
Mais avant la séquence de la capitale belge, le coordonateur du Front du peuple s’était rendu le lundi 21 mars à La Haye pour réconforter JP Bemba.
Le coordonateur du Front du peuple est en mission à Bruxelles. Jean-Pierre Lisanga Bonganga s’entretiendra avec le président national de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) qui poursuit son séjour médical dans la capitale belge.
Que retenir de ces nouveaux contacts entre le FP et le lider maximo ? Difficile de percer le mystère au stade actuel, dès lors que le parti d’Etienne Tshisekedi, qui aurait pris en charge tous les frais de voyage, est resté muet sur les tenants et les aboutissants de cette mission de 21 jours en Belgique. Toujours est-il qu’au cours de son séjour bruxellois, Lisanga Bonganga pourrait aborder avec le lider maximo les questions brûlantes d’actualité politique en RDC. Une actualité dominée par l’éventualité de la tenue d’un Dialogue politique pour détendre le climat politique avant l’organisation des élections générales en 2016. L’ordre de mission signé par Etienne Tshisekedi, lui-même, le 29 février, n’est pas très explicite. On lit seulement que les deux personnalités vont avoir des séances de travail. L’UDPS et le Front contre la révision de la Constitution défendent l’idée du dialogue sous une médiation internationale pour sortir la RDC du gouffre. Mais il sera aussi question, indique-t-on dans les milieux de Lisanga à Kinshasa de préparer le retour au pays du principal opposant Etienne Tshisekedi, que certains considèrent comme le « père » de la démocratie en RDC, après un long séjour médical au Royaume de Belgique, en vue de prendre part au Dialogue.
Les deux formations politiques ont réussi à organiser des meetings pour attirer l’attention de la Communauté internationale sur la convocation du Dialogue conformément à l’Accord-cadre d’Addis-Abeba. Jean-Pierre Lisanga Bonganga reviendra certainement avec quantité de nouvelles pour les militants de leurs partis.
SOUTIEN A JP BEMBA
Profitant de son séjour en Europe, JP Lisanga Bonganga s’est rendu à La Haye où il a assisté au verdict du procès opposant JP Bemba au procureur de la CPI. Une manière pour cet homme politique congolais de réconforter le chairman du Mlc.
On se souviendra que depuis 2009, Lisanga Bonganga militait pour la relaxation de l’ancien vice-président de la République de la RDC. A l’époque, le président de la Convention chrétienne pour la démocratie (CCD) s’était félicité de la décision de la Chambre préliminaire II de la CPI d’accorder au sénateur JP Bemba la liberté conditionnelle.
Pour Jean-Pierre Lisanga Bonganga, s’appuyant sur cette décision souveraine des juges de la CPI, l’ancien procureur Moreno " devait comprendre qu’il poursuivait à charges et à décharges. Aussi après que la Cour a disqualifié son action sur pied de l’article 25 des Statuts de Rome pour l’orienter vers l’article 28, Mr Moreno O’ Campo devrait comprendre que cette disqualification entre dans un processus de déconstruction de son action". Aussi, avait-t-il invité le Gouvernement congolais à présenter la disponibilité de la RDC à recevoir le sénateur JP Bemba en garantissant à la CPI les conditions exigées pour la poursuite de la procédure.
Lisanga Bonganga ne milite pas seulement pour JP Bemba, mais aussi pour l’ensemble des prisonniers politiques congolais. " La grâce présidentielle, le président Tshisekedi l’a dit. Ce que nous faisons ici, c’est la mobilisation du peuple pour le dialogue tel que demandé par Etienne Tshisekedi ", a-t-il indiqué au cours d’une matinée politique organisée à N’Djili. D’après lui, la sérénité du dialogue passe par la libération des détenus politiques et d’opinion. " On doit libérer tous les prisonniers politiques et d’opinion. Le président Tshisekedi l’a rappelé dans son dernier discours à la nation. Eugène Diomi Ndongala, le professeur Mbonekube, Muyambo, Vano Kiboko, Christopher Ngoyi, doivent être libres ", martèle Lisanga favorable à la décrispation de la situation politique actuelle. " Au Dialogue, le Front du peuple envisage que la question de libération des prisonniers politiques sera parmi les priorités à inscrire à l’ordre du jour. Aucun acteur politique de l’opposition ne peut accepter que nos collègues soient maintenus jusqu’aujourd’hui en prison ", soutient-il. Rachidi MABANDU