Les opposants prêts à affronter la police lundi prochain
(KINSHASA)- Les leaders de l’opposition ont appelé la population à
envahir lundi prochain le palais du peuple pour empêcher aux députés
d’examiner la loi électorale. Ils sont déterminés à affronter la
police qui, selon Joseph Olenga Nkoy, exécute un ordre mal donné. ‘‘La
population de Kinshasa est appelée, à occuper massivement le palais du
peuple le lundi 19 janvier à partir de 8heures, pour empêcher aux
députés véreux et téméraires de siéger’’, peut-on lire dans la
déclaration. Les responsables des partis, regroupements politiques et
groupes parlementaires de l’opposition ainsi que les organisations de
la société civile demandent ainsi aux parents de garder leurs enfants
à la maison lundi et de ne pas les envoyer à l’école, aux personnes de
troisième âge de ne pas quitter leurs maisons et aux opérateurs
économiques de fermer leurs boutiques et magasins. Pour Martin Fayulu,
le président de l’Ecidé, M. Kabila a franchi la ligne rouge. Et Franck
Diongo d’ajouter qu’il est temps que le peuple se prenne en charge. La
population a le devoir de défendre la constitution du pays
conformément à l’article 64 de la constitution, en empêchant le vote
de la loi électorale’’, a argumenté l’opposant Martin Mukonkole. Dans
les rangs de l’opposition, beaucoup trouvent en cette loi, un
véritable passage en force. Le leader de l’Unc, Vital Kamerhe a
insisté que tout sera mis en œuvre pour bloquer ce passage en force.
L’utilisation de la majorité mécanique à l’assemblée nationale pour
atteindre cet objectif inavoué est une preuve éloquente de la mort de
la démocratie, a dénoncé l’élu de Kasangulu, Jean Claude Vuemba.
L’opposition appelle le régime Kabila à reconsidérer la condition de
recensement comme préalable à l’organisation des élections
présidentielle et législatives à venir. Pas question de donner même
une minute de plus à M. Kabila dont le mandat expire le 19 décembre à
minuit, a tranché le Cder Jean Lucien Busa. A l’opposition, on se dit
conscient que le recensement nécessitera au moins quatre ans. Demeurer
au pouvoir par cette méthode signifie tout simplement coup d’état
constitutionnel et haute trahison vis-à-vis de la nation, a martelé
Samy Badibanga, le président du groupe Udps et alliés. Après la marche
réprimée de lundi dernier, les opposants se préparent pour une
véritable bataille. La police doit se tenir à l’écart et éviter de
faire le jeu du pouvoir parce qu’elle vit de l’argent du contribuable
congolais sinon on va inviter la population à ne plus payer l’impôt, a
rappelé le leader des Fonus, Joseph Olenga Nkoy..