Les sénateurs entre le marteau et l’enclume !

Mercredi 5 août 2015 - 11:26

C’est fait. La nouvelle session extraordinaire du Sénat est fixée au lundi 10 août. Les membres de la chambre haute du parlement ont été instruits de prendre toutes les dispositions en vue de se retrouver lundi au Palais du peuple.

Une vive polémique a éclaté autour de cette instruction dans plusieurs salons huppés de la capitale.

Certains s’interrogent sur la constitutionnalité de la nouvelle session extraordinaire. Se permettant au passage de remettre en cause cette dernière et d’appeler, à mots voilés, les Sénateurs au boycott.

Contrainte

A ce premier niveau déjà, l’équation s’avère très difficile. En effet, les Sénateurs peuvent-ils - prendre le risque de boycotter un appel au devoir patriotique? Ce serait un précédent terriblement fâcheux dans la toute récente histoire de la IIIème République.

Au second niveau, une fois les Sénateurs de retour au Palais du peuple, quelle sera leur attitude face à la matière sur laquelle ils ne sont nullement parvenus à trancher?

De toutes les façons, il saute aux yeux que la convocation d’une nouvelle session s’impose comme une contrainte faite aux sénateurs à faire le boulot pour lequel la République les traite très gracieusement.
De ce point de vue, il est inadmissible que les élus de la chambre haute du parlement aient bénéficié du traitement de faveur du trésor public Bref, aient touché l’argent du contribuable, mais sans faire le boulot que l’on attendait d’eux.

Au fait, le problème ici n’est pas que les sénateurs étaient dans l’obligation de donner une suite favorable au projet de loi portant répartition des sièges par circonscription électorale pour les municipales et les locales.

Au regard de la Constitution, l’on attendait que les pères vénérés de la République fixent la Nation sur cette matière sensible. Soit par l’adoption du projet de loi ou par son rejet.

Malheureusement, le Sénat n’a fait.ni l’un ni l’autre. En football l’on aurait parlé de refus de jouer, une attitude sanctionnable. Puisque le problème n’est pas le rejet, mais un simple défaut de quorum, l’on demande donc à la chambre basse de remâcher sa besogne.

Or, c’est à ce niveau que se joue toute la crédibilité du Sénat. Si jamais le quorum est atteint cette fois, la preuve sera administrée que la chambre basse a délibérément choisi de bloquer la Nation.

D’un autre côté, si de nouveau le quorum n’était pas atteint, cela trahirait un manque criant de sérieux dans le chef de la chambre basse. Que faire alors en pareille circonstance ?
C’est la grande interrogation qui taraude l’esprit de chaque sénateur. N’importe comment, la crédibilité de notre chambre haute se joue à partir de ce lundi 10 août.
Par LP