Lutte contre la fraude téléphonique en RDC : AGILIS International s’en remet à Matata pour recouvrer ses droits !

Mercredi 9 mars 2016 - 05:19

A Kinshasa, dans les milieux des télécoms, on parle de plus en plus d’une affaire de pots-de-vin qui impliquerait le Consortium franco-américain TELECOM et AGILIS INTERNATIONAL avec certains dignitaires du régime. L’américaine AGILIS International se présente en victime et vient d’adresser une lettre au Premier Ministre, Augustin Matata, pour rentrer dans ses droits. C’est une affaire de paiement de quelques factures du Consortium, 1.742.789 de dollars, pour avoir travaillé avec l’Etat congolais dans la lutte contre la fraude téléphonique en RDC, particulièrement,  en ce qui concerne les appels internationaux entrants. Selon AGILIS International, c’est le Premier Ministre qui a ordonné le paiement de ces factures par le Ministère des Finances, à titre conservatoire. Curieusement, cette somme colossale n’est jamais arrivée à la bonne destination.

Il semble que cet argent a été versé dans un compte autre que celui du Consortium Entreprise TELECOM-AGILIS, pour des raisons qui ne tiennent pas contractuellement, ni légalement. La somme d’argent aurait été logée  dans un compte attribué au Directeur général de Business Consulting Company (BCC), un prestataire des services  au niveau de la gestion  administrative  et juridique  auprès du Consortium. Pourtant, Business Consulting Company n’a aucun contrat avec l’Etat congolais dans ce projet. M.  Rawlvan R Bennet, CEO and Managing Director d’AGILIS International, est convaincu  que l’ordre de virement serait, plutôt,  venu de la Vice-Primature en charge des PTNTIC. L’une des raisons avancées par AGILIS International pour réclamer ses droits, consiste à dire que l’Etat congolais savait très bien que le Consortium avait suspendu le contrat qui le liait à Business Consulting Company, depuis le 15 août 2014.

Et, d’après ce qui a été donné  d’apprendre, le Consortium s’était rendu compte que Business Consulting Company ne garantissait plus ses intérêts. Le 15 septembre 2014, une lettre  signifiait au DG de Business Consulting Company que sa société ne pouvait plus représenter AGILIS International dans le contrat gouvernemental de la lutte contre la fraude téléphonique. Ce qui,   logiquement,  vidait de toute sa substance,  l’Accord de Représentation du 1er décembre 2012 dont Business Consulting Company aurait pu se prévaloir.

En clair, des réserves formulées par Agilis avaient, de l’avis de son CEO and Managing Director,  des effets immédiats,  si bien que l’Etat congolais, dûment, saisi, devait en tenir compte. Puis,     Business Consulting Company  devait, pour sa part,     éviter de  ne plus   représenter le Consortium tel que prévu au contrat, lequel réunit,  à la fois,  la Société AGILIS International et l’Entreprise TELECOM. En conséquence, l’Etat congolais aurait dû  cesser tout paiement des factures du Consortium par l’intermédiaire de Business Consulting Company.  Or, ici, de l’argent est sorti de la caisse de l’Etat. Agilis s’en est  plaint jusqu’au point d’ester une action en justice  à l’encontre de M. Jean-Jacques Tuba Bozi, accusé d’être la pièce maîtresse dans cette affaire dont l’aboutissement promet des rebondissements en sens divers.

Mais,  en attendant, s’il faut prendre les choses au sérieux,  le Premier Ministre Matata serait mieux placé, pour  tirer au clair ce dossier qui risque de causer du tort à la RD. Congo. Dorénavant, il faudrait  éviter que   des situations malencontreuses comme la saisie, en 2015, d’un aéronef de la compagnie aérienne Congo Airways, par la justice irlandaise, à la suite d’une plainte d’une entreprise américaine, se répètent.  Agir autrement, reviendrait à dire que l’on sabote les efforts du Gouvernement et des autorités du pays alors qu’on a besoin de  récupérer ces ressources détournées dans le secteur des télécoms, pour faire face aux défis de l’heure.

La Pros.