville où les députés obéissent aux ordres de l’exécutif.
Les assoiffés du pouvoir de l’Afrique centrale
En RDC, malgré que la constitution interdise au chef de l’Etat actuel de briguer un troisième mandat, ses proches et autres sociétaires de la MP ont l’intention de pousser le président de la République à modifier la constitution, pour se maintenir au pouvoir.
Au Congo/Brazzaville, après le dialogue politique de Sibiti, le président Denis Sassou N’guesso a réussi à opérer un forcing en organisant le referendum pour modifier la constitution en vue de rester au pouvoir au-delà des limites constitutionnelles.
Au Rwanda, c’est un pouvoir à vie, après l’avis favorable de la Cour Constitutionnelle et le oui de l’Assemblée nationale, le sénat rwandais avait autorisé le referendum pour modifier la Constitution et permettre le président Paul Kagame de rester au pouvoir jusqu’en 2034.
Au Burundi, malgré les clauses de l’Accord d’Arusha limitant le mandat du président Pierre Nkurunziza, ce dernier a franchi le robicon en briguant un troisième mandat.
Ce qui a plongé depuis avril 2015 le pays dans la violence entrainant les graves violations des droits de l’homme. Il y s la crainte d’un génocide.
Mieux vaut tard que jamais, dit-on. Denis Sassou N’guesso, Joseph Kabila, Paul Kagame et Pierre Nkurunziza devront s’inspirer de leur homologue sénégalais. Comme conseil, l’ancien président de la Cote d’ivoire, le professeur Laurent Gbagho Koudou disait “ le pouvoir n’est pas une chaise, mais un banc où tout le monde peut s’asseoir ».
Un modèle de démocratie
Le Sénégal est considéré par les observateurs comme un modèle de la démocratie en Afrique surtout que ce pays a été le premier à connaitre l’alternance en Afrique avec e passage civilisé du pouvoir entre les présidents Diouf-Wade et Macky Sall.
C’est dans ce pays où la société civile a réussi à faire échec au président Wade qui a brigué le troisième mandat alors que la constitution sénégalaise limitait à deux 7 ans renouvelables deux fois.
C’est au Sénégal que les acteurs de la société civile et personnalités politiques congolais ont pris part à la conférence internationale sur les élections en Afrique Subsaharienne organisée à l’Ile de Gorée.
Dans le cadre d’éveil de conscience de la jeunesse Congolaise en perceptives du processus électoral avec l’organisation des élections présidentielle et législatives en 2016, les leaders pro démocratie de “Y’en Marre” étaient venus à Kinshasa pour échange d’expériences, à l’occasion du lancement du Mouvement Filimbi.
Mais Fadel Barro, Aliou Sane, Malal Talla ont été arrêtés puis relâchés quelques jours après plusieurs interventions. Ces collègues congolais de Filimbi, Fred Bauma et Yves Makwambala sont toujours détenus en prison et sont accusés de trahison et atteinte à la sureté de l’Etat.
Par GODE KALONJI