Le Chef de l’Etat a finalement communiqué aux présidents des bureaux des deux chambres du Parlement son intention de convoquer incessamment le Dialogue politique. Aubin Minaku, président de l’Assemblée Nationale, l’a fait savoir aux députés nationaux le lundi 09 novembre 2015, lors d’une plénière à huis clos organisée à cet effet.
Réagissant à cette main tendue de Joseph Kabila via le speaker de la chambre basse, le Groupe parlementaire UNC et alliés a de nouveau décliné l’offre. Au cours d’un point de presse animé hier au siège de son parti, sur l’avenue de l’Enseignement, Jean-Marie Bamporiki a fait savoir que leur groupe parlementaire s’en tient à la position exprimée par la Dynamique de l’opposition à l’occasion de sa dernière « Convention ».
On rappelle que ce regroupement politique dont l’UNC (Union pour la Nation Congolaise) est membre propose des négociations dans le cadre d’une tripartite CENI-Opposition-Majorité pour une solution consensuelle en terme de calendrier devant respecter les délais constitutionnels.
Pour le groupe parlementaire UNC et alliés, toute autre rencontre préconisée en dehors de cette préoccupation est inadmissible.
Bamporiki a fait remarquer que d’après des déclarations de bon nombre de ténors de la Majorité Présidentielle, l’ultime objectif du dialogue, c’est le glissement des mandats en vigueur au-delà des délais constitutionnels.
« Ce qui, pour l’opposition, constitue un crime de haute trahison », a-t-il martelé.
Pour soutenir sa thèse, le président du groupe parlementaire UNC et alliés a illustré par la déclaration du ministre en charge des Relations avec le Parlement sur les antennes de RFI, et celle du porte-parole de la Majorité, Atundu, récemment à Lubumbashi.
Selon lui, le Chef de l’Etat a rejoint la position de l’opposition en limitant le dialogue au processus électoral.
« L’élégance en politique aurait recommandé que Joseph kabila, à l’instar du président béninois, déclare clairement qu’il ne violera pas la Constitution ni en recherchant un glissement, ni en postulant pour un troisième mandat », a lâché le président du groupe parlementaire UNC et Alliés.
Toutefois, cette sensibilité parlementaire reconnait la nécessité du dialogue pour une solution politique dans le contexte actuel où le processus électoral est en panne. Le parti de Kamerhe se méfie par contre du cadre choisi par les tenants du dialogue pour discuter de la question liée au processus électoral.
Eric Wemba