L’OPINION ATTEND L’APPLICATION DES DERNIÈRES MESURES URGENTES DU GOUVERNEMENT

Vendredi 29 janvier 2016 - 05:40
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Le gouvernement vient de prendre une série des mesures visant le relèvement du niveau de mobilisation des ressources de l’Etat et aussi la relance économique en appui du secteur privé. Celles-ci sous-tendent l’application des actions de coercition et de correction qui peuvent s’avérer bénéfiques à la longue. Mais, pour une large frange de l’opinion encore sceptique, ces mesures sont perçues comme de simples annonces qui peuvent avoir peu d’effets par rapport à la situation économique morose en lien avec la situation économique mondiale.

Ce pessimisme dans l’opinion se fonde sur le fait que, dans l’histoire récente et ancienne du pays, des mesures comparables ont été déjà prises, mais elles n’ont pas connu le moindre début d’exécution. De sorte qu’avec les mesures urgentes prises par le gouvernement, on a l’impression du déjà-vu et du déjà-entendu. Pour les sceptiques, il sera plus bénéfique que ces mesures soient suivies d’effets concrets. Ils rappellent, pour cela, plusieurs mesures prises pendant l’ère- Mobutu. Déclarées avec pompe mais jamais exécutées. L’on se rappelle encore la mesure "Retroussons nos manches" qui était une exhortation à la relance agricole. De la "Zaïrianisation" qui était la nationalisation des outils de l’économie.
Premier ministre dans les années 80, Léon Kengo Wa Dondo a lui appliqué la "Rigueur" qui était supposé la restriction des dépenses publiques et sociales. Dans le concret, rien pour le peuple au point de provoquer l’ire du Maréchal-Président qui désavouera politiquement Kengo. On rappelle également, sous le président Kabila, un des gouvernements a pris des mesures de rigueur semblables au niveau économique et financier, sans que cela ne soit traduit par des changements escomptés.
Malheureusement, toutes ces mesures, comme celles prises du temps de Mobutu n’ont jamais été appliquées comme il se devait, et surtout dans l’esprit qui a motivé leur mise en route. Et ce, par manque de volonté politique, et non d’action. Et paradoxalement, toutes ces mesures pourtant coercitives et correctrices, sont vite transformées en slogans et moments manqués de l’histoire.
Sur les 28 mesures économiques d’urgence prises par le Gouvernement lors de sa dernière réunion, lesquelles sont des mesures d’encadrement mieux élaborées, l’opinion attend qu’elles soient traduites dans les faits. Que le gouvernement se montre inflexible pour faire contrepoint aux chocs exogènes qui impactent négativement sur la santé de l’économie nationale.
En effet, le choc de la crise des matières premières devrait nécessairement conduire le gouvernement à revoir le budget 2016 et à le conformer aux sources financières encore perceptibles. Il doit pour cela impérativement adopter le collectif budgétaire pour répondre aux forts besoins des dépenses programmées. Etant entendu que le gouvernement doit attendre l’embellie de la situation internationale pour appliquer le budget adopté. Et que, dans ce cas de figure, il ne peut pas recourir à la planche à billets pour financer son déficit budgétaire, sans entraîner la spirale inflationniste qu’il aura beaucoup de peine à freiner. Et laquelle va ipso facto détruire tout l’édifice économique stable construit pendant déjà 15 ans.
De ces dernières mesures édictées par le gouvernement qui ont été bien accueillies par la population et les observateurs avertis, toutes ont le pouvoir d’infléchir la courbe de plongeon dans cette crise internationale sur les matières premières. Une crise qui peut perdurer encore si l’on prend comme base le plongeon du prix du baril de pétrole à moins de 30 USD ! C’est ainsi que, dans l’opinion, l’heure est dans l’attente de leur application effective et intégrale pour que l’Etat puisse avoir les moyens de sa politique. AMBALU/Cp