L’Opposition avait donc programmé la chute du régime ?

Jeudi 16 avril 2015 - 08:18

o La population de la RDC a le devoir de défendre la Constitution du pays conformément à l’article 64 de la Constitution, en empêchant le vote de la loi susvisée au Parlement ;
" o De ce fait, la population de Kinshasa est appelée, à occuper massivement le Palais du peuple ce lundi 19 janvier 2015 à partir de 8 heures, pour empêcher aux Députés véreux et téméraires de siéger ;
" o A la même date, la population est appelée, à faire des manifestations dans toutes les provinces pour dire non à toute manœuvre visant le glissement du mandat de Monsieur Kabila au-delà du 19 décembre 2016.
" Pour ce faire, les partis et regroupements politiques, des groupes parlementaires de l’opposition ainsi que les organisations de la Société civile demandent :
- aux parents de garder leurs enfants à la maison et de ne pas les envoyer à l’école ;
- aux personnes de troisième âge de ne pas quitter leur maison ;
- aux opérateurs économiques de fermer leurs boutiques et magasins ;
" Les partis et regroupements politiques, des groupes parlementaires de l’opposition ainsi que les organisations de la Société civile lancent un appel à tous les étudiants de toutes les universités, à tous les jeunes, à toutes les mamans à descendre au Palais du peuple ce lundi 19 janvier à 8 heures pour défendre la démocratie. La Nation est en danger".

Ces injonctions ont pour mérite révélateur d’engager la responsabilité des organisateurs de la manifestation du 19 janvier 2015 programmée délibérément pour dégénérer. A l’Université John Hopkins, Vital Kamerhe l’a admis le 11 mars dernier. "Nous avons demandé au peuple congolais de se lever comme un seul l’homme pour que nous puissions ensemble aller vers le Palais de l’Assemblée nationale empêcher les députés et les sénateurs d’aller siéger", a-t-il déclaré à l’assistance composée, selon sa cellule de communication, " des professeurs et des analystes et experts de l’université sur la RDC ainsi que la présence remarquée du directeur de la communication à la maison blanche".
Et d’ajouter en substance : "Ce qui explique les manifestations" qui se sont déroulées, selon ses termes, du 19 au 26 janvier 2015 avec un bilan d’une cinquantaine de morts...".

LA RECUPERATION EST A SON COMBLE
A analyser la récupération qu’elle effectue ouvertement de l’affaire "fosse commune" de Maluku, l’Opposition est, peut-être sans le savoir ni le vouloir, en train de confirmer sa responsabilité dans les incidents de janvier 2015, interprétés par les autorités comme une tentative de renversement du régime en place. Ce cas fait l’objet de l’alinéa 2 de l’article 64 ainsi libellé :"Toute tentative de renversement du régime constitutionnel constitue une infraction imprescriptible contre la nation et l’Etat. Elle est punie conformément à la loi". L’Opposition et la Société civile alliée lui préfèrent l’alinéa 1 selon lequel "Tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la présente Constitution".
Effectivement, dans sa déclaration du 9 avril 2015 relative à l’affaire "fosse commune de Maluku", l’Opposition note certes que "C’est le lieu pour l’Opposition congolaise, les organisations de la Société civile ainsi que la Diaspora de s’interroger s’il ne s’agit pas là des victimes des massacres perpétrés par le régime de Monsieur Kabila lors des événements de la semaine de la semaine du 19 au 25 janvier 2015 et probablement aussi d’autres opérations musclées menées par la Police nationale dans le cadre par exemple de la répression barbare des adeptes de Mukungubila et des Opérations ’Likofi’ de triste mémoire". Mais, dans les commentaires, elle soutient la présence de ses membres parmi les personnes ensevelies. Bien entendu, elle joue subtilement sur la terminologie. La question que tout esprit avisé se pose est de savoir comment l’Opposition - qui a cru détenir la vérité des chiffres avec une cinquantaine de morts pour les événements de janvier 2015 - peut-elle se permettre de s’attribuer la perte des 421 corps enterrés le 9 mars dernier à Maluku ! Déjà, après la messe organisée le 30 janvier à Notre Dame du Congo en leur mémoire, elle a tourné la page au profit du calendrier électoral global.
La récupération est donc à son comble, maintenant qu’elle n’annonce l’ouverture des antennes d’information pour personnes disparues.

LA LOGIQUE DE LA CONSEQUENCE ET DE LA CAUSE
Un mensonge en appelant un autre, l’Opposition suggestionne dans sa même déclaration du 9 avril 2015 parmi les personnes enterrées à Maluku les adeptes de Mukungubila et les Kuluna. Vraisemblablement, elle a un sérieux problème de mémoire puisque l’aventure des adeptes de Mukungubila remonte au 30 décembre 2013, et que l’Opération "Likofi" au 15 novembre 2013.
Dans cette optique, seule sa mauvaise foi peut expliquer la conservation des corps à la morgue pendant près de 15 mois ! La diversion est donc à son comble.
Mais malgré son intensité et son émotivité, elle n’éteint pas la préoccupation principale dans la recherche de la vérité : qui a pris la responsabilité de la tentative de renversement du régime avec des injonctions aussi claires que nettes en direction des populations congolaises, notamment celles de marcher sur le Palais du peuple (zone pourtant réputée inviolable) et de dissuader les parents d’envoyer les enfants à l’école, les personnes âgées de sortir des maisons, les opérateurs économiques d’ouvrir boutiques. Qui, raisonnablement parlant, peut planifier une telle manifestation sans savoir qu’il s’agit d’un appel à soulèvement ?
Dès lors que cette personne - physique ou morale - veut récupérer à son compte les "victimes" (conséquences), la logique ne peut que lui imposer la responsabilité de la cause...Omer Nsongo die Lema